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Les Documents d’Al-Azhar
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Les Documents d’Al-Azhar

                                      

 

 

 

 

 

 

Les Documents d’Al-Azhar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Titre original:

وثائق الأزهر

Titre français: Les Documents d’Al-Azhar

 

 

  •  

telephone-29012_640[1] (+202) 23868005

  •  
  • Al-Azhar Conference Center (ACC) Building.

4 Ismail El-Qabbany St. off El-Tayaran St.,

Nasr City, Cairo, Arab Republic of Egypt.

 

Couverture: La mosquée Al-Azhar Ach-Charif dessinée par l’égyptologue Prisse d’Avennes (1807-1879)

Première édition (1433h/ 2012)

 

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Les documents d’Al-Azhar

 

  1. Documents de l’avenir d’Égypte.
  2. Communiqué de  soutien d'Al-Azhar des intellectuels  à la volonté des peuples arabes.
  3. Communiqué sur le régime des libertés fondamentales.
  4. Communiqué  sur l’accomplissement des objectifs de la révolution.
  5. Communiqué sur Jérusalem.

 

Au Nom D’Allah, Le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

Introduction aux documents

Après la louange d’Allah et la prière et le salut adressés à Son Messager :

Certes, Al-Azhar ach-Charif est l’estrade du leadership national d’Egypte tout au long de l’histoire. Il est également la conscience de la nation islamique qui sent ses douleurs, exprime ses aspirations et défend ses droits. Puis il est l’édifice solide de la culture arabo-islamique du fait de son patrimoine fertile et enraciné et son rayonnement modéré et original aux niveaux national, régional et international.

Partant de toutes ces considérations, Al-Azhar a fait appel au dialogue civilisationnel entre la nation islamique et toutes les autres nations de la terre en vue d'échanger les profits, et de réaliser les intérêts humains suprêmes, et pour s'acquitter du droit de faire la connaissance entre nations, prévu dans la sourate Al-Hujurat (les Appartements) « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en peuples et en tribus, pour que vous fassiez connaissance entre vous. En vérité, le plus méritant d’entre vous auprès de Dieu est le plus pieux. Dieu est Omniscient et bien Informé. »[1]. Cependant, Al-Azhar refuse en même temps tout ce qui porte atteinte à la nation islamique et à sa chari’a (sa législation), quelle qu'en  soit l’origine, et travaille sans relâche  pour corriger les pratiques destructives en poursuivant le dialogue avec les différentes parties.

Et alors, Al-Azhar, à la lumière de toutes ces critères, a soumis à la révision, à la correction et à la reformulation, toutes les conventions de dialogue déjà conclues avec certaines institutions.

Dans sa nouvelle ère, l'AL-azhar a pris l’initiative de modifier sa vision de  dialogue, de ses parties, de ses conditions et de ses principes. Il s'est concentré au début sur le dialogue azharite avec toutes ses dimensions : égyptien- égyptien, arabe- arabe, islamique-islamique. En fait, le dialogue, après avoir été une forme imposée par des critères et des circonstances extérieures, il est devenu maintenant une initiative entre les mains d’Al-Azhar lui-même, il s'y engage à partir d'une base de dialogue solide reposant sur le Noble Coran, la Sunna prophétique et les contextes de la civilisation islamique lors de ses moments les plus prospères et excellents.

Etant donné que la science est le fond du message d’Al-Azhar, celui-ci a commencé, depuis deux ans, la correction du caractère superficiel et de dispersion dont ont fait l'objet ses programmes. Il a commencé par réformer les programmes scolaires d’Al-Azhar, a créé au sein des sections du baccalauréat une nouvelle section spécifique aux études islamiques et arabes qui en prépare  les bacheliers  à joindre les facultés des études islamiques et arabes sur la base du programme azharite original et connu pour son juste milieu, sa modération et son objectivité qui ont formé des éminents et des célèbres savants, tels que le cheikh Maḥmūd Šaltūt, Maraghy, Draz, Abdel Razeq, Abdel Haleem Mahmoud, Shaarawy et Mohammad al-Ghazaly; qu’Allah leur accorde sa miséricorde.

Cela s'est passé  peu avant la révolution égyptienne du 25 janvier 2011, ensuite il y eu un climat révolutionnaire qui a aidé à plus de réforme et de renaissance. Alors le domaine de travail s'est étendu  et les rôles se sont  multipliés, mais tous convergeaient vers deux buts principaux : la réforme de la maison azharite à l’intérieur – à travers  la reforme de ses programmes universitaires et pré-universitaires; ce qui est le but prioritaire et le devoir des azhariens et de tous les égyptiens. Puis la promotion du rôle national et islamique général qu’attend tout le monde de leurs institution majestueuse aux niveaux régional et mondial après bien sûr le niveau national.

« Le siège d’Al-Azhar ach-Charif » a accueilli chaleureusement ce sentiment de l’opinion publique, et s’est alors éloigné de la controverse qui déchirait la scène politique et dont les citoyens en avaient  assez, et a fait appel à un groupe d’intellectuels égyptiens qui représentent les différents courants intellectuels de la communauté  nationale pour travailler avec un groupe de savants d’Al-Azhar afin d'étudier la situation, de poursuivre les évolutions de la révolution et ses besoins et de s’accorder  sur des principes conformes à la chari’a et acceptés par ces intellectuels et qui conviennent  aux exigences de la situation égyptienne. Ces principes peuvent être un modèle à suivre par certaines sociétés islamiques selon leur volonté et leurs circonstances objectives.

Ces efforts scientifiques et intellectuels mutuels, les dialogues approfondis et continus qui ont duré plusieurs mois, ont été couronnés  par la publication de ces documents que nous présentons aux lecteurs :

Le premier : le document du statut fondamental de l'Etat qui organise la relation entre le gouvernant et les gouvernés, précise les droits et les devoirs, organise la participation populaire démocratique au pouvoir, et crée une image de l’état dont la nation accepte et qui ne contredit pas notre charia, et avec laquelle on réalise les besoins de notre époque.

Les délibérations intellectuelles ont eu pour conclusion  que cet état est « l’état national démocratique constitutionnel et moderne ». Nous entendons  par modernité : la séparation entre les trois pouvoirs : le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Ce document a été publié le 17/07/1432H, qui correspond au 19/05/2011. Les différents milieux scientifiques et politiques l’ont accueilli chaleureusement et ont souhaité  que ce document soit adopté par les organismes consultatifs constitutionnels lors de l'élaboration  de la constitution de l’État si Allah le veut.

Deuxième communiqué : ce communiqué a été délivré quand il y avait un besoin urgent – sur la scène égyptienne – qu’l'Al-Azhar délivre un texte de référence qui participe à la protection des libertés fondamentales avec lesquelles s’organisent les affaires de la société libre où les égyptiens veulent vivre, le communiqué met à l’évidence les conséquences de ces libertés et le cadre chari'atique qui découle des finalités de la charia et ses objectifs. Ainsi, le deuxième document a été délivré deux mois après le premier pour répondre à un des besoins du climat révolutionnaire en Egypte suite à l’acceptation sans précédent du premier document.

Ce document contient la justification  chari'atique, philosophique et constitutionnel de la liberté de croyance, de la liberté de la recherche scientifique, de la liberté de la créativité littéraire et artistique, ainsi que la liberté d’opinion et d’expression qui préserve tout cela et qui  est l’essence de cette liberté responsable avec tous ces différents aspects.

