Sortie de la femme en vue de subvenir à ses besoins sans être accompagnée d’un Maḥran

  • | Tuesday, 15 March, 2016
Sortie de la femme en vue de subvenir à ses besoins sans être accompagnée d’un Maḥran

Parmi les fondements établis de la Chari`a Islamique, c'est le fait de ne pas faire de la femme une prisonnières dans son foyer, elle n'a non plus bloqué sa liberté, ni privé la société de ses efforts et participations. Alors, la femme peut quitter son foyer en quête de ses besoins religieux et matériels tant que cela n'entraîne pas un mal prépondérant.
En vue d'éviter les vices et ce qu'ils entraînent, l'Islam exige que la femme, ayant la volonté d'effectuer un long voyage, doive être accompagnée d'un Maḥram qui veille à ses besoins et la protège contre ce qui la menace, sans qu'elle ait aucun inconvénient, puisqu'il a le droit en matière de son entité et de ses affaires dont aucune autre personne ne possède.
Exiger d'avoir un Mahram dans le voyage de la femme, représente un acte d'honneur que les autres législations positives n'avaient pas pris en compte. Donc, il ne s'agit ni d'une humiliation, ni d'une restriction de sa liberté, mais plutôt d'une protection contre le mal.
Le Hadith suivant l'indique explicitement : "il n'est permis à aucune femme de voyager au-delà de trois (jours ou nuits) qu'en compagnie d'un Maḥram ". (Rapporté par Muslim).
Cependant, les jurisconsultes ont assuré que dans le cas de nécessité, il est autorisé à la femme d'effectuer un voyage sans Maḥram. De même, il n'y a aucun inconvénient que la femme quitte son foyer en vue de subvenir à ses besoins sans être accompagné d'un Maḥram, chose prouvée par le textuel comme le Coran et la Sunna et ainsi que par le rationnel.
En ce qui concerne le Coran, Allah dit : " Et quand il fut arrivé au point d'eau de Madyan, il y trouva un attroupement de gens abreuvant [leurs bêtes] et il trouva aussi deux femmes se tenant à l'écart et retenant [leurs bêtes]. Il dit : «Que voulez-vous?» Elles dirent : «Nous n'abreuverons que quand les bergers seront partis ; et notre père est fort âgé"." (al-Qaṣaṣ, le Récit, V. 23).
Dans ce verset, le pieux Choeib (Jéthro) avait permis à ses deux filles d'abreuver leurs bestiaux loin de la maison auprès du puits de Midyan, car Choeib était incapable d'effectuer cette mission. Une nécessité qui impliqua donc d'autoriser à ses deux filles d'accomplir une telle tâche. Si la Charia de Moïse- salut d'Allah sur lui- l'approuve, alors il fait partie de la nôtre car il ne fut pas abrégé par un autre texte.
Quant à la Sunna, d'après la mère des croyants ‘Aïsha, qu'Allah l'agrée, le messager d'Allah a dit : "Allah vous a autorisé de sortir pour subvenir à vos besoins". (Rapporté par Al-Bukhari).
Ce Hadith indique que la femme est autorisée à sortir de son foyer pour subvenir à ses besoins, et dans ce contexte, on ne doit pas l'interdire.
D'ailleurs, du point de vue rationnel, interdire à la femme de sortir pour subvenir à ses besoins peut imposer une difficulté qui provoque probablement un dommage, alors que les textes coraniques suivants stipulent l'élimination du dommage et des préjudices :
-    " Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion…" (Sourate al-Hajj, le Pèlerinage, V.78)
-    " Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous" (al-Baqara, la vache, V.185).
-    " Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous" (al-Baqara, la vache, V.185)
De même, le Prophète dit : "pas de dommage ou préjudice" (Mouatta` Malik).
Ces textes susmentionnés ont donné naissance à la règle jurisprudentielle suivante : "le préjudice doit être éliminé" et son équivalent "on affronte le rigorisme par la grâce". En plus, les femmes musulmanes sortaient de leurs foyers en vue de subvenir à leurs besoins dans tout temps et dans tout lieu, sans être affrontés par une opposition.
En outre, les jurisconsultes ont estimé que la sortie de la femme mariée de son foyer pour une nécessité et même sans avoir la permission de son mari, surtout dans le cas où il ne peut pas subvenir à ses besoins, ne représente aucune désobéissance au mari.
D'autre part, en sa réponse à une question à propos de la sortie de la femme du foyer conjugal pour la demande de la Fatwa, ou bien pour gagner sa vie, Ibn Hajar al-Haitamy, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit, dans ses grands Fatwas, il a dit:
"elle a le droit de sortir sans être obligée de demander la permission, et cela dans les cas de nécessité, comme la peur de l'effondrement d'une maison, ou la peur d'un ennemi, ou d'un incendie, ou d'être noyée, également pour gagner sa vie dans le cas où le mari ne peut pas subvenir à ses besoins, ou même sortir pour demander la Fatwa, à part si le mari peut lui assurer les réponses requises, ou assumer ses responsabilités d'aller demander à son nom la Fatwa". (al-Fatawa al-Kubra d'Ibn Hajar al-Haitamy. 205/4).
D'après ce qu'on vient de citer, il est évident que la Charia a autorisé à la femme de sortir en vue de subvenir à ses besoins, sans transgresser les règles de la Charia à savoir être accompagnée d'un Mahram en cas de voyage et s'assurer de la sécurité au cas où elle était citadine. En même temps, en sortant, elle doit garder son Hijab (voile légal) qui cache tout son corps, sauf mains et visage et sans être fort maquillée ou parfumée, conformément au verset suivant: " et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d'avant l'Islam (Jâhiliyah)…" (Sourate al-Aḥzāb, V.33).

 

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