L'attitude de l'Islam vis-à-vis de la démocratie

  • | Wednesday, 6 April, 2016
L'attitude de l'Islam vis-à-vis de la démocratie

Avant de parler de l'attitude de l'Islam vis-à-vis de la démocratie, nous devons d'abord définir son concept, car c'est un terme récemment intégré dans la culture islamique. Porter un jugement sur ce concept exige alors d'en bien préciser le sens.
En effet, la démocratie, selon la conception occidentale, est un système politique ou une forme de gouvernance qui octroie la souveraineté à la majorité du peuple à travers le scrutin. Cette majorité, une fois gagnée, a le droit de désigner le souverain et de légiférer des lois et des législations, sans tenir compte ni de la religion, ni de la moralité. C'est un système politique et social essentiellement basé sur la séparation de l'Etat de la religion.
Une fois mesurée et analysée, cette conception a deux aspects, dont le premier s'accorde avec l'esprit de la Charia, alors que l'autre s'y oppose.
Quant au premier aspect qui s'accorde avec la Charia : c'est d'arriver au pouvoir par le vote de la majorité. Ceci est permis en l'Islam et ne contredit pas son esprit, car l'Islam n'établit pas un système politique précis. La preuve en est la diversité des modes de la désignation des quatre califes bien-guidés. En effet, l'Islam institue des fondements et des principes sur lesquels doit être basé le système de la gouvernance à savoir la justice et la Choura. Le verset coranique suivant l'affirme : "consulte-les sur la direction de leurs affaires" [Al-Imran : 159] et encore : "ceux qui …se consultent réciproquement au sujet de leurs affaires." [Al-Choura : 38].
Quant au deuxième aspect que l'Islam n'approuve pas, c'est de légiférer des lois et des législations consenties par la majorité, mais prohibées par la Charia. Par conséquent, si l'opinion de la majorité ne viole pas les normes religieuses établies, il n'y a alors aucun mal à adopter cette loi. Mais au cas où cette dernière contredit les principes de la Charia, il est interdit alors de l'approuver conformément à la règle jurisprudentielle fondamentale suivante: "point d'Ijtihad, à propos d'une question survenue, au cas où il y a un texte."
A titre d'exemple, dans quelques pays non musulmans, la majorité pourrait approuver, au nom de la démocratie et de la protection des droits des individus et des groupes, des lois autorisant l'adultère, la consommation des boissons enivrantes, le mariage homosexuel, l'avortement, et d'autres actes interdits et criminalisés en Islam.  De telles lois s'opposent aux principes de l'Islam et ne peuvent jamais être mises en application dans les payes musulmans, car l'Islam interdit de légiférer des lois qui ne respectent pas ses règles établies et ses valeurs morales d'autant plus qu'Allah, le Tout-Puissant, a précisé et détaillé, dans Son Livre, le licite et l'illicite.
D'autre part, Allah a créé les humains ayant des croyances, des cultures et des coutumes diverses. Or, on ne peut jamais forcer une société à s'assimiler à la culture d'une autre société. Donc, comme l'Islam respecte les autres cultures, les autres pays doivent, à leur tour, respecter la culture islamique.
Il est enfin à souligner que l'Islam n'appelle pas à un Etat théocratique, mais plutôt à un Etat civil moderne. Il n'y a alors aucun mal à adopter des lois positives modernes régissant la vie des hommes et ses nouveautés, ou à tirer profit des lois et des expériences des autres pays, pourvu qu'elles ne s'opposent aux fondements de l'Islam. Le hadith du Prophète, à lui bénédiction et salut, le dit clairement : "Vous savez mieux les affaires de votre monde" (Rapporté par Muslim d'après Anas Ibn Malik).

 

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Categories: L'Islam
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