-    C'est Allah seul qui sait où va l'humanité à cause des bandits de mort, des entrepreneurs du mal et des courtiers des sangs.
-    Le terrorisme  est  un mal intellectuel et psychologique qui cherche  toujours sa raison d'être dans les textes religieux qui prêtent à confusion.
-    Les motifs du terrorisme ne se limitent point à la déviation religieuse, mais il est né des doctrines sociales, économiques et même politiques.
-    Le terrorisme n'a pas de religion.
-    Il serait évidemment  injuste, voire même partiel flagrant, d'attribuer les attenants d'explosion et de destruction, qui se produisent actuellement dans les quatre coins du monde, à l'Islam.
-    Pour  être équitable et objectif, il faut distinguer entre l'Islam, ses principes, sa culture et sa civilisation d'une part et une toute petite minorité qui ne représente qu'un pourcentage si minime par rapport à l'ensemble des Musulmans qui sont pacifiques et ouverts aux autres dans les quatre coins du monde.
-    C'est à ceux qui ont procédé à bruler le Mushaf et les mosquées en Occident de savoir que ces actes, eux aussi, font bien partie des actes terroristes, voire ils alimentent la pensée terroriste dont on souffre.
-    Tarir les sources de cette pensée doit être  effectué par l'intermédiaire de tout un dispositif complémentaire englobant  l’enseignement, la culture, la jeunesse, les Média et un discours religieux exprimant la réalité de l’Islam et sa Charia.
-    Tout remercîment aux jeunes femmes et hommes parmi les Ulémas de l’Azhar qui ont été à la tête des Caravanes de Paix qu'avait envoyé  le Conseil Des Sages Musulmans à onze capitales en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie.
Louanges à Allah! Salut et bénédiction sur le prophète de la miséricorde et le messager de l'Islam, Muhammad Ibn 'Abdullah, sur sa famille et ses compagnons.  
Eminents et vertueux Sages musulmans!
Assalāmu 'alaykum wa raḥmatullahi wa barakatuh( que la paix e la miséricorde d'Allah soient sur vous)   
Permettez-moi, au début de notre réunion, de m’arrêter un peu sur le fléau du terrorisme qui menace tout le monde, y compris des villes et pays très lointains, au-delà de ce qu’on aurait pu penser. Le terrorisme noir a frappé le Liban, symbole de l’arabisme et de la coexistence. Il a également frappé, la semaine dernière, la capitale française, Paris, ville de science et de culture, faisant plus de 100 morts et des centaines de blessés dont plusieurs étaient grièvement blessés. Nous pouvons imaginer combien de familles françaises sont passées d’une situation de sécurité, de paix, de stabilité, d’amour de la vie et d’espoir brillant  à une  vie d’enfer, de chagrin et de tristesse persistante  et de misère qui envahit les familles, les maisons, les femmes et les enfants… Ces innocents n’auraient pas eu été responsables de ces malheurs, de ces catastrophes, de ces meurtres, de ces destructions.
A peine nous avons passé la catastrophe de Paris que nous avons appris la catastrophe du Mali et le meurtre de certains otages à Bamako. C'est Allah seul qui sait où va l'humanité à cause des bandits de mort, des entrepreneurs du mal et des courtiers des sangs….
Nous pensions que ce qui s’est passé pour nous (les arabes et les musulmans) en Orient, notamment les dégâts qui ont touchés les humains et les pierres à la fois, aurait pu être la fin de cette tragédie. Nous pensions aussi que la destruction totale des pays arabes et islamiques, leur expulsion et leur perdition dans les déserts et les mers  est tout ce que nous cache l’avenir. Mais on a trouvé que le terrorisme s’étend autant au nord, à l’ouest et au sud qu’à l’est. Il est devenu inévitable de reconnaitre que le terrorisme est, avant tout, une doctrine et une idéologie. Je ne me trompe pas peut-être de dire que le terrorisme, du point de vue de ses partisans, est une philosophie de vie  pour laquelle on pourrait sacrifier la vie. Il n’est pas la production d'une religion céleste quelle que soit cette religion, mais il est plutôt un mal intellectuel et psychologique qui cherche  toujours sa raison d'être dans les textes religieux qui prêtent à confusion, les interprétations des exégètes et leurs perspectives. L'Histoire et la réalité contemporaine  que les motifs du terrorisme ne se limitent point à la déviation religieuse, mais il est né des doctrines sociales, économiques et même politiques. Les guerres et les conflits qui ont eu lieu entre ces doctrines et ces philosophies matérialistes, qui n'ont rien à voir avec la religion - ont fait des milliers, voire des millions  de victimes innocentes.
