Réponses du Grand Imam à certaines questions débattues dans les médias et les diverses instances

  • | Friday, 11 September, 2015

Depuis sa création, l'homme aime apprendre et cherche constamment le savoir. Il aspire donc par nature à l'acquérir avec patience. Poser une question en est alors l'un des outils les plus importants que l'homme doit maitriser et apprendre : comment la formuler ? A qui l'adresser ? Et à quel moment il convient de la poser ?, et par là, il parvient à acquérir un savoir issu des spécialistes, adressé à ceux qui en ont besoin, au moment convenable de sa diffusion. C'est alors que commence à évoquer une problématique intellectuelle ou légale dont les gens ont besoin, à un certain moment donné, pour répondre à une certaine réalité sociale. Raison pour laquelle, l'Islam met en évidence la conception de la "question", tout en précisant la manière par laquelle elle doit être formulée, ainsi que ses règles et ses conditions, en vue de réaliser cet objectif cognitif.

          Dans le même ordre d'idée, Allah, Glorifié soit-Il, a envoyé des Prophètes, annonciateurs des bonnes nouvelles et avertisseurs, afin qu'ils soient des références pour l'humanité en général et pour leurs nations en particulier dans le but de répondre à leurs questions et de leur permettre d'acquérir du savoir en matière de la vie d'ici-bas et de celle de l'Au-delà. De plus, Allah, le Très Haut, n'a pas laissé les gens se perdre à ce propos, mais Il leur a appris comment se renseigner, de quoi se renseigner et quand se renseigner ainsi que comment répondre aux questions posées, pour que la question réalise les objectifs de ceux qui la posent et les amène au savoir requis.

          Le Saint Coran a pris un pas plus avancé à ce propos en interdisant certains types de questions et en en ordonnant certains d'autres, tout en précisant leurs formules et leurs niveaux ainsi que la façon par laquelle il faut les traiter. C'est à la lumière des directives du Coran que le Prophète, à lui bénédiction et salut, l'a enseigné à la première génération des compagnons. Ainsi, nous trouvons souvent dans le Coran la formule : "ils t'interrogent" et rarement la formule "ils te demandent une fatwa à propos de". En soulignant toutes ces formules, le Coran attire toujours l'attention du demandeur et de l'interrogé, vers l'importance et le danger de ce moyen cognitif. Ainsi, quand le Coran dit : "Ils t'interrogent sur les nouvelles lunes" [Sourate Al-Baqarah / V.189] et y répondit en disant : " Dis: ‹Elles servent aux gens pour compter le temps, et aussi pour le Hajj [pèlerinage]" [Sourate Al-Baqarah / V.189], il attire l'attention vers le fait que, dans la question évoquée, il y a des détails qui entrainent la curiosité et qui impliquent plus d'information.

Le Prophète, à lui bénédiction et salut, a interdit à ses compagnons d’agir de la sorte en disant : «Tant que je me tais sur une question, ne m'interrogez pas là-dessus. Ceux qui vous ont précédés ont péri à cause de leurs racontars, de l'abondance de leurs questions et de leurs divergences d'opinions à l'égard de leurs prophètes.».

D'ailleurs, les Oulémas ont déterminé les types des questions et les thèmes que traitent les questions. Il existe alors plusieurs types des questions : une question pour apprendre ou enseigner, une question montrant l'indignation et la condamnation d'un acte: "Dis: (est-ce vous les plus savants, ou Allah) ", une question pour obtenir une constatation de fait : "Ne sais-tu pas qu'Allah est Omnipotent?", une question pour obtenir un témoignage en faveur d'une cause de l'autre : "Est-ce Toi qui as dit aux gens: ‹Prenez-moi, Ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d'Allah?› il dira: ‹Gloire et pureté à Toi! il ne m'appartient pas de déclarer ce que Je n'ai pas le droit de dire! Si Je l'avais dit, Tu l'aurais su, Certes. Tu sais ce qu'il y a en Moi, et Je ne sais pas ce qu'il y a en Toi. Tu es, en vérité, le grand Connaisseur de Tout ce qui est inconnu.", une question posée par le professeur en vue de tester les connaissances des étudiants et de se rassurer de la véracité des informations apprises, de l'exactitude et de la rectitude: comme la question posée par les étudiants à leurs enseignants et la question du public aux oulémas. D'ailleurs, il existe d'autres genres de questions, comme la question posée pour défier et fait sentir à l'interrogé son incapacité, la question interrogative ordinaire ainsi que d'autres genres de questions qui font de la question (sa réalité, ses règles, sa formulation et son destinataire) une grande cause cognitive faisant partie des connaissances importantes cherchées par l'Homme. Il existe également une question dont la réponse n'apporte pas d'utilité et n'entraine pas d'action. Néanmoins, dans certains cas,  il est interdit de poser des questions car les moyens permettant de percevoir et de comprendre leurs réponses ne pourraient pas être réalisées à travers la simple question.

