Quelle est l'attitude de l'Islam vis-à-vis de la démocratie et des droits de l'homme ?

  • | Monday, 1 June, 2015
Quelle est l'attitude de l'Islam vis-à-vis de la démocratie et des droits de l'homme ?

1— L'Islam est considéré comme la première religion qui ait revendiqué les droits de l'homme et insisté sur la nécessité de les protéger. Quiconque étudie la charia' reconnaît que celle-ci vise avant tout à protéger la vie de l'homme, sa religion, sa raison, son argent et sa famille. Si nous étudions l'histoire islamique, nous constaterons que le second calife Omar Ebn Al Khatab a fait face à la violation des droits de l'homme en ces termes : « Depuis quand avez-vous asservi les hommes alors qu'ils sont nés libres et affranchis ? »
2— Les droits de l'homme dans l'Islam sont fondés sur deux principes essentiels : le premier, l'égalité entre tous les hommes ; quant au second : la liberté pour tous les hommes. Le principe de l'égalité est fondé, dans l'Islam, sur deux bases bien solides : l'identité de l'origine des hommes et la dignité globale assurée à tous les humains.

Quant à l'identité de l'origine des hommes, l'Islam la reconnaît en affirmant qu'Allah a créé tous les hommes à partir d'une seule âme ; ils sont ainsi tous des frères dans une grande famille de l'humanité où il n'y a point de place aux prérogatives dont jouissent exclusivement certaines classes. Or, les divergences entre les hommes n'ont aucun rapport avec l'essence même de l'homme qui est la même chez tous les humains. Partant, ces divergences devraient être un mobile pour les hommes pour se connaître et coopérer ensemble, comme le signale le Saint Coran. (Al Hujurat, v. 13.)

Quant à la seconde base d'égalité, c'est à dire la dignité globale assurée à tous les hommes, le Coran insiste sur ce fait dans le verset :

« Nous avons distingué les humains. »  (Al Isrâ, v. 70.)

Par cet honneur, Allah donna à l'homme plein pouvoir sur terre, fit prosterner les anges devant lui et le rendit maître de l'univers ; Allah lui assujettit de même tout ce qu'il y a dans le ciel et sur la terre. Ainsi, l'homme a acquis sa place privilégiée entre toutes les créatures. Allah a, en fait, accordé cette dignité à tous les hommes, sans exception, afin qu'elle leur assure l'immunité et la protection, sans aucune discrimination entre le riche et le pauvre, entre le souverain et le peuple. Car tous les hommes sont égaux devant Allah, devant la loi et devant les droits.

Le second principe sur lequel sont basés les droits de l'homme représente la liberté.

Allah a chargé l'homme de même qu'il l'a rendu responsable de peupler la terre et d'édifier la civilisation humaine ; or toute responsabilité s'accompagne de liberté et cela même dans la cause de la foi et du reniement qu'Allah a rattachée à la volonté de l'homme :

 « Celui qui veut croire, qu'il croie ; quant à celui qui veut refuser de croire, qu'il renie. » (Al Kahf, v. 29.)

Ainsi, la liberté englobe toutes sortes de libertés humaines : religieuse, politique, intellectuelle ou civile.

3 — Le gouvernement, dans les enseignements de l'Islam, doit nécessairement reposer sur la justice et la consultation. Allah a donné l'ordre aux gens de respecter la justice et de l'appliquer : « Allah ordonne à Ses serviteurs d'être justes et de faire le bien. » (Al Nahl, v. 90.)

« Soyez justes dans vos arbitrages. » (Al Nissâ. v. 58.) Nombreux sont les versets relatifs à la justice. Quant à la consultation, elle est un principe essentiel et obligatoire. Le Prophète — à lui bénédiction et salut — consultait ses compagnons et suivait l'avis de la majorité même s'il était contraire au sien. L'exemple le plus frappant est le départ des musulmans pour le combat de Ohod : le Messager ne voulait pas que les musulmans s'y rendent, alors que la majorité était favorable au départ. Le Messager céda au désir de la majorité et se rendit au combat où les musulmans essuyèrent une défaite. Néanmoins, le Coran insista sur l'importance de la consultation et s'adressa en ces termes au Prophète :

 « Pardonne-leur, implore le pardon pour eux et consulte-les en toute chose. » (Al Imrân. v. 159)

Il ne convient pas à ce sujet de prêter attention à l'avis d'une minorité d'ulémas qui estiment que la consultation n'est point obligatoire, car ces allégations vont à rencontre des textes religieux bien clairs.

L'Islam a laissé aux musulmans la liberté de choisir la forme de consultation qui convient à l'intérêt général. Lorsque celui-ci exige que la consultation soit de la manière appliquée actuellement dans les pays modernes, l'Islam ne s'y oppose pas. Tout ce qui importe c'est la bonne application, avec une flexibilité conformément à chaque époque et aux mutations locales ou internationales.

De ce qui précède, il apparaît clairement que l'Islam veille à préserver les droits de l'homme ainsi qu'à appliquer le principe de la consultation ou de la démocratie selon le concept moderne.

4 — L'Islam a donné la chance à la pluralité des avis, il a permis aussi l'interprétation personnelle même dans les causes religieuses tant que l'interprète jouit des conditions requises. L'Islam a donné à celui qui fait un effort et se trompe dans l'interprétation, une rétribution alors qu'il a accordé à celui qui interprète, sans tomber dans l'erreur, une double rétribution. D'autre part, celui qui étudie les écoles juridiques de l'Islam, trouve entre elles des divergences de points de vue sur bien de causes, et personne ne prétend que cela est inadmissible. C'est que l'Islam donne l'occasion à tous de s'exprimer sans gêne, tant que cela vise à réaliser le bien de la communauté et à sauvegarder sa sécurité et sa stabilité.

 

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Categories: L'Islam
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