La miséricorde en Islam - 2

prof. Sami Mohammad Mandour

  • | Wednesday, 29 April, 2015
La miséricorde en Islam - 2

6 - La miséricorde envers les voisins

                  Le prophète enseigne encore la miséricorde envers les voisins en  disant : "Le meilleur des voisins est celui qui est meilleur envers son voisin". Il exhortait les gens en disant : "Celui qui croit en Allah et au Jour du Jugement dernier ne doit faire aucun mal à ses voisins".

Parmi les aspects de la bienfaisance et de la générosité envers le voisin, c'est de lui offrir un cadeau, quelque soit la valeur ou la modestie du cadeau. Le Messager d'Allah demandait au musulman d'aimer pour son voisin ce qu'il aime pour soi-même en disant : "Par celui qui tient mon âme, un serviteur d'Allah n'est croyant que s'il aime pour son voisin ce qu'il aime pour soi-même".

En effet, il s'ensuit de cet enseignement prophétique que les musulmans s'engagèrent à être bienfaisants envers leurs voisins quelques soient leur couleur, leur race ou leur religion. À ce sujet le Prophète dit : "L'Ange Gabriel n'a cessé de me recommander le voisin à tel point que j'ai cru qu'il allait lui donner droit à l'héritage".

 

7- La miséricorde du Prophète  envers les serviteurs et les esclaves :

Avant l'Islam, les serviteurs et les esclaves n'avaient ni droits ni dignité. Lorsqu'Allah honora l'humanité par le message de l'Islam, le Prophète annula toute sorte d'injustice commise contre eux. Il leur institua leurs droits et menaça tous ceux qui leur portent injustice ou les dédaignent ou les maudissent par un châtiment douloureux.

A ce propos, Al Ma'rour Ibn Souweyd dit : "Je vis une fois Abou Dharr porter un beau costume et son serviteur portant un costume pareil. Je lui en demandai la raison. En guise de réponse, il relata qu'il avait eu un échange d'injures avec un homme du temps du Messager d'Allah. Il avait insulté l'homme par sa mère. Celui-ci vint porter plainte auprès du Prophète qui me dit alors : "Tu es un homme ne cessant de garder en toi quelque reste du temps de la Djahiliayah (l'époque préislamique). Vos serviteurs sont vos frères qu'Allah a mis en votre possession. Quand quelqu'un a droit de propriété sur son frère, qu'il lui fasse manger de ce qu'il mange lui-même et qu'il le vête de ce qu'il porte lui-même. Ne les chargez pas au-dessus de leurs capacités et, quand vous les chargez de quelque chose, aidez-les à l'accomplir". Hadith agréé

Ensuite, le Prophète enjoint même de leur accorder bienfaisance, bienveillance, générosité, nourriture et vêtements de ce que  le maître mange et porte et  interdit de charger le serviteur de faire ce qui est au dessus de ses capacités. Anas s relate à ce propos : "j'étais au service du Messager d'Allah pendant dix ans. Par Allah ! Il ne m'a jamais dit : "Fi" une fois et ne m'a dit à propos de ce que j'ai : "pourquoi tu as fait cela" ou au sujet de ce je n'ai pas fait : "si seulement tu as fais cela". Hadith agréé.

8- La miséricorde envers les ennemis :

L'Islam appelle à la miséricorde envers ses ennemis. Lorsqu'il se mit à déclarer sa mission parmi ses gens et les appela à l'Islam, des hostilités commencèrent à faire irruption. Les ennemis se mirent à comploter contre lui et persécuter ceux qui crurent en lui pour les détourner de leur religion.

Après de telles persécutions, certains de ses compagnons  lui dirent  : " Messager d'Allah ! Maudissez les polythéistes ! Invoquez Allah contre les polythéistes !" Le Prophète dit : "Je ne suis pas lanceur des imprécations. Je ne suis envoyé qu'en miséricorde.

  Il implorait même en faveur d'eux la guidance et la droiture et non pas le châtiment et l'extermination, car il ne veut que le bien.

     Par ailleurs, le voilà le Prophète qui revint victorieux à la Mecque et y entra avec dix milles combattants. Allah lui donna le dessus et le désigna comme arbitre sur les cous de ceux qui lui firent du tort, le chassèrent, complotèrent pour le tuer, l'expulsèrent de son pays, assassinèrent ses compagnons et les éprouvèrent pour les détourner de leur religion. Ses propos célèbres étaient :" Allez-vous-en, vous êtes libres". Ainsi ils partirent comme s'ils ont été ressuscités de leurs tombes.

    9- La miséricorde envers les animaux

La miséricorde de l'Islam ne se restreint pas aux humains, mais elle s'étend aussi aux animaux et aux êtres inanimés. Le Prophète  a dit :                                                   
"Tandis qu'un homme marchait, il éprouva une grande soif. Trouvant un puits, il y descendit et se désaltéra. En remontant, il vit un chien haletant de soif au point de lécher le sol humide. L'homme se dit : "Ce chien a autant soif que moi. Il redescendit dans le puits, remplit sa bottine d'eau, la saisit avec les dents, remonta, et donna à boire au chien".
Allah le remercia en lui pardonnant ses péchés (antérieurs)
En entendant cela, les compagnons demandèrent au Prophète : "Ô Messager d'Allah! Serons-nous récompensés au sujet des animaux ?" Le Prophète  répondit :"il y a une récompense pour tout bienfait offert à chaque être vivant". Hadith agréé.

Par contre celui qui fait tort à un animal risque d'entrer en enfer, le prophète dit : " Une femme fut châtiée à cause d'une chatte, car elle l'enferma jusqu’à ce qu’elle meure ; ce fut la cause de son entrée en enfer. Elle ne l'a ni nourrie ni abreuvée et ne l'a pas non plus laissée manger les petites bêtes et autres insectes de la terre".

En outre, le Prophète  a mis en garde contre le fait de tuer l'animal sans raison valable en disant : " Il n'y a pas un moineau ou un animal plus gros, que l'homme ne tue sans excuse, sans qu'Allah ne lui demande des comptes le jour de la résurrection au sujet de ce qu'il a tué". On lui dit : " Ô Messager d'Allah ! Comment serions-nous excusés ? " Il répondit  : " Vous ne serez excusés que lorsque vous l'aurez égorgé et mangé, et ne tranchez point sa tête pour la jeter (par amusement)". Hadith rapporté par An-Nassâ’i.

En outre, les êtres inanimés bénéficiaient de la miséricorde de Mohammad . A ce propos, Al Boukhâri a rapporté que le Prophète , lorsqu'on lui fabriqua le minbar, la chaire, le palmier sur lequel il prêcha s'écria comme un garçon. A ce moment-là, le Prophète  descendit et l'embrassa dans les bras. Elle se mit à gémir comme un enfant qu'on assoupit. Alors le Prophète dit : "Elle se mit à pleurer car elle ratera ce qu'elle entendait du dhikr, le rappel d'Allah". En rapportant ce hadith, Al Haçan pleurait en disant : Ô les musulmans ! Le bois a gémi de tendresse envers le Prophète ayant une grande envie de le rencontrer. Vous êtes plutôt tenus de faire pareil".

Ainsi la miséricorde de l'Islam a-t-il englobé toutes les créatures d'Allah. Le musulman doit alors s'en doter dans tous ses comportements et dans toutes ses attitudes envers les siens, les autres membres de la société même non-musulmans, les ennemis et enfin envers les animaux et les êtres inanimés.

 

Par

Dr. Sami Mandour

Professeur au département de français

Faculté des langues et de traduction    

Université de l’Azhar

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Categories: L'Islam
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