Au contraire, il existe d'autres moyens d'apprentissage qu'il faut adopter pour acquérir de telles connaissances car les objectifs en sont multiples. Par ailleurs, certaines questions doivent être bien formulées de manière à permettre de recevoir une repose correcte. C'est ce qu'on appelle : la question qui porte en elle-même la moitié de la réponse. Dans ce genre de questions, le demandeur réalise certaines réalités de la question posée, lui permettant de la bien formuler de façon à aider l'interrogé à donner une réponse correcte. Eclaircir l'aspect cognitif de la question est donc une responsabilité commune entre les deux parties de la question (le demandeur et l'interrogé) dans la mesure où ils devraient s'entraider pour la réaliser.

Chaque type de question a son style, sa formulation, sa connotation, ses conditions et moment où l'on doit poser. De plus, la manière par laquelle on pose et formule une question montre sa nature et le niveau de la mentalité du demandeur. Ainsi, on dit : " la question constitue la moitié de la réponse".  Si "la question pour apprendre" est bien formulée, elle précise par la suite l'objet, le but et l'utilité de la question d'une manière minutieuse. C'est ce que les juristes appellent "l'adaptation de l'incidence ou de la question" que et les spécialistes en matière des fondements de Fiqh appellent à leur tour "la détermination du point de divergence".  La tâche de l'interrogé serait donc facile et se limitera à montrer la réalité des questions posées, qu'ils soient politiques, linguistiques, économiques, sociales, juridiques ou religieuses selon son point de vue. Et de là s'illustrent la valeur et l'importance de la question posée.

En effet, le Coran est plein de recommandations, d'instructions… qui montrent dans quelle mesure la « question » constitue un grand domaine de connaissances qu'aucun chercheur ne devrait ni ignorer ni négliger. En effet, « la question » fait preuve de la vie de l’homme et de sa volonté d'apprendre. Elle est donc indissociablement liée à la vie. S'en abstenir est une sorte de mort qu'un vivant ne doit pas accepter. Tant que l'homme demande et se demande, il donne un signe de vie. Mais quand il s'arrête de demander, il est considéré comme un mort. La question est alors la clé de toutes les connaissances sans exception. Il ne faut pas dire, par exemple, que telle affaire ne fait pas l'objet d’une "question" sauf dans certains cas considérés comme postulats.

Dans le Coran, la question intervient sous de différents thèmes, genres et objectifs et à chacun une sentence et une sagesse. L'Imam Ibn al-'Athir dit « La question dans le Coran et la Sunna du Prophète se divise en deux catégories : la première en est la question visant à découvrir et à apprendre ce dont on a besoin. Celle-ci pourrait être autorisée, recommandée ou bien prescrite. L'homme n'aura aucun grief s'il l'a posée.

Car, il y a des questions ayant pour objectif d'acquérir du savoir. Y répondre est possible tant que la raison humaine est capable d'en saisir la réponse. Dans d’autres cas, la réponse se révèle impossible parce qu’elle dépasse la raison ou bien parce qu’il voudrait mieux de la cacher.

En effet, Allah a répondu à certaines questions posées dans l'objectif d'acquérir plus de connaissances et de savoir sans le reprocher aux prophètes. Citons-en ce que le Coran a dit à propos du prophète Abraham :

« Et quand Abraham dit: ‹Seigneur! Montre-moi Comment Tu ressuscites les morts›, Allah dit: ‹Ne crois-tu pas encore? › ‹Si! dit Abraham; mais que Mon cœur soit rassuré›. ‹Prends donc, dit Allah, quatre oiseaux, apprivoise-les (Et coupe-les) puis, sur des monts séparés, mets-en un fragment ensuite appelle-les: ils viendront à Toi en toute hâte. Et sache qu'Allah est Puissant et Sage. ». [Al-Baqarah (La vache) - V.260].

