L’homme et la responsabilité
La responsabilité est l’un des traits caractéristiques de l’homme, c’est une caractéristique dont l’homme puise dans son innéité avant de l’acquérir de l’extérieur. Tout homme a ce sentiment de responsabilité d’une manière ou autre, tant que l’innéité est propre, ce sentiment s’élève.
Tout homme est censé avoir un sentiment de responsabilité, puisqu’en tant qu’humains nous ne pouvons pas nous en débarrasser complètement dans notre vie consciente; mais cela n’empêche pas que la vitalité de ce sentiment diffère d’une personne à une autre. Il y a une corrélation complète entre le sentiment de la responsabilité et la conscience. On entend de la conscience ici ce sentiment qui réside au le fond de nous et qui exerce une influence considérable sur l’orientation de nos comportements vers la bonne direction, d’où le guide prophétique " consulte ton cœur ".
Cette responsabilité est basée sur une règle de la liberté consciente, par conséquent, toute action émane de l’homme sans une liberté consciente ne saurait engager sa responsabilité morale ou religieuse. La responsabilité est inséparable de l’homme, elle l’accompagne avant, pendant, et après l’accomplissement de l’acte. Ce qui prouve que l’auteur de cette responsabilité est indépendant, il a le choix de faire ou de ne pas faire ou d’accepter ou de refuser. Il a la possibilité de mettre en exécution ses propres décisions. La responsabilité est considérée, de cette manière, comme un témoignage d’honneur à l’homme, car, elle est la traduction de la liberté, de l’indépendance, de la dignité et de la force.
La responsabilité en Islam est individuelle, nul ne porte le fardeau d’autrui. Le Coran dit: " Toute âme est l’otage de ce qu’elle a acquis "[1].
Il existe plusieurs champs d’emploi de la responsabilité mentionnés dans le Hadith suivant: ´Omar dit: «j’ai entendu dire le Messager de Dieu (BSL): « Vous êtes tous comme des bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. Le chef de l’État est comme un berger et il est responsable de ses administrés. L’homme est comme un berger dans sa famille et il est responsable de l’objet de sa garde. La femme est comme une bergère dans la maison de son mari et elle est responsable de l’objet de sa garde. L’esclave est comme un berger dans les biens de son maître et il est responsable de l’objet de sa garde. Vous êtes tous comme des bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde »[2].
À côté de ces charges extérieures qu’imposent les circonstances de chacun ainsi que sa classe dans la société, il existe une responsabilité personnelle qui est considérée comme le centre de gravité de toutes les autres responsabilités. On peut dire que la responsabilité porte deux sens dont le premier est, la responsabilité de l’homme de soi-même. Il est responsable de sa raison, de sa science, de son corps, de ses biens et de son temps. Le Prophète (BSL) dit à cet égard:" Au jour du jugement les pieds de l’homme ne quitteront pas le lieu de l’exposition des actes avant qu’il ne soit interrogé au sujet de quatre choses: au sujet de sa vie, à quoi il l’a passée, au sujet de son corps, à quoi il l’a usé, au sujet de sa science, sur ce qu’il en a fait, au sujet de son bien, d’où il l’a acquis et sur quoi il l’a dépensé".[3]
Le deuxième sens porte sur le devoir de l’homme envers les autres et le monde où il vit. Il est connu que l’homme est un être social par nature, il a besoin de la société en vue de développer sa personnalité, d’ailleurs, il a des engagements moraux envers cette société, et ces engagements sont étroitement liés à son existence humaine.
Tout homme doué de bonne raison sent que s’il ne prend pas de responsabilité envers les autres, il ne faut pas qu’il s’attende à ce que les autres prennent des responsabilités envers lui. Si je ne suis pas équitable envers les gens, je ne m’attends pas à ce qu’ils le soient envers moi.
Il y a des gens qui qui prennent la prédestination comme fondement pour justifier leurs mauvaises actions, par conséquent, ils ne font que ce qu’Allah prédestina à leur encontre. À titre d’exemple, on raconte que l’on présenta au commandeur des croyants Omar Ibn al-Khattab un voleur qui méritait l’ablation de la main. On ordonna de la lui couper, le voleur dit: « Ô commandeur des croyants, j’ai volé, car cela est prédestiné par Dieu» Et Omar Ibn Al-Khattab répondit: « Nous, cependant, nous coupons la main et nous te flagellons trente fouets ». Vous avez augmenté la peine fixée, disent les compagnons à Omar, tu n’aurais pas dû ordonner de le flageller après l’application de la peine légale. De répondre celui-ci dit: "j’ai ordonné de le flageller, car il a forgé un mensonge contre Allah.
Il ne faut en aucun cas prétexter le destin afin de justifier ses crimes, car la responsabilité existe. Ce qu’Allah (Gloire à Lui) décréta depuis l’éternité n’est qu’une prescience de nos actions futures opérées selon la volonté libre de l’homme et son plein choix. Par conséquent, l’homme est complètement responsable de toutes ses actions majeures ou mineures: " Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome, le verra et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’un atome, le verra. "[4]
[2] Rapporté par al-Bokhari dans son authentique, le livre du vendredi, le chapitre de: le vendredi dans les villages et les villes.
[3] Rapporté par al-Tirmithi, le livre du jour du jugement dernier. Il a dit que ce Hadith est jugé bon authentique.