Dans notre contexte intellectuel et politique actuel, certains pensent que la revivification du califat islamique constitue la première des priorités de l'action islamique, un point de départ pour que la Oumma reprenne sa force et sa gloire et enfin une bouée de sauvetage de toute sorte de maladies et de difficultés. Ceux qui réfléchissent ainsi dans le champs islamique estiment que cette "solution magique" n'implique qu'un serment d'allégeance, Bay'ah, tenu par Ahlu Al-Hilli Wal-'Aqd (le Conseil compétent en matière de décision et de législation), pour celui qui va être élu comme Calife des Musulmans, parmi les dirigeants et les Oulémas.

Par contre, il y en a aussi ceux qui croient à l'impossibilité de la revivification de ce califat islamique tout en considérant que le fait d'y appeler les gens constitue une sorte de régression intellectuelle et politique, de rigidité et d'obscurantisme !

Si les uns ne cessent pas de vanter les époques du califat, en tant "âges d'or" de la Oumma Islamique et de sa civilisation, les autres soutiennent l'idée que ce califat, même au sommet de sa prospérité, n'était basé que sur l'emploi excessif de la force. Face à la polarisation extrême entre ces deux tendances, il faut définir et préciser les significations des termes spécifiques à ce sujet à la fois dangereux et important !

En effet, la multitude des moyens de communication et la facilité de déplacement dans notre époque moderne, ont fait du principe de la réciprocité un obstacle qui empêche la domination d'un Etat quelconque sur les ressortissants d'un autre Etat vivants sur ses territoires, sinon ses citoyens vivant dans cet Etat seront soumis parallèlement aux mêmes mesures. Ainsi, la coopération entre les membres de la communauté internationale, doit être basée sur le principe de la crainte révérencielle d'Allah, Taqwa, et l'accomplissement d'œuvres de bienfaisance, Al-Birr, et pas sur le péché et la transgression.

Ces réflexions peuvent présenter une introduction pour nouvelle approche jurisprudentielle contemporaine qui traite le Fiqh des relations internationales en général, et le califat islamique en particulier, en fonction de la nouvelle réalité vécue aujourd'hui et non de ce qui a eu lieu dans le passé proche ou lointain. Cela sera nécessaire jusqu'à ce que la situation des Musulmans s'améliore et devienne prospère comme elle l'était au passé. En effet, les nations, tout comme les individus, naissent, grandissent, deviennent fortes, puis s'affaiblissent et disparaissent, donnant ainsi naissance à d'autres nouvelles nations, et ainsi de suite :

« Ainsi faisons-Nous alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens, … » (Sourate Ali-Imran, verset 140).

Si les jours changent et les royaumes vivent, grandissent et meurent, on sait jamais ce que nous apporte l'avenir. Peut-être un jour, le califat islamique reviendrait comme il l'était un jour, ou même plus fort. Cela n'est nullement difficile pour Allah.

Enfin, je demande à Allah de nous guider vers le bon chemin et de nous accorder tout succès, il en est le meilleur et le plus puissant !

Louange à Allah, Seigneur de l'univers !