Des nouvelles circonstances sont apparues avec l’expansion du « printemps arabe » et l’intensification du mouvement politique dans d’autres pays arabes autres que l’Égypte et la Tunisie, tels que Yémen, Lybie et Syrie, et la réponse du milieu arabe – je pense qu’il faut dire - « avec les souffrances des peuples arabes de l’obstination des autorités. Il était alors nécessaire qu’l'Al-Azhar prenne  une position  décisive en faveur  des peuples révolutionnaires. Donc, les intellectuels et savants se sont retrouvés pour élaborer le troisième communiqué relatif au soutien de la volonté des peuples arabes, et l'Al-Azhar a déclaré que le gouvernant qui verse le sang de son peuple n’est plus légitime tant que la révolution qui l’affronte est pacifique et représente les ambitions du peuple et non pas ceux des puissances qui sont à l'affût des arabes et des musulmans. Ce communiqué a été prononcé le 3 dhil Hijja 1432H, le 30/12/2011.

Et quand les forces nationales égyptiennes ont commencé les discussions qui ont menacé d’une forte polarisation entre les différentes forces, et que la révolution a failli tourner à la violence – du fait de l’intervention des éléments irresponsables – l'Al-Azhar a alors fait une déclaration très importante autour de « l’accomplissement des objectifs de la révolution et de la restauration de son esprit » pacifique. Le grand Imam Le cheikh d’Al-Azhar, Le défunt Pape Chenouda III d’Alexandrie, le premier ministre et des représentants des parties et des groupes religieux, des intellectuels et des politiciens ont participé à sa  publication  le 17/02/1433H, le 11/01/ 2012. Suite à ce communiqué les circonstances sont devenues plus calmes, la communauté nationale a dépassé l’impasse de la dispersion et les dangers d'inclination à  la violence, Louange à Allah, Seigneur des mondes.

Le cinquième communiqué concerne « Al-Qods Ach-Charif (Jérusalem) », quand l’ennemi usurpateur a entamé une escalade des mesures de judaïsation de la Ville Sainte et la Mosquée sacrée qui représente la première qibla (direction de prière) des musulmans et la troisième de leurs mosquées sacrées, vers laquelle Allah fit voyager la nuit son Messager; là où ce dernier a commencé son voyage vers les cieux sublimes. Ce communiqué confirme l’identité arabe de Jérusalem depuis soixante siècles, et indique les maintes transgressions consécutives sur la Ville Saintes, auxquelles les musulmans et les arabes ont toujours fait face, et ont tenu à ce que  la ville  reste ouverte à toutes les religions sous la souveraineté arabo-islamique. Le document a indiqué   que les sionistes risquent le sort de leur pays transgresseur, imposé à la région avec la force de l’arme, du fait des politiques agressives qu’il adopte envers la Ville Sainte. Ce communiqué a été délivré le 24 dhul Hijja 1433H, le 20 novembre 2011.

Le siège d’Al-Azhar a vu que La conservation de ces cinq communiqués historiques est une préservation du patrimoine de la révolution égyptienne d’un côté, et un profit pour la génération de la révolution qui n’a pas participé à leur publication d’un autre côté. Il peut aussi profiter au lecteur arabe qui attend une réforme réelle qui consolide les piliers de la société et ses fondements, et préserve aussi son identité culturelle et religieuse de ceux qui sont à l'affût, s'accorde avec l’esprit dominant dans le monde entier et convient à la communauté d’unicité qui est au premier tiers du quinzième siècle de l’hégire.

« Car, lorsque ton Seigneur décide une chose, elle s’accomplit toujours, bien que la plupart des hommes l’ignorent. »[2]

 

Le Siège d’Al-Azhar

Le 4, Jumada le premier 1433H

Le 27 mars 2012

Ahmad El-Tayyeb

Grand Imam et Cheikh d’Al-Azhar

 

 

 

Documents de l'Azhar

 

1-Document  de l'Al-Azhar et des intellectuels relatif à l'avenir de l'Égypte.

2-Communiqué sur le soutien d'Al-azhar  et des intellectuels à la volonté des peuples arabes.

3-Communiqué  sur  le régime des libertés fondamentales.

4-Communiqué  sur l'accomplissement des objectifs de la révolution.

5-Communiqué sur Jérusalem.

 

1-Document   de l'Azhar et des intellectuels relatif à l'avenir de l'Égypte

En vertu d'une initiative prise par son éminence le grand Imam de l'Azhar professeur Dr / Ahmad al-Tayeb, certains élites égyptiens aux différentes appartenances intellectuelles et religieuses, se sont réunis avec un bon nombre d'Ulémas et d'intellectuels au sein de l'Azhar. Ils ont examiné, au cours de plusieurs réunions les exigences de l'instant historique décisif que l'Égypte traverse après la révolution du 25 janvier; ainsi que l'importance de celle-ci dans l'orientation de l'avenir de l'Égypte vers de nobles objectifs. Aussi ont ils affirmé le droit du peuple égyptien à la liberté, à la dignité, à l'égalité et à la justice sociale.

 

Les participants se sont accordés sur la nécessité d'assoir la conduite de la patrie sur  des principes généraux et des règles globales soumises à la discussion des forces de la société égyptienne qui s'en servent comme boussole dans sa marche éclairée vers l'enracinement de grandes lignes intellectuelles qui gouvernent les règles de base de la société et son chemin d'avenir.

Par reconnaissance du rôle leader de l'Azhar dans la cristallisation de la pensée islamique de juste-milieu et de sa place révérencielle, les participants affirment son importance, en tant qu'un minaret par lequel l'on s'éclaire, et auquel l'on s'en remet dans la détermination de la relation entre l'État et de la religion et dans déclaration   de la politique islamique juste qu'il faut suivre sur la base de ses expériences accumulées et de son histoire scientifique et culturelle qui reposent sur les dimensions  suivantes,

1-la dimension jurisprudentielle dans la revivification  des sciences de la religion et son renouvellement conformément à l'école sunnite qui concilie entre la raison et la tradition et qui prend soin des normes de l'interprétation à suivre avec les textes religieux.

2-la dimension historique du rôle glorieux de l'Azhar dans la conduite de la mouvance patriotique vers la liberté et l'indépendance.

3-la dimension civilisatrice consistant dans la revivification  de toutes les sciences, des arts et des lettres sous leurs formes fertiles.

4-  la dimension scientifique dans la conduite  du mouvement de la société et la formation des leaders d'opinion dans la vie égyptienne.

5-la dimension comprenant  la science, le rôle pionnier, la renaissance et la culture dans le monde arabe  et le monde musulman.

Les participants ont veillé à s'inspirer, au cours de leurs discussions, de l'esprit du patrimoine des éminents de la pensée, de la renaissance et de la réforme à l'al-Azhar, à partir du Cheikh de l'Islam Hassan al-Attar et son disciple le Cheikh Rifaa al-Tahtawi jusqu'à l'Imam Mohamed Abdou et ses disciples parmi les Ulémas de l'Azhar dont al-Maraghi, Mohamed Ibn Diraz, Mustafa abdul-razek, Chaltout et d'autres Cheikhs de l'Islam et ses Ulémas jusqu' aujourd'hui.

