L’Islam a fort respecté l’humanisme de l’homme. Raison pour laquelle, il lui a confié toute sorte de droits lui assurant sa dignité. Il lui a également prescrit des devoirs qui correspondent à sa place et à son rôle dans la vie. Sans doute, le droit de s'exprimer est un droit humain dont tout individu doit bénéficier. De par ce droit, l’homme peut dévoiler sa vision intellectuelle vis-à-vis de différentes causes qui touchent à sa personne, à sa famille ou bien à sa société.
De même, L’Islam a montré le cadre général dans lequel l’homme pourrait mettre en œuvre ce droit, puisque le concept de la liberté est tellement large et implique une précision du sens, car les points de vue sont divergents à son propos et le principe majeur qui gère les relations interhumaines est que la liberté a toujours des limites et elle s'arrête là où la liberté de l’autre commence. Certains ont mal compris le sens de la liberté, en prenant des voies sans contrôle et sans restriction, chose qui mène au chaos. La divergence entre les sociétés n’est pas à propos du principe de la liberté d’expression, mais plutôt au sujet de ses limites, et de ce qui est exprimable ou inexprimable.

    Il est alors inadmissible d’accepter de faire mal à l’autre sous prétexte de la liberté d'expression, car elle implique la responsabilité de l’homme envers ses actes. La preuve en est que ceux qui portent atteinte aux autres au nom de cette liberté s’abstiennent d’exprimer leur opinion à propos d'autres affaires criminalisées par la loi comme le fait de dévoiler un secret d'Etat ou de porter un faux serment devant un juge.
Nulle société humaine où la liberté d’expression est absolue, sinon, elle se transforme en une société chaotique ou qui interdit absolument le droit de s'exprimer, même si cette société est soumise à la dictature et ou à la tyrannie.
La liberté d’expression en Islam est donc une obligation sur le gouverneur et le gouverné. Si le gouverneur est obligé de la mettre en œuvre par le biais de la consultation (Šūra) en vue de réaliser la justice et d'assurer l’égalité des chances, le gouverné, lui aussi, est appelé à la pratiquer d'une manière individuelle ou collective, puisqu’une société, sans liberté, devient déséquilibrée. Le Prophète, à lui bénédiction et salut, avait, à plusieurs reprises, pratiqué la consultation avec ses compagnons, qui exprimaient librement, leurs opinions.
    Tout en ayant considéré que la liberté d'expression est un droit assuré pour tous, les califes bien guidés, eux aussi, l'ont permise à leurs peuples. L'exemple suivant en est la preuve: une fois, une dame avait exprimé son opinion à propos de la question de la dot du mariage,  devant le calife ʿUmar Ibn al-Ḫaṭṭāb. A cette époque-là, 'Umar avait appelé à ne pas exagérer à ce propos. Cette  dame est courageusement intervenue pour s'opposer à lui; ʿUmar a réagi ainsi : « la dame a eu raison, et ʿUmar a tort…».
  Donc, la liberté d’expression est reconnue et bien assurée en Islam, de façon à attribuer à l’Homme sa dignité.