Ou bien à propos de Moïse :

« Et Lorsque Moïse vint à Notre rendez-vous et que son Seigneur Lui eut parlé, il dit: ‹O Mon Seigneur, montre Toi à Moi pour que Je Te voie!› il dit: ‹Tu ne me verras pas; mais Regarde le Mont: s'il tient en Sa place, alors Tu me verras.› mais Lorsque son Seigneur se manifesta Au Mont, il le pulvérisa, et Moïse s'effondra foudroyé. Lorsqu'Il se fut remis, il dit: ‹Gloire à Toi! A Toi Je me repens; et Je suis le premier des croyants ». [Al-A'raf- V.143]

Allah n'a pas reproché à Moïse sa question mais Il a lié la réponse à la stabilité du Mont en voyant Allah dans ce monde-ci, tout en indiquant que l'être humain est tellement faible qu'il ne puisse point supporter la vision d'Allah. Dans les deux cas, Allah n'a reproché ni à Abraham ni à Moïse de poser de telles questions car celles-ci ont été, en principe, posées en vue de demander plus de savoir et de connaissances.

Par contre, il y a d'autres types de questions qui ont été posés pour apprendre, mais Allah n'y a pas répondu pour des sagesses divines. Citons par exemple :

« Et ils t'interrogent Au sujet de l'âme, - Dis: ‹l'âme relève de l'ordre de Mon Seigneur›. Et on ne vous a donné que Peu de connaissance » [Al-'Israa (Le voyage nocturne)- V.95]

Cacher la réponse à propos de la question de « l'âme » montre dans quelle mesure l'être humain est incapable de connaître soi-même. S'il est ainsi, il est incapable de connaître l'essence et l'entité du Créateur. En plus, si la raison humaine est incapable de connaître une créature voisine avec qui il partage la vie, il est, par logique, incapable de concevoir l'entité et l'essence du Créateur. L'homme n'a pas le droit à poser une question à propos de l'Inconnu (Al-Ghayb- l'Omniscience Absolue d'Allah) tout en réalisant qu'il ne pourrait jamais tout savoir.

De même, Allah dit : « ils t'interrogent sur l'Heure: ‹Quand arrivera-t-elle? › Dis: ‹Seul Mon Seigneur en a connaissance. Lui seul la manifesta en son temps. Lourde elle sera dans les cieux et (sur) la terre et elle ne viendra à vous que soudainement.› ils t'interrogent comme Si Tu en étais averti. Dis: ‹Seul Allah en a connaissance.› mais beaucoup de gens ne savant pas ». [S.7- V.187].

Même si la question, dans le verset précité, était posée par les juifs ou les polythéistes de la Mecque, l'Heure était cachée pour que l'homme soit toujours vigilant.

De plus, il y a des questions qui dépassent la raison humaine. Citons l'exemple d'un homme qui est venu demander à [l’Imam] Malik « Ô Malik ! le Tout Miséricordieux s'est établi "Istawa" sur le Trône.» : "Istawa" comment ? Malik a répondu : « L’Istiwa' est connu et le comment n’est pas concevable, croire en cela est une obligation et poser la question à ce sujet est une mauvaise innovation ». « Et je ne te considère que comme un mauvais innovateur», a-t-il ajouté.

D'ailleurs, il y a d'autres questions qui impliquent un dommage et une charge supplémentaire lorsqu'on en connait la réponse. L'Islam nous a interdit de poser de telles questions. Citons par exemple : « Ô les croyants! Ne posez pas de questions sur des choses qui, si elles vous étaient divulguées, vous mécontenteraient. Et Si vous posez des questions à leur sujet, pendant que le Coran est révélé, elles vous seront divulguées. Allah vous a pardonné cela. Et Allah est Pardonneur et indulgent » (Al-Ma'idah (la table servie), V.101). Si vous posez de telles questions en croyant que cela va embarrasser l'interrogé ou bien le montrer incapable de vous répondre ou qu'il est insuffisamment instruit, Le Coran pourrait, au moment opportun de la révélation, vous donner la réponse qui ne vous sera pas, quand même, utile car elle représente une connaissance inutile. De telles questions sont tellement restreintes. Il s'agit souvent des prescriptions qu'Allah n'a pas imposées, comme c'est le cas de la vache des fils d'Israël.

Par ailleurs, il y a certaines questions qui avaient été posées par défi et moquerie. Par défi comme dans le verset où Allah, le Très Haut, dit : « les gens du Livre Te demandent de leur faire descendre du ciel un Livre. Ils ont déjà demandé à Moïse quelque chose de bien plus grave quand ils dirent: ‹Fais-nous voir Allah à découvert!› alors la foudre les frappa pour leur tort. Puis ils adoptèrent le Veau (comme idole) même après que les preuves leur furent venues. Nous leur pardonnâmes cela et donnâmes à Moïse une autorité déclarée. » [Al-Nisa' (les femmes)- V.153].