La leçon que nous devons tous tirer, surtout dans ces conditions difficiles que connaît le monde entier, est que le terrorisme n'a ni religion ni identité. Il serait évidemment  injuste, voire même partiel flagrant, d'attribuer les attenants d'explosion et de destruction, qui se produisent actuellement dans les quatre coins du monde, à l'Islam pour la seule raison que leurs auteurs se sont mis à crier "Allahu Akbar" (Allah est le Plus Grand) en commettant ces atrocités effrayantes.
Ici, au sein du Conseil des Sages Musulmans et au sein d'Al-Azhar, en consolant les familles des victimes et en partageant leur douleur et leur profond chagrin, nous espérons que le choc de ces attentats ne détourne pas les intellectuels, les penseurs, les politiques et les religieux de l'objectivité et de l'impartialité en décrivant la situation telle qu'elle est. En effet, il faut distinguer entre l'Islam, ses principes, sa culture et sa civilisation d'une part et une toute petite minorité qui ne représente qu'un pourcentage si minime par rapport à l'ensemble des Musulmans qui sont pacifiques et ouverts aux autres dans les quatre coins du monde. Nous, les Musulmans, avons connu et connaissons encore un nombre proliférant de tels attentats perpétrés par des milices et des groups soient disant religieux. Jusqu'au moment même où je vous parle, notre sang coule toujours.
Pourtant, les Musulmans n'ont jamais confondu entre ces crimes et les religions, au nom desquelles ces crimes ont été perpétrés…  D'ailleurs, ceux qui ont procédé à bruler le Mushaf et les mosquées en Occident doivent savoir que ces actes, eux aussi, font bien partie des actes terroristes, voire ils alimentent la pensée terroriste dont on souffre. Ne répondez pas au  terrorisme par un terrorisme pareil ! En effet, on n'attend point  que ceux qui prônent la civilisation et le progrès profanent, au vu et au su des gens, tout ce qui est sacré pour les Autres.

Messieurs les Sages,
Il est temps de porter ce fardeau qui augmente jour après jour. C'est bien votre destin et le nôtre. Notre tâche est devenue extrêmement complexe et a de multiples dimensions. Il nous a fallu procéder à éteindre les incendies et les points de tensions dans notre monde arabe et musulman.
La présence de notre cher frère le ministre des Waqfs somalien Mr Abd al-Qader Cheikh Ali Ibrahim pourrait présenter une bonne occasion pour pouvoir débuter notre tentative de réunifier le peuple somalien afin de le faire rescaper de ses crises qui restent très longtemps sans aucune justification ni  raison concevable et dont soufrent les pauvres parmi le peuple de la Somalie, ce peuple qui mérite d’être un guide civilisateur et bon acteur de la paix dans les pays de la Corne de l’Afrique.
Deuxièmement, nous devons lutter  contre la pensée terroriste sous  toutes  ses formes et appeler l’élite du monde arabo-musulman, chacun dans son domaine de  spécialisation  afin de  tarir les sources de cette pensée par l'intermédiaire de tout un dispositif complémentaire englobant  l’enseignement, la culture, la jeunesse, les Média et un discours religieux exprimant la réalité de l’Islam et sa Charia.
Troisièmement : nous devrions également lutter contre l’expansion de la culture de haine et de rancune tout en publiant par contre la culture de la fraternité et de l’affection ainsi que de la camaraderie  internationale à la quelle appela par le Grand Imam de l’Azhar Mr Mohamed Mostafa al-Maraghi dans un message célèbre envoyé à la Conférence des Ulémas des religions tenue à Londres en 1936.
A ce propos, je tiens à remercier les jeunes femmes et hommes parmi les Ulémas de l’Azhar qui ont été à la tête des Caravanes de Paix qu'avait envoyé  le Conseil Des Sages Musulmans à onze capitales en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie.
Le Conseil se prête à  lancer aujourd'hui seize autres Caravanes de Paix dans les quatre coins du monde, en vue de répandre la culture de la paix et de corriger les conceptions erronées tout en portant un seul slogan : "Tous les peuples du monde sont égaux en matière de l’humanité. Tous ont droit à vivre en sécurité, en sûreté et en paix".
Ces devoirs religieux, éthiques et même humanitaires qu'imposent les circonstances au Conseil des Sages, je les trouve des devoirs que nous devrions accomplir immédiatement et non pas à retarder - comme le disaient nos Ulémas des fondements. Que nous suivions donc notre chemin en demandant la bénédiction d’Allah Qui Va nous accorder aide et soutien, car certes Il nous suffit et Il est le Seul et le meilleur Garant.