 

Ils se sont également inspirés des exploits de l'intelligentsia égyptienne de ceux qui ont contribué à l'évolution scientifique et humaine. Ces élites ont participé à la formation de l'esprit des hommes de philosophie et de droit, des arts, des lettres et d'autres connaissances qui ont façonnent la pensée, le for intérieur et la conscience publique. Cette intelligentsia s'est appliquée et ont pris soin des dénominateurs communs qui les réunis tous. Dénominateurs qui visent le but sublime qui acquiert le consentement des sages de la nation et ses judicieux. Ils consistent dans les principes suivants:

 

La détermination des principes régissant la compréhension de la nature de relation de l'Islam avec l'État dans cette étape critique actuelle. Cela se passe selon un cadre stratégique consensuel qui définit la forme de l'État moderne recherché ainsi que son régime politique  et propulse en avant la nation vers le progrès civilisateur de manière à concrétiser la transition démocratique et à garantir la justice sociale et à assurer à l'Égypte l'accès à l'ère de la production du savoir , de la science, et à assurer la prospérité et la paix sans préjudice aux valeurs spirituelles, humaines et les patrimoines culturels. Et ce, pour préserver les principes islamiques, qui se sont ancrés dans la conscience de  la nation, la conscience publique, les Ulémas et les penseurs d'être méconnus, déformés ou être soumis à la l'abus et à la mauvaise interprétation et pour les sauvegarder de l'exploitation de la part des courants déviés qui pourraient lever des slogans sectaires ou idéologiques qui contredisent les règles de base de la nation ainsi que ses dénominateurs communs, et qui se détournent de la modération et du juste milieu, contredisent  l'essence de l'Islam en matière de liberté, de justice et d' égalité et s'éloignent de la tolérance  des religions célestes.

 

De cela, les participants déclarent que nous nous sommes accordés sur les principes de la détermination de la nature de la référence Islamique suivants, lesquels tournent autours  certaines questions globales inspirées des textes juridiques islamiques explicites et sûrs. Ces textes exprimant la compréhension authentique de la religion. les dits principes  tournent autour des axes suivants:

Premièrement : soutenir  la construction de l'État national, constitutionnel démocratique moderne qui repose sur une constitution votée par la nation, sépare  entre les pouvoirs de l'État, ses institutions juridiques gouvernantes, détermine le régime politique et garantit les droits et les devoirs de ses individus sur la base de l'égalité; le pouvoir de la législation y est détenu par les représentants  du peuple  de manière conforme aux instructions islamiques authentiques; puisque l'Islam n'a pas connu, ni dans son histoire, ni dans ses législations, ni dans sa civilisation ce qui est connu dans  d'autres civilisations comme l'État théocratique, qui  oppressait les gens et dont l'humanité souffrit dans certaines étapes de l'histoire. En revanche, l'Islam a laissé aux gens la liberté de gérer leurs sociétés et d'opter pour les modalités et les institutions qui pourraient réaliser leurs intérêts pourvu que les prescriptions générales soient la source principale de la législation, toute en garantissant aux adeptes des autres religions célestes de se référer à leurs propres législations religieuses en ce qui concernent les statuts personnels.

 

Deuxièmement : adopter  le régime  démocratique fondé  sur le suffrage direct qui est  la formule contemporaine d'application des principes de la concertation Islamique avec la préservation de diversité et le transfert pacifique du pouvoir, la délimitation des compétences, le contrôle de  performance,   la demande de compte  aux responsables par les représentants du peuple, la poursuite  des intérêts généraux des gens dans toutes les législations et décisions, la gestion des affaires de l'État conformément à la loi et à la loi seule, la lutte contre la corruption, la réalisation de la transparence parfaite, la liberté d'accès à l'informations et de les transmettre.

 

Troisièmement : le respect du régime des libertés principales relativement à la pensée et à l'opinion avec le respect parfait des droits de l'homme, de la femme et de l'enfant. Affirmer le principe de la diversité, et le respect des religions célestes et considérer la citoyenneté comme la base de la responsabilité  dans la société.

 

Quatrièmement : le plein respect des règles de la bienséance relativement à la divergence d'opinion et aux moralités du discours. La nécessité d'éviter l'accusation de la mécréance, l'accusation de la  traitrise, l'instrumentalisation de la religion en vue de semer la division, le ressentiment et l'animosité entre les concitoyens. Il est à noter que l'incitation à la sédition sectaire et les appels discriminatoires sont des crimes à l'égard de la patrie. Il faut adopter un discours modéré et le respect réciproque lesquels serviraient de base dans les relations entre  les différentes groupes  de la société sans aucune discrimination dans les devoirs et les droits entre tous les concitoyens.

Cinquièmement : respecter les chartes et les conventions internationaux, maintenir les réalisations civilisationnelles  dans les relations humaines qui vont de pair avec les traditions simples de la culture islamique et arabe et qui s'accordent avec la longue expérience civilisationnelle  du peuple égyptien au fil de différents siècles ainsi qu'avec les  bons exemples qu'a offerts ce peuple  en matière de la coexistence pacifique et la recherche du bien pour toute l'humanité.

Sixièmement : veiller complètement à sauvegarder la dignité de la nation égyptienne ainsi que son gloire patriotique, respecter pleinement les lieux de culte des autres religions célestes, garantir la liberté de pratique des cultes sans aucune gêne ni obstacle, respecter toute sorte de culte sans aucune moquerie de la culture du peuple ni défiguration de ses traditions originales, veiller également à sauvegarder la liberté d'expression et de création artistique et littéraire  à la lumière de nos valeurs civilisatrices reconnues.

Septièmement : faire de l'enseignement, de la recherche scientifique, de l'accès à l'ere de la connaissance la locomotive du progrès civilisateur en Égypte, mobiliser tout effort possible en vue de rattraper  tout ce que  nous avons manqué  dans tous les domaines, sensibiliser la société afin de lutter contre l'analphabétisme, investir la richesse humaine et réaliser de grands projets futurs.

Huitièmement : mettre en œuvre le fiqh des priorités dans la réalisation du  développement et de la justice sociale, dans la lutte contre le despotisme, la corruption, et le chômage de manière à faire jaillir les potentiels de la société et ses innovations dans les domaines  économiques, sociaux, culturels et médiatiques; pourvu  que tout cela vient à la tête des priorités qu'adopte notre peuple dans sa renaissance actuelle. Sans oublier de considérer que la sante  est l'obligation de l'Etat à l'égard de tous les citoyens.

Neuvièmement : établir des relations solides entre l'Égypte et ses frères arabes, son entourage islamique, son cercle africain et mondial, soutenir la cause palestinienne, maintenir intacte l'indépendance de la volonté égyptienne, reprendre le rôle historique de l'Égypte sur la base de coopération  dans l'intérêt commun, réaliser  l'intérêt des peuples dans un cadre de concurrence et d'indépendance parfaite, poursuivre la participation dans le noble effort humain en vue du progrès de l'humanité, protéger l'environnement et promouvoir la paix équitable entre les nations.

Dixièmement : soutenir le projet de l'indépendance de l'institution Azharite et la reconstitution du Corps des grands ulémas, et la compétence de celui-ci de présenter et de choisir  le Cheikh de l'Azhar et d'œuvrer pour modernisation des programmes scolaires azharites afin que l'Al-Azhar reprenne son rôle dans la pensée originale ainsi que son influence mondiale dans les quatre coins du monde.

Onzièmement : Considérer l'Al-Azhar comme la référence compétente pour trancher  dans les affaires de l'Islam, ses sciences, son patrimoine, ses avis religieux et intellectuels  personnels modernes; sans préjudice au droit des autres d'émettre leurs avis; pourvu qu'ils en remplissent les conditions nécessaires et qu'ils observent le consensus des Ulémas.

 

Les Ulémas de l'Azhar ainsi que l'intelligentsia qui prend part à la préparation de ce communiqué attirent l'attention des parties, des tendances politiques égyptiennes sur la nécessité d'œuvrer pour le progrès de l'Égypte sur les plans politique, scientifique et sociale, dans le cadre des principes déterminants dans ce communiqué.

 

C'est Allah (Gloire à Lui) qui guide vers ce qui réalise le bonheur de la nation.

