Est-il vrai que l'Islam est contre la liberté de conscience ?

  • | Friday, 29 May, 2015
Est-il vrai que l'Islam est contre la liberté de conscience ?

1 — L'Islam a assuré à l'homme la liberté de conscience, cela est énoncé clairement dans le Saint Coran :

« Il n'y a point de contrainte pour forcer quelqu'un à embrasser la religion. »( AlBaqara, v. 256.)

Il ne convient pas de forcer quiconque à abandonner sa religion pour en embrasser une autre ; car la liberté de l'homme dans le choix de sa religion est le fondement de la foi. D'où l'insistance du Coran sur ce fait, d'une manière évidente :

« Celui qui veut croire, qu'il croie ; quant à celui qui veut refuser de croire, qu'il renie. »( AlKahf. v. 29.)

2 — Le seul fait de reconnaître la liberté religieuse signifie la reconnaissance d'une pluralité de religions. Le Prophète — à lui bénédiction et salut — a insisté sur ce fait dans la première constitution de Médine lorsqu'il reconnut que les Juifs formaient avec les Musulmans une seule communauté.

Conformément à la liberté religieuse que l'Islam assure, nous voyons le second calife Omar Ebn Al Khattab donner aux habitants chrétiens de Jérusalem la sécurité « sur leur vie, leurs églises et leurs croix ; personne d'entre eux ne sera tracassé ni forcé à cause de sa religion. »

3— L'Islam a garanti également la liberté des débats religieux de manière objective loin des injures ou des moqueries vis-à-vis des autres. Le Coran dit à ce sujet :

« Appelle ton peuple à suivre le chemin de la Vérité par la parole sage, par les exhortations. Discute avec eux en ayant recours à la calme discussion sans violence. »(Al Nahl, v. 125.)

Le dialogue entre musulmans et non-musulmans doit donc s'appuyer sur ces principes tolérants. D'ailleurs, le Coran a invité les gens du Livre à recourir au dialogue en ces termes :

« Dis : ô vous les gens du Livre, reconnaissez une parole juste commune entre nous et vous, à savoir que nous vouions le cuits à Allah exclusivement, que nous ne Lui donnions aucun associé, que nous n'obéissionspas ni ne nous prenions pour exemples, les uns les autres ; s'ils repoussent cette invitation vraie, dites-leur : « Soyez témoins que nous nous plions aux sentences d'Allah, que nous sommes fidèles à Sa religion et que nous n'invoquons que Lui. » (Al -lmrân, v. 64.)

Autrement dit, si le dialogue n'aboutit pas à un résultat probant, que chacun gr.rde sa religion à laquelle il croit. C'est là également le sens du dernier verset de la Sourate Al Kâfirûne qui se termine en rapportant les paroles d'Allah — Le Très-Haut — s'adressant aux polythéistes par la bouche de Mohammad — à lui bénédiction et salut — :

« Vous avez votre religion à laquelle vous croyez, et moi j'ai la mienne. »(Al Kâfirûne, v. 6.)

4 — La conviction est la base de la foi :car la foi véritable est celle qui repose sur la conviction et la certitude et non sur l'imitation des autres ou la force. Tout être humain est libre de croire en ce qu'il veut et d'adopter les idées qu'il désire, même si celles-ci sont purement athées. Personne ne peut l'en empêcher tant qu'il garde ses propres idées pour lui-même sans porter préjudice à autrui. Toutefois, s'il essaie de répandre ces idées incompatibles avec la croyance des hommes et avec les valeurs auxquelles ces derniers s'attachent, il aura ainsi porté atteinte à l'ordre public de l'état en semantle doute et jetant le trouble dans les âmes. Or, quiconque porte atteinte à l'ordre public de l'état s'expose au châtiment. Cela peut même aller jusqu'au crime de haute trahison pour lequel la plupart des pays prononcent la peine de mort.

Dans la jurisprudence islamique, le fait de tuer l'apostat n'est pas dû seulement à ce qu'il a abjuré sa religion mais aussi parce que celui-ci sème la dissension et le doute et porte atteinte à l'ordre public de l'état islamique.

Cependant, si ce renégat abjure sa religion à l'insu de tous et sans répandre cela parmi le gens pour semel­le doute en eux, personne ne peut alors lui faire du mal ; Seul Allah l'Omniscient est au courant de ce que cachent les cœurs.

Certains ulémas sont même allés jusqu'à dire que le châtiment de l'apostat n'est point sur terre mais il lui est réservé dans la vie future. Quant au fait de tuer des apostats au cours de l'Islam conformément à quelques hadiths du Prophète, cela n'était pas à cause de l'abjuration seulement mais aussi parce que ces renégats combattaient l'Islam et les musulmans. (Al Saïdis.d., pp. 3, 88, 72, 73.)


Cheikh Abdel  Mot'al Al Saïdi.: la liberté religieuse en Islam. p. 3. 88. 72, 73. Dar Al Fikr Al Arabi. 2cme édition.

 

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Categories: L'Islam
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