Et encore : « et ils dirent: ‹Nous ne croirons pas en toi, jusqu'à ce que Tu aies fait jaillir de terre, pour nous, une source; ou que Tu aies un jardin de palmiers et de vignes, entre lesquels Tu feras jaillir des ruisseaux en abondance; ou que Tu fasses tomber sur nous, comme Tu le prétends, le ciel en morceaux, ou que Tu fasses venir Allah et les Anges en Face de nous; ou que Tu aies une Maison [garnie] d'ornements; ou que Tu sois monté Au ciel. Encore ne croirons-nous pas à Ta montée Au ciel, jusqu'à ce que Tu fasses descendre sur nous un Livre que nous puissions lire›. Dis-[leur]: ‹Gloire à Mon Seigneur! Ne Suis-je qu'un être humain-Messager? » [Al-Israa (le voyage nocturne)- V.90-93].

Quant à la question posée par moquerie, le verset suivant en donne l'exemple : « … et quand ils dirent: ‹ Allah, Si cela est la vérité de Ta part, Alors, fais pleuvoir du ciel des pierres sur nous, ou fais venir sur nous un châtiment douloureux›.» [Al-Anfal- V.32]. Ne devons pas également négliger les questions, énoncées et favorisées par le Coran, en matière de l'univers, ayant pour but de le découvrir :

 « … ne considèrent-ils donc pas les chameaux, Comment ils ont été créés, et le ciel Comment il est élevé, et les montagnes Comment elles sont dressées et la terre Comment elle est
nivelée? » [Al-Ghashiyyah- V.17-20].
« … ne méditent-ils donc pas sur le Coran? s'il provenait d'un autre qu'Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! » [Al-Nisaa (les femmes)- V.82].
« Ainsi qu'en vous-mêmes. N'observez-vous donc pas? » [Al-Dhariyat- V.21].

Les questions sont la base de toute science, de tout savoir et de toute nouvelle découverte dans cet univers. La découverte de l'avion n'a vu le jour que par la méditation sur des autres créatures ayant la capacité de voler et la réflexion sur la façon par laquelle l'homme pourrait, lui-aussi, voler. De même, la découverte de la gravitation n'aurait pu se faire que lorsque Newton s'est posé la question sur la raison pour laquelle la pomme est tombée du haut en bas. Il en est de même pour la découverte de l'électricité due au raisonnement et à la méditation sur le soleil et les étoiles, chose qui a donné l'idée d'avoir une source alternative de lumière pour l'homme afin qu'il l'utilise en cas de besoin, … ainsi de suite.

          Nous insistons donc à confirmer l'importance de poser la question et de se renseigner. Pourquoi un tel savant a-t-il adopté surtout un tel avis ? Quelles sont ses preuves ? A quel point ses preuves sont authentiques ? Pourquoi devrais-je soutenir une telle orientation politique ? Quels en sont les raisons et les motifs ? Pourquoi suis-je de confession musulmane et pas de toute autre confession ? En effet, à vous de dire « Dis: ‹Voici ma voie, j'appelle les gens [à la religion] d'Allah, Moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. Gloire à Allah! Et Je ne suis point du nombre des Associateurs.» [Yousef (Josef)- V.108]. C'est ainsi que l'appel à la voie d'Allah ou tout autre appel doit être basé sur la clairvoyance afin qu'il puisse faire face à tous les défis. Chose qui ne pourrait jamais être réalisée par la simple imitation, sinon, les non Musulmans auraient pu être excusés sous prétexte de leur imitation.

Règles à respecter en matière de la "question" :

L'interrogé peut discuter avec l'auteur de la question pour l'aider à clarifier  son vouloir dire, afin de mieux lui répondre. Ce dernier peut, lui aussi, se renseigner jusqu'à ce qu'il s'assure d'avoir obtenu la réponse satisfaisante car il y a des réponses qui ne font pas l'objet de satisfaction. Plus le niveau de questions des gens est de qualité élevée, plus leurs réponses sont meilleures de façon à refléter l'excellence du niveau cognitif et culturel dans cet environnement et au sein de cette communauté.

Avoir un niveau faible des questions posées ou y dépasser les affaires sérieuses pour se jeter dans les futilités constitue l'un des aspects les plus dangereux de la déviation. C'est donc au maître, au savant ou à l'interrogé d'apprendre à ses disciples comment ils pourraient avoir un niveau élevé en matière de questions : « les croyants! Ne posez pas de questions sur des choses qui, Si elles vous étaient divulguées, vous mécontenteraient. Et Si vous posez des questions à leur sujet, pendant que le Coran est révélé, elles vous seront divulguées. Allah vous a pardonné cela. Et Allah est Pardonneur et indulgent » [Al-Maidah, la Table servie, V.101]. Il doit également faire preuve de sympathie et de gentillesse en leur apprenant comment poser une question et de quoi se renseigner.