Fait le 17 Raguab 1432 de l'Hégire

Le 19 juin 2014 AP.JC

 

Les Ulémas d'al-Azhar

L'intelligentsia égyptienne

Le Cheikh de l'Azhar

 

 

 

 

 

 

2-Communiqué   de soutien d'Al-Azhar et des intellectuels à la volonté des peuples arabes

Conscients des exigences de l'étape  historique décisive que traversent  les peuples de la nation arabe dans leur lutte légitime pour la liberté, la justice, la démocratie, et la reprise de leur marche  civilisationnelle;

 S'inspirant de l'esprit de libération  en droit musulman et dans les règles jurisprudentielles relatives à la légitimité du pouvoir, et son rôle dans la réforme et dans la réalisation des finalités et des intérêts sublimes de la nation;

 Conformément  aux positions d'Al-Azhar Ash-Sharīf et les leaders de la pensée en Egypte et dans le monde arabe par rapport au soutien  des mouvements de la libération de la colonisation brutale et du tyran;

Convaincus tous  de la nécessité de l'éveil de la nation pour prendre les moyens de la renaissance et du progrès, et pour  dépasser les trébuchements historiques, et établir les droits des citoyens dans la justice sociale sur une base solide  des principes de la Shari'a et ses fondements, qui contiennent la sauvegarde de la raison, de la religion, de l'âme, de la dignité, la protection  des biens, et barrent  la route devant le pouvoir injuste qui prive la société arabe et islamique d'accéder à l'ère de l'épanouissement civilisationnelle, du progrès scientifique, de la contribution à la réalisation de la prospérité économique et de la renaissance globale;

En tenant compte de toutes ces considérations;

 le groupe qui a publié le document d'Al-Azhar et  a représenté les différentes classes intellectuelles de la société égyptienne, a tenu de nombreux dialogues constructifs sur l'interaction riche et la convergence forte entre les différentes appartenances  et courants, qui ont été réalisées par les révolutions arabes. En outre, il (le groupe) s'est mis d'accord  sur  un ensemble des principes tirés de la pensée islamique et des ambitions d'avenir des peuples arabes; et a fini, sous les auspices d'Al-Azhar Ash-Sharīf, par déclarer la nécessité du respect des chartes suivantes:

Premièrement: la légitimité du pouvoir gouvernant, de point de vue religieuse et constitutionnelle, est basée sur le consentement des peuples et leur libre choix par le scrutin universel qui est effectué en toute intégrité et transparence démocratique en tant que   l'alternative moderne organisant les pratiques  précédentes du vote islamique libre (la bai 'a islamique); et  conformément à l'évolution  des régimes  politiques et  leur procédures dans l'Etat moderne et contemporain, et aux usages  constitutionnels établis tels que  la répartition des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires et  la séparation  absolue, la précision des moyens de contrôle, de responsabilité; de sorte que la nation devienne la source de tous les pouvoirs et  accorde la légitimité et la retire en cas de nécessité. De nombreux gouvernants se sont habitués à renforcer leur autorité absolue tout en s'attachant à une compréhension estropiée de ce noble verset coranique «Ô les croyants !  Obéissez à Allah, au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement.»(sourate IV, 58)  en  ignorent son contexte explicite et clair dans le verset qui précède directement celui là : «Certes, Allah vous prescrit de restituer les dépôts à leurs propriétaires et de vous montrer équitables quand vous êtes appelés à juger vos semblables.» (Sourate IV, 58) En conséquence, la violation des conditions de l'honnêteté de régime politique  et l'iniquité constituent une justification légitime des revendications  de peuples de leurs dirigeants d'établir la justice. Aussi constituent-elles une justification légitime de la résistance de l'injustice et de la tyrannie.  Celui d'entre nos jurisconsultes qui affirme l'obligation de garder la patience vis-à-vis des gouvernants tyrans afin de préserver l'ordre et la sécurité de la nation,  a autorisé, en même temps, de démettre  le tyran injuste tant qu'on en est capable et que la possibilité de préjudice  et de porter atteinte à la sécurité de la nation est écartée.

Deuxièmement: lorsque s'élèvent la voix de l'opposition nationale et populaire  ainsi que la protestation pacifique  qui constitue un droit fondamental de tous les peuples pour redresser et conseiller  les gouvernants, et que  ceux-ci n'entendent pas l'appel de leurs peuples et ne prennent pas l'initiative pour mettre en œuvre les réformes demandées, mais persistent à ignorer les revendications nationales légitimes qui prônent la liberté, la justice et l'équité, dans ce cas, ces opposants nationaux ne sont jamais considérés comme de rebelles. En fait, les rebelles sont ceux dont les qualifications sont déterminées dans la Jurisprudence par le fait qu'ils détiennent de la force et s'isolent de la nation, lèvent    (pointent) les armes sur leurs opposants et sèment la corruption sur terre par la force. Quant aux mouvements nationaux pacifiques opposants, ils font partie  de droits de l'homme en l'Islam, et  ont été  également  confirmés  par toutes les conventions internationales. D'ailleurs, ils  constituent un devoir  pour les citoyens de réformer leurs sociétés et de redresser leurs gouvernants. Il est du devoir des gouvernants, et des détenteurs d'autorité  de satisfaire aux demandes de ces mouvements sans détour ni entêtement.

Troisièmement: constitue une violation du pacte politique entre la nation et ses gouvernants le fait de mettre fin à toute protestation nationale pacifique par la force, par la violence armée et l'effusion de sangs des citoyens pacifiques. Ce qui annule  la légitimité du   pouvoir et lui retire son droit de continuer à gouverner avec le consentement. Si le pouvoir persiste dans la tyrannie  et commet l'injustice, l'oppression et l'agression et se moquent de  l'effusion de sangs des citoyens innocents en vue de se maintenir au pouvoir  illégitime –malgré la volonté de leurs peuples-, l'autorité sera coupable des crimes qu'elle aura commis. Les peuples opprimés ont alors le droit de destituer les gouvernants autoritaires et de leur demander comptes, d'ailleurs ils ont le droit de changer tout le régime;  quelles que soient les prétextes de préserver la stabilité, de lutte contre la sédition et les complots, la violation du sang protégé par la charia  constitue la ligne de démarcation  entre la légalité du régime et la commission de l'agression. Et il est du devoir de des armées dans nos pays dans ce cas de respecter ses obligations constitutionnelles en matière de la protection extérieure des patries, et ne pas se transformer en des instruments de répression, de terreur pour  les citoyens, et d'effusion de sangs à l'intérieur; car «Quiconque tue un être humain non convaincu de meurtre ou de sédition sur la Terre est considéré comme le meurtrier de l'humanité tout entière. Quiconque sauve la vie d'un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l'humanité tout entière !»(Sourate V, 32).

Quatrièmement: il incombe aux forces de révolution, de renouveau, de   réforme de s'éloigner complètement  de tout ce qui conduit au versement de sangs et de ne pas recourir aux forces extérieures quelle que soit leur source et quels que soient les prétextes et les raisons pour lesquels celles-ci interviennent dans les affaires de leurs Etats et leurs patries; sinon elles (les forces précitées) seront considérées comme de rebelles contre leur nation  et la légalité de leurs Etats. Alors, l'autorité est tenue  de les faire retourner à l'unité des rangs national qui constitue la première des obligations et le plus stricte  des devoirs. Ainsi, les forces de la révolution et de renouveau  doivent s'unir pour réaliser leur rêve de justice et de liberté, et  pour éviter les conflits intercommunautaires, ethniques, doctrinaux ou religieux afin de maintenir le tissu national, de respecter les droits de la citoyenneté, de mobiliser toutes les énergies  pour une démocratisation dans l'intérêt de tous, dans le cadre de convergence, d'harmonie nationale qui vise à bâtir l'avenir sur la base de l'égalité et de la justice; de sorte que la révolution ne se transforme pas en butins en faveur de sectes et de doctrines ou qu'elle ne suscite pas les sensibilités religieuses. Il faut que les révolutionnaires, les innovateurs et les réformateurs préservent les institutions de leurs pays, ne gaspillent pas leurs richesses ou ne les  abandonnent pas à ceux qui sont à l'affût. Aussi doivent ils  éviter de tomber dans les mailles de divergences et de concurrence  et de ne pas recourir aux forces qui sont envieux de leurs patries ou d'épuiser leurs richesses.

