La tolérance en Islam est une valeur morale, une nécessité sociale et une qualité indispensable pour gérer les conflits et favoriser le vivre-ensemble. Cette valeur précieuse provient, à l’origine, de la philosophie générale de l’Islam qui se présente comme religion mondiale dont le message s’adresse à tous les humains quelles que soient leurs races, leurs couleurs ou leurs convictions. En Islam, tous les gens sont issus d’une seule âme et sont bien égaux comme les dents d’un peigne, personne n’est distinguée de l’autre que par la piété. C’est dans ce sens que nous comprenons le verset coranique qui dit : « Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle. Nous vous avons divisés en races et en tribus avec des caractères distinctifs. Le plus méritant aux yeux d’Allah est le plus pieux [celui qui le craint le plus] » (Sourate 49 verset 13). Il s’agit donc d’une religion pratique qui considère la diversité comme qualité intrinsèquement liée à la nature même de l’être humain et non pas d’une religion noyée dans les idéalités théoriques incompatibles avec la réalité vécue de la vie des peuples.
« Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. », voilà l’un des dizaines de versets coraniques qui enracinent la valeur de la tolérance dans l’esprit des musulmans. Dans ce verset, Dieu incite les musulmans à faire face aux mauvais comportements par le biais des bons comportements car cela constitue le meilleur moyen apte à les changer. Dans un autre verset, le Coran adopte le dialogue comme le moyen le plus efficace pour appeler à la voie de Dieu : « Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon » (Sourate an-Nah, V. 125).
De même, cette valeur précieuse est bien présente dans la Sunna prophétique dans plusieurs contextes, citons-en le hadith incitant à faire preuve de tolérance lors des transactions que l’on fait dans la vie de tous les jours : « Qu’Allah fasse miséricorde à celui qui fait preuve de tolérance lorsqu’il vend, achète (s’acquitte de ce qu’il doit) ou réclame (le paiement de sa créance) » (Al-Bokhary).