Par ailleurs, lors des temps de sédition, l'auteur de question et la personne interrogée doivent se doter de la Taqwa, la crainte révérencielle d'Allah, le Très Haut, tout en évitant les questions et réponses qui pourraient provoquer des séditions, semer de la haine ou mener à alimenter les conflits. Le "mot" est, dans ce contexte, une grande responsabilité. Les deux parties doivent savoir qu'Allah va juger chacun selon ses actions ; bien entendu la parole de l'homme en posant une question ou en y répondant fait partie de ses actions. Les pieds de tout homme ne bougeront pas, au Jour Dernier, tant qu'il n'aura pas été interrogé sur ses questions et ses réponses puisqu'elles font partie de ses traces bien écrites : « C'est nous qui ressuscitons les morts et écrivons ce qu'ils ont fait [pour l'au-delà] Ainsi que leurs traces. Et nous avons dénombré toute chose dans un registre explicite » [Yassin.- V.12].

En effet, les nations qui s'arrêtent de poser des questions ou qui ne savent pas comment les formuler, sont incapables de réaliser leurs priorités ou de prévoir leurs sorts. A ce propos, on rapporte qu'un jour certains pèlerins sont venus de l'Iraq vers la Mecque en vue d'accomplir le pèlerinage. Alors, certains d'entre eux ont fait signe à Abdullah Ibn Omar, le compagnon du Prophète, à lui bénédiction et salut, et l'un des grands récitateurs du Coran, et ont profité de sa présence pour se renseigner sur certaines affaires religieuses. Il s'est approché d'eux. Alors, ils l'ont interrogé sur le sang de "la puce". Est-il permis de faire la prière en portant des vêtements tachés par le sang de la puce? Ainsi, Il a tourné son visage loin d'eux en disant : "Est-il logique que vous ne posez pas de questions sur le sang du petit-fils du Prophète, qui a été tué dans votre territoire, alors que vous vous interrogez ici sur le sang de la puce? Une fois la communauté se dégrade à un tel point, elle devra donc envisager ou le "renouvellement" ou le "remplacement", et pire encore, si l'affaire dépasse les individus et le public pour toucher l'élite.

D'ailleurs, sur le plan des questions jurisprudentielles, soulevées dans les académies et les colloques, vous ne trouvez aucune question posée sur "l'unité de la nation" surtout dans les cas des défis et des risques. Nous ne trouvons pas non plus des questions posées à propos des minéraux et des richesses enfouis dans la terre : sont-ils des propriétés privées des habitants de ces territoires ou bien des propriétés publiques que possède la Oumma ? Dans quelle mesure, la dépense de leurs revenues est permise, quelles en sont les règles, et quelle est l'attitude de la Oumma et de la Charia à cet égard ? Est-ce qu'Abou al-'Ala' al-Ma'ari s'est-il trompé lorsqu'il a dit au petit coq : " On t'a cru faible et t'a décrit, peut- on alors décrire le lionceau?!

Parmi les genres de question, il en existe certaines qui sont posées par dérision, par ânerie et par arrogance…!

A ceux qui observent leur religion et veulent apprendre et approfondir les connaissances religieuses de craindre Allah, le Très-Haut, lorsqu'ils posent une question, tout en prenant en considération les règles à respecter. Il suffit à l'homme comme péché de soulever des questions alors qu'il sait déjà que si la réponse est généralisée, et n'est pas restreinte aux chercheurs et spécialistes, elle aurait causé une sorte de sédition. Il faut donc éviter de soulever ce genre de question.   

Ce qui se passe aujourd'hui impose aux Oulémas et aux penseurs une autre responsabilité qui implique d'apprendre aux gens, d'une part, « le questionnement » et « ses règles », d'autre part, ce qui leur est important et utile dans la vie d'ici-bas et dans l'au-delà en vue d'éviter l'abondance des questions ainsi que les divergences dont la Oumma n'a plus besoin. En effet, l’homme peut prononcer inconsciemment un mot, qui pourrait le précipiter durant 70 années dans la profondeur de la géhenne.

Nous soulignons la nécessité de retenir cette introduction quand on pose une question à un savant, à un expert, à un mufti ou à un jurisconsulte. C'est une introduction nécessaire pour comprendre le rôle cognitif important de la question. Il est, maintenant, temps de répondre à un nombre de questions qui sont observées, pour de différentes raisons, en tant que questions polémiques. Nous avons essayé de donner des réponses qui seraient, d'une part, satisfaisantes, et d'autre part, pour être un modèle à suivre des questions bien formulées et des réponses bien établies.

 

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