Cinquièmement: Partant des principes islamiques et constitutionnels exprimant l'essence de la conscience civilisationnelle, les savants d'Al-Azhar, et les leaders intellectuels  déclarent leur plein soutien à la volonté des peuples arabes en matière de renouveau , de réforme, de société basée sur la liberté et la justice sociale qui a triomphé en Tunisie, Egypte, Lybie, et dont les flammes font encore rage en Syrie et au Yémen. Aussi condamnent-ils  les machines de répression brutales qui essayent d'éteindre cette volonté, lancent un appel à la société arabo-musulmane  de prendre des initiatives cruciales et efficaces pour en assurer le succès avec un minimum de pertes; afin de réaffirmer le droit absolu des peuples  de choisir leurs gouvernants, ainsi que leur  devoir de redresser ceux-ci pour empêcher la tyrannie, la corruption et l'exploitation. Donc, la légalité de toute autorité  est liée  à la volonté du peuple. Le droit de l'opposition nationale pacifique non armée est garanti dans la législation islamique sur la base de l'obligation de supprimer le préjudice ou le mal . En plus, cette opposition fait partie intégrante des droits de l'homme dans toutes les conventions internationales.

Sixièmement: les savants d'Al-Azhar et les intellectuels participants  lancent un appel aux régimes arabes et islamiques à prendre   volontiers l'initiative visant à réaliser la réforme politique, sociale et constitutionnelle   et à commencer à amorcer les premiers pas de démocratisation. En fait, le réveil des peuples persécutés est sans doute  imminent. Aucun gouvernant  n'est donc pas en mesure d'empêcher son peuple de voir le soleil de la liberté. En outre, il est honteux que la région arabe et certains Etats islamiques, restent encore confinés dans le sous-développement, l'oppression et la tyrannie, et qu'on impute  cela  injustement et faussement à l'islam, à sa culture, innocente de cette calomnie. En plus  ces Etats  doivent commencer immédiatement à prendre les mesures de la renaissance scientifique, du progrès technologique, de la production de la connaissance, à investir les ressources humaines et ses richesses naturelles pour le bien-être  de ses citoyens et pour réaliser le bonheur de l'humanité toute entière.

Que personne d'entre les tyrans et des injustes ne croit qu'il est  à l'abri du sort  des injustes ou bien qu'il peut tromper les peuples. L'ère  de communications ouvertes, l'explosion des connaissances, le règne des principes religieux et civilisationnels éclairés, les modèles de sacrifice et de lutte constatés dans le monde arabe, tout cela a fait du  réveil des gens un flambeau,  de la liberté une bannière élevée, et de l'espoir des peuples opprimés un motif que conduit à la lutte désespérée jusqu'à la victoire. Que les ignorants de la religion, les déformateurs des enseignements de l'Islam et ceux qui appellent au soutien de la tyrannie et de l'injustice cessent cette  futilité.

«Car, lorsque ton Seigneur décide une chose, elle s'accomplit toujours, bien que la plupart des hommes l'ignorent.» (Sourate XII, 21)

Ô notre Seigneur ! Nous vous demandons de nous accorder une miséricorde à partir de laquelle tu guides nos cœurs, tu réunis nos rangs et tu nous épargnes les épreuves que nous affrontons.

Le Siège d'Al-Azhar

Le 3 DhulHijja 1432 de l'Hégire

Le 30 Octobre 2011 AP. J. C.

 

Ahmad A-ayyeb

Le Sheikh d'Al-Azhar

 

 

 

Au nom d'Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Al-Azhar al-Sharif
    Bureau du Cheikh d'Al-Azhar
3- Communiqué d'Al-Azhar et des intellectuels
(sur le régime des libertés fondamentales)

__________

 

 
Après les révolutions de libération qui ont ravivé l'esprit de renaissance global chez différents groupes sociaux; les Egyptiens, la Nation Arabe et Islamique, aspirent à ce que les savants, les penseurs et les intellectuels de la Nation, leur déterminent la relation entre les principes fondamentaux  de la charia islamique et le régime des libertés fondamentales -qui font l'unanimité des traités internationaux, et qui ont résulté de l'expérience culturelle du peuple égyptien, -en vue d'en enraciner les fondements, d'en réaffirmer les principes établis et  d'en déterminer les conditions qui protègent le mouvement de l'évolution et ouvrent des perspectives pour l'avenir. Ces libertés  sont les libertés de religion, d'opinion, d'expression, de recherche scientifique et de création littéraire et artistique,  assises sur le respect de nobles objectifs de la religion islamique, et la perception de l'esprit de la législation constitutionnelle moderne, les exigences du progrès scientifique de l'homme, ce qui fait de l'énergie spirituelle de la nation un combustible de la renaissance, un catalyseur du progrès et un moyen de l'élévation morale et matérielle, dans un effort inlassable où le discours culturel raisonnable est en cohérence avec le discours religieux éclairé, qui s'accordent ensemble dans un model orienté vers un futur fructueux, et où les buts et les objectifs convenus par tous se fédèrent.

 

Par conséquent, un groupe de savants d'Al-Azhar et d'intellectuels égyptiens avaient publié le premier document (déclaration)  d'Al-Azhar sous les auspices d'Al-Azhar, ensuite ils le firent suivre d'une déclaration de soutien aux mouvements vers la liberté et la démocratie des peuples arabes frères. Aussi ces savants et intellectuels  ont-ils  poursuivi leur activité et examiné entre eux les dénominateurs idéologiques communs dans le régime des libertés et des droits humains, ils débouchèrent sur l'adoption d'un certain nombre de principes et critères régissant ces libertés, à partir des exigences historiques actuelles, et afin de préserver l'essence même du consensus communautaire et l'intérêt général dans l'étape du processus de transformation démocratique, de manière à ce que la Nation puisse passer à la construction de ses institutions constitutionnelles dans la paix, la modération et par la Grâce d'Allah le Tout-Puissant.

Et de manière à ne pas permettre la diffusion des appels tendancieuses, qui, prétextant inviter au commandement du bien et à l'interdiction du mal, interviendraient dans l'exercice des libertés publiques et privées, ce qui ne convient pas avec le développement culturel et social de l'Egypte moderne, au moment où le pays a besoin de la convergence et de la vraie compréhension du juste milieu de la religion, que constitue la mission et la responsabilité religieuses d'Al-Azhar envers la société et la nation.

 

 

Premièrement: La liberté de religion:
La liberté de religion et la pleine citoyenneté pour tous, fondées sur l'égalité des droits et des devoirs, sont considérées comme la pierre angulaire de l'édifice communautaire moderne, garanties  par des textes religieux authentiques et catégoriques et par  les principes constitutionnels et juridiques explicites, Allah dit: [ Point de contrainte en religion maintenant que la Vérité se distingue nettement de l’erreur. ]      [ Croira qui voudra et niera qui voudra ! ].   Ceci implique la criminalisation de tout aspect de contrainte en religion, ou la criminalisation de la persécution ou la discrimination à cause de la religion, chaque individu dans la société a le droit d'adopter des opinions  qu'il veut, sans préjudice au droit de la société à préserver les religions divines, en effet le caractère inviolable des trois religions célestes doit être  préservé, et les individus exercent la liberté de culte sans blesser les sentiments des uns ni des autres, ni par des mots ni par des actes, et sans atteinte à l'ordre public.
Étant donné que c'est  le monde arabe qui fut le lieu de la révélation céleste et le lieu d'accueil des religions divines, il a été le plus engagé à préserver leur inviolabilité, à en respecter les cultes  et à protéger  les droits des croyants dans la liberté, la dignité et la fraternité.

 

Il découle  du droit à la liberté de croyance, la reconnaissance de  la légitimité du pluralisme et le respect du droit à la différence, ainsi que l'obligation de chaque citoyen de respecter les  sentiments des autres citoyens et le droit de l'égalité entre eux sur la  base de citoyenneté, de partenariat et d'égalité des chances dans tous les droits et les devoirs.

 

 
En outre découle-t-il du droit à la liberté croyance, le rejet des conflits d'exclusion, des accusations de mécréance, des tendances qui condamnent les croyances des autres et des tentatives de recherche dans les consciences des fidèles, conformément à ce qui a été établi dans des régimes constitutionnels, plutôt aux dispositions claires et certaines  établies - auparavant – chez les savants musulmans, consacrées par la Shari'a, dans la tradition prophétique suivante: "As-tu fendu son cœur pour voir s'il est véridique ou pas?" (tu es  chargé de juger sur les apparences et les paroles, mais tu n'es pas chargé de connaitre ce qui est dans son cœur), une position entérinée par  l'imam des gens de Médine, l'Imam Malik et les autres imams en disant:

 « Si quelqu'un tient un propos qui peut être interprété de cent figures  comme étant de la mécréance, mais  admet la croyance d'une seule figure, la croyance l'emporte  sur la mécréance,» le savants de la jurisprudence et de la législation islamique ont valorisé la raison en islam, ils nous ont légués leur règle d'or, qui statue que: " Si le bon sens s'oppose au texte rapporté, on fera prévaloir la raison et on interprétera le texte rapporté"   afin de faire prédominer l'intérêt légale et de  mettre en œuvre  les finalités de la charia.

 

Deuxièmement: la liberté d'opinion et d'expression:
La liberté d'opinion est la mère de toutes les libertés, et se manifeste par l'expression d'opinion de façon libre et par de différents moyens d'expression, à savoir, l'écriture, le discours, la production artistique, la communication numérique, qui sont les aspects  des libertés sociales qui vont au-delà des individus pour inclure d'autres tels que la création des partis politiques et des organisations de la société civile, la liberté d'expression comprend également la presse, les medias audiovisuels, numériques, et la liberté d'accès aux informations nécessaires à expression d'opinion, tous ces moyens d'expression  doivent  être garantis  par des textes constitutionnels pour primer sur les lois ordinaires qui sont exposées au changement.

 

 

La haute Cour constitutionnelle de l'Egypte a consacré  l'élargissement du concept de liberté d'expression pour inclure des critiques constructives, furent-elles sévères et a stipulé que «sur les questions publiques, il ne doit pas y avoir des restrictions en matière de  liberté d'expression», mais il est nécessaire de souligner l'obligation de respecter les croyances des trois religions divines ainsi que leurs cultes, vu son importance pour la cohésion et la sécurité nationale. Personne n'a le droit d'attiser des conflits sectaires ou des querelles confessionnelles au nom de la liberté d'expression, bien que le droit garantisse l'apport des avis scientifiques avec des preuves à l'appui, dans les milieux spécialisés et loin de trouble, comme  mentionné plus haut dans la liberté de la recherche scientifique.

 

 

Les participants déclarent que la liberté d'opinion et d'expression est la véritable aspect de la démocratie, ils appellent à l'éducation des nouvelles générations sur la culture de la liberté, du droit à la différence et du respect des autres, ils invitent les travailleurs dans le domaine du discours religieux, culturel et politique et les hommes des médias à prendre en compte cette dimension importante dans leurs pratiques, et à s'employer judicieusement dans la formation d'une  opinion publique caractérisée par la tolérance, l'ouverture d'esprit, orientée vers le dialogue et le rejet de l'intolérance. Pour  parvenir à cela, il faudrait  recourir aux traditions civilisatrices  de la pensée islamique tolérante, où les plus grands des imams de la jurisprudence disaient: Les opinions de notre école de jurisprudences sont judicieuses et peuvent comporter des erreurs et les opinions des autres sont erronées et peuvent  comporter d'opinions  judicieuses» Par conséquent, il n'y a pas lieu de considérer une opinion comme infaillible, sauf par une procédure de confrontation des arguments conformément à l'éthique du dialogue et aux usages culturels dans  sociétés civilisées.

 

Troisièmement: la liberté de la recherche scientifique:
 La recherche scientifique sérieuse  dans les sciences humaines, les sciences naturelles, les mathématiques et d'autres, est  la locomotive du progrès humain et un moyen de découvrir les lois de l'univers et de connaitre ses règles en vue de les exploiter  pour le bien de l'humanité, cette recherche ne peut aboutir et donner ses fruits  théoriques et pratiques sans qu'on y consacre de l'énergie et des potentialités de la nation.

Les versets coraniques ont maintes fois exhorter  à la contemplation, à la méditation, à la déduction, à la comparaison et à la réflexion sur les phénomènes cosmiques et humains pour en découvrir les lois et les codes, ouvrant la voie à la plus grande renaissance scientifique de l'histoire de l'Orient, ces versets appliqués sur la réalité, rendirent l'homme heureux à l'est et à l'ouest, cette renaissance fut conduite par les savants de l'Islam qui en ont porter la flambeau  pour illuminer l'époque de la Renaissance occidentale.

 

Si le fait de réfléchir de façon générale sur de différents types de connaissance et de divers domaines des arts  est une obligation islamique, comme disent les savants de la jurisprudence, sachons que la recherche scientifique théorique et empirique est un outil de cette réflexion, dont la condition la plus importante est  que les institutions de recherche et les scientifiques disposent de pleine liberté académique dans les expérimentations, dans la suppositions et des possibilités et dans leur examen  avec des normes scientifiques rigoureuses, ces institutions ont le droit de disposer l'imagination créatrice et l'expérience pour assurer l'accès à de nouveaux résultats qui s'ajoutent à la connaissance humaine, elles ne sont orientées que par l'éthique, les méthodes et les éléments de base des normes scientifiques. Les grands savants musulmans comme al-Razi, Ibn al-Haytham, Ibn al-Nafis et autres étaient les pôles et les pionniers de connaissances scientifiques, de l'Orient et de l'Occident pendant des siècles, il est temps pour la nation arabe et islamique de revenir à la compétition pour la puissance et d'entrer dans l'ère du savoir, la science est devenue la source de puissance militaire et économique, et la cause du  progrès, du développement et de la prospérité. Et la libre recherche scientifique est devenue un objet essentiel pour la renaissance de l'enseignement, et la domination de  la pensée  scientifique et l'épanouissement  des centres de production puisque  d'énormes budgets y sont alloués, des équipes de travail sont formées pour proposer de grands projets, tout ceci fait partie des exigences qui garantissent la plus haute marge de la recherche scientifique et humaine.

 

L'Occident a failli avoir une main mise sur tous les progrès scientifiques et monopoliser la marche de la science, n'eut-été la renaissance du Japon, de la Chine, de l'Inde et l'Asie du Sud-est, qui ont fourni des modèles lumineux de la capacité de l'Orient de briser ce monopole, et d'entrer dans l'ère de la science et de la connaissance par des portes les plus larges, le temps est venu pour que les Egyptiens, les Arabes et les musulmans entrent dans l'arène de la concurrence scientifique et civilisationnelle, ils disposent des ressources spirituelles, matérielles, humaines et d'autres conditions de progrès dans un monde qui ne respecte ni les faibles, ni les sous-développés.

 

Quatrièmement:

 

la liberté de création littéraire et artistique:
La créativité est divisée en une innovation scientifique liée à la recherche scientifique comme indiqué plus haut, et en une innovation littéraire et artistique qui consiste dans de différentes genres  littéraires, telles que la poésie lyrique et dramatique, le récit d'anecdote, la narration romanesque, le théâtre, les biographies, les arts visuels et plastiques, les arts cinématographiques et télévisuels, la musique et d'autres formes d'innovation  dans toutes ces branches.

 

Les littératures et les arts dans leur ensemble visent à mieux faire connaître la réalité,  à stimuler l'imagination, à promouvoir le sens esthétique, à éduquer les sens humains, à améliorer la compréhension et à approfondir l'expérience humaine dans la vie et dans la société. Aussi critiquent-ils  souvent la société et aspirent à  ce qui est plus beau et meilleur, tous ces rôles  sont des fonctions sublimes qui conduisent en réalité à enrichir la langue, la culture et à revitaliser l'imagination et à développer la pensée, en tenant compte des valeurs religieuses suprêmes et des vertus morales.

 

La langue arabe s'est caractérisée par sa richesse littéraire et son éloquence remarquable, et le noble Coran fut révélé, dans une inimitable éloquence,  qui l'a accrue en beauté  et montra  son génie rhétorique, les arts poétiques, prosaïques et paraboliques s'en inspirèrent, les talents des poètes et des écrivains partirent  - de toutes les races qui ont été sous la domination de l'islam et qui ont parlé l'arabe – en créant  dans tous les arts au fil des siècles    sans contrainte, d'ailleurs, beaucoup  de cheikhs et d'imams qui s'intéressaient à la culture arabe et islamique  étaient parmi les narrateurs de la poésie et des histoires sous toutes leurs formes. Cependant  la règle de base qui limite la liberté créatrice c'est la prédisposition de la société à l'accepter d'une part, et sa capacité à absorber les éléments des patrimoines et le renouveau dans la créativité littéraire et artistique d'autre part, et cette liberté ne doit pas être entravée  sauf si elle porte atteinte aux valeurs religieuses ou morales  établies, et la créativité littéraire et artistique est parmi les aspects les plus importants de la prospérité du régime des libertés fondamentales et les plus efficaces dans la mobilisation et la sensibilisation des communautés et  la prise de conscience. La consolidation de la liberté rationnelle est toujours  une preuve  du caractère civilisé de la société. Les lettres et les arts sont les reflets des consciences des sociétés et l'expression sincère de ce qui est variable et de ce qui est constant, ils offrent une image fidèle de leurs aspirations à un avenir meilleur. Et c'est Allah qui orient  vers  le bien.

 

 

 

Fait à au Siege d'Al-Azhar:
         14 Safar 1433 AH
  Correspondant au 8 Janvier 2012

Le Cheick d'Al-Azhar,   Ahmed Al-Tayeb

 

 

 

 

 

 

4- Communiqué  d'Al-Azhar sur la réalisation des objectifs et le rétablissement de l'esprit de la révolution égyptienne.

 

A l'initiative nationale d'Al-Azhar Al-Sharif et avec la participation généreuse du Conseil des ministres, de l'Eglise nationale égyptienne, des dirigeants locaux en cette journée historique,

 

 

 

La première festivité de la révolution égyptienne, la révolution qui a fasciné le monde entier par ses caractéristiques sans précédent, et par sa nature exclusivement pacifique, et son attachement au consensus national de l'Egypte avec tous ses hommes, ses femmes, par l'assimilation des plus modernes des armes  de l'époque dans la révolution mondiale des communications, pour atteindre les premiers objectifs révolutionnaires, à savoir: débarrasser l'Egypte d'une époque minée par la corruption et la faiblesse, par l'oppression et l'injustice - en ce jour l'Egypte toute entière retourne à cet endroit, qui a vu la naissance de la révolution, et a été témoin des sacrifices des jeunes patriotes dévoués, parmi ceux qui ont donné leur vie en sacrifice pour l'Egypte; l'Egypte - aujourd'hui –retourne  à « la place Tahrir », qui est entré en caractères arabes dans toutes les langues du monde, et a influencé par son esprit démocratique  sur de nombreux peuples de l'Orient et de l'Occident.

 

 

Aujourd'hui: l'Egypte en tant que place Tahrir, l'Egypte en tant que parlement, l'Egypte en tant qu'armée,  , l'Egypte en tant que peuple, l'Egypte en tant que gouvernement, l'Egypte en tant qu'Al-Azhar, l'Egypte en tant que patrie, l'Egypte en tant que arabe, l'Egypte en tant que Islamique, l'Egypte en tant que chrétienne, l'Egypte en tant qu'histoire  et patrimoine, l'Egypte en tant présent et future, l'Egypte en tant que religiosité authentique et l'Egypte des pleines libertés civiles, cette Égypte se présente aujourd'hui au  monde entier avec son noble visage révolutionnaire, déclarant ces engagements nationaux:
 

 

1. maintenir l'esprit de cette Place tel qu'il était durant les dix huit jours qui ont changé le cours de l'histoire égyptienne, et rassemblé tous les fils de la patrie sur une bonne parole commune.

 

 
 
2. Faire un engagement national - au nom de toutes les valeurs précédentes – à parachever les objectifs de la révolution du vingt et cinq Janvier.

 

 
 
3. Consensus national sur la préservation de toutes les composantes de ce pays, sans prédominance, ni domination, ni exclusion encore moins parti pris.

 

 

 
 

 

4. Réaffirmer le droit constitutionnel du citoyen à être jugé devant un tribunal ordinaire, empêcher les procès des civiles devant des tribunaux militaires et libérer tous les détenus politiques.
 
5. Accélérer les procès de façon à garantir l'inviolabilité du droit et selon ce qu'exigent le droit, le devoir et l'impartialité.
 
6. Honorer pleinement les droits des familles des martyrs et des blessés par le traitement, la compensation,  le travail et par la prise en charge complète.

 

 
 
7. continuer à construire démocratiquement des institutions de l'Etat et parachever   le transfert du pouvoir aux civils au délai fixé sans retard.

 

 

 

8. se conformer aux résultats des élections libres et équitables, la coopération entre tous les jeunes de la révolution et les représentants élus du peuple dans la construction de l'avenir de l'Egypte sous l'égide de la démocratie et sur la base de la légitimité parlementaire et du consensus national.
 
9. éliminer les effets des politiques de répression, et de la corruption de masse, travailler avec rigueur pour construire une économie égyptienne forte qui investit tout le potentiel de l'Egypte, et réalise la justice pour tous ses enfants.
 
10. Le retour du rôle national du premier plan de l'Égypte dans la région, contribuer librement à la politique internationale, sans subordination ni parti pris.

 

 

11. Le retour de l'armée nationale – protectrice de la patrie et de ses soulèvements révolutionnaires - à son rôle de protection des frontières et de la sécurité nationale de l'Egypte.
 
12. Libérer  les potentiels du peuple, en particulier la jeunesse révolutionnaire dynamique  pour construire la société et l'État, lutter contre le sous-développement, la pauvreté, la maladie et l'ignorance, et promouvoir l'Egypte sur le plan politique, économique et moral pour qu'elle soit un modèle éclairé aux yeux de la nation arabe et musulmane.

 

 
 
Allah est le meilleur des témoins, Il nous suffit et Il est notre meilleur garant;

 

 

 

 

Fait à au Siege d'Al-Azhar:
         17 Safar 1433 AH
  Correspondant au 11 Janvier 2012

Le Cheick d'Al-Azhar,   Ahmed Al-Tayeb

 

 

 

5- Communiqué sur Jérusalem

Au moment où le processus de la judaïsation de la ville de Jérusalem s'accélère, et que les atteintes sionistes contre les lieux saints, y comprise la mosquée d'Al-Aqusa s'accroissent, et que les projets sionistes concourent à la judaïsation des traits caractéristiques du sanctuaire, dont le dernier fut le projet du train de Jérusalem, l'Azhar, la direction de la science Islamique, le gardien  des frontières de la nation et défenseur  de ses causes légitimes, nationales et Islamiques, déclare que:

Premièrement, l'Arabité de Jérusalem remonte à plus soixante  siècles; puisque les Arabes jébuséens l'ont bâti avant l'époque du père des prophètes Abraham (DAS) de 21 siècles et avant l'apparition du Judaïsme, qui est la Charia de Moïse, de 27 siècles.

 

Deuxièmement : la Charia de Moïse (BSDL) ainsi que sa Torah ont paru en Égypte dont la langue fut le Hiéroglyphe avant que les fils d'Israël envahissent la terre de Kanaan, et avant que l'Hébreu devienne langue, de plus de cent ans. Raison pour laquelle il n'y point de relation entre le Judaïsme et l'hébraïsme avec Jérusalem ni la Palestine.

 

Troisièmement : l'existence hébraïque dans la ville de Jérusalem n'a pas dépassé 415 ans de l'époque de David et Salomon (que le salut soit sur eux) au 10ème siècle avant J.C. Il s'agissait d'une existence temporaire qui est intervenue après la fondation de la ville de Jérusalem de 30 siècles.

 

Quatrièmement : si l'histoire de Jérusalem a connu tant d'invasions et d'envahissants, les leçons de l'histoire affirment que ceux-ci ont procédé à s'emparer de cette ville et à se l'attribuer. Les Babyloniens, les Grecs, les Romains ainsi que les Croisés ont fait cela. Les Sionistes ont également emprunté le chemin de leurs prédécesseurs. Ils cherchent actuellement à la judaïser, à s'en emparer  et à se débarrasser de l'existence Arabe dans cette ville.

 L'Islam, en revanche, s'est distingué  par la reconnaissance de toutes les religions célestes, par le respect de tous les lieux saints, et par l'affirmation de la sainteté de la ville. L'islam a  diffusé cela  entre toutes les sectes et confessions. Ce qui a fait et fait  encore de l'autorité arabe sur Jérusalem  une garantie pour les intérêts de tous, car celui-ci sous l'autorité arabe est la ville d'Allah dont la porte reste ouverte  à tous les créatures et serviteurs d'Allah (Gloire à Lui).

 

Cinquièmement : la monopolisation de Jérusalem  et sa judaïsation, à l'occasion de cette dernière attaque, représentent une violation flagrante des conventions, aux lois et aux usages internationaux qui interdisent et criminalisent le changement de la nature  de la terre, des populations et de l'identité  dans les territoires occupés. En conséquence, la judaïsation de Jérusalem est   dénuée de toute légitimité juridique. En outre, elle est contraire  aux réalités historiques qui témoigne de l'arabité de Jérusalem depuis que les arabes jébuséens l'ont construite avant  plus de 60 siècles.

Sixièmement : L'Al-Azhar ainsi que tous les musulmans d'Orient et d'Occident condamnent complètement de tels projets. Il avertit cette entité sioniste et les puissances qui la soutiennent des répercussions terribles qui menacent la paix dans la région voire celle dans le monde entier. Il rappelle l'entité sioniste ainsi que ses soutiens du fait que les Croisés ont occupé des régions plus vastes que celles occupées par les sionistes et se sont empares de  Jérusalem pendant d'années plus longues que celles des sionistes violateurs. Mais malgré cela, l'histoire a plié, à jamais, leur page et a éliminé les séquelles des attentats de ces violateurs qui ont transgressé les droits et les lieux saints.

 

Les sionistes qui reçoivent de secours des puissances impérialistes brutales, dans leur tentative de judaïser Jérusalem, risquent de mettre fin à l'avenir des juifs eux-mêmes et dépassent les lignes rouges de la communauté musulmane  dont le nombre atteint le quart de l'humanité. Il s'agit d'une communauté capable bientôt d'arracher  les droits usurpés .

 

Jérusalem n'est pas une simple terre occupée mais il est, avant et après cela , un sanctuaire islamique et chrétien. Sa cause n'est jamais une simple cause patriotique palestinienne ou une cause nationale arabe mais il est au-dessus de tout cela. C'est une cause liée à la croyance Islamique. Les Musulmans, quand ils se battent pour la délibérer des mains du violateur sioniste, visent à affirmer sa sainteté. Il faut encourager cette compréhension auprès des propriétaires des lieux saints pour la débarrasser  du monopole  israélien et de la judaïsation sioniste.

 

Al-Azhar appelle tout le monde à soutenir le droit  arabe à la libéralisation de Jérusalem et de la Palestine.  Il appelle les judicieux juifs eux-mêmes afin de tirer leçon de l'histoire qui a témoigné de l'oppression que les juifs subirent partout où ils se trouvèrent excepté  en  terres de l'islam et sous la civilisation Islamique.

                               

Al-Azhar réaffirme que le fait de judaïser Jérusalem et d'en transgresser les traits caractéristiques est une ligne rouge infranchissable qui présage, en même temps, la fin de l'existence de la race juive sur la terre palestinienne.

Salah aldin avait  déjà  tracé le chemin de la libération de Jérusalem  lorsqu'il écrit au roi croisé  Richard, le cœur du lion, il lui dit :" ne croyez pas que nous pourrons céder définitivement Jérusalem. Nous n'y renonçons en aucun cas à nos droits en tant que musulmans. Allah (Gloire à Lui) ne vous laissera  jamais élever  une pierre  sur  cette terre  tant que le Jihad continue".

 

L'histoire a confirmé les dires de Salah aldin. Il est fort connu par tout judicieux que l'histoire à une loi établie inchangeable. « Et Allah est souverain en Son commandement : mais la plupart des gens ne savent pas »[3]

« Les injustes verront bientôt le revirement qu'ils (éprouvent) »[4]

Fait au Siege  de l'Azhar le 24 Dhou al-Hougua 1433 de l'Hégire

Le 20 Novembre 2011 AP.JC

 

 

[1] Sourate XLIX, 13

[2] Sourate XII, 21

[3]Sourate Yusuf (Josef), verset n° 21

[4]Sourate As-Šuʽart (les poètes) verset n° 227

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أقسم بالله العظيم أن أكون مخلصًا لديني ولمصر وللأزهر الشريف, وأن أراقب الله في أداء مهمتى بالمركز, مسخرًا علمي وخبرتى لنشر الدعوة الإسلامية, وأن أكون ملازمًا لوسطية الأزهر الشريف, ومحافظًا على قيمه وتقاليده, وأن أؤدي عملي بالأمانة والإخلاص, وأن ألتزم بما ورد في ميثاق العمل بالمركز, والله على ما أقول شهيد.