Où sont-allés les éléments de Daech ?

Partie 1

  • | Tuesday, 13 March, 2018
Où sont-allés les éléments de Daech ?

-  La défaite de l'organisation de Daech en Irak et en Syrie ne signifie pas la fin de son danger.
- Daech porte encore des armes et menace la sécurité du monde.
-  La Libye, l'Afrique de l'Ouest et l'Asie du Sud sont les objectifs les plus importants de Daech.
-  Environ 6 000 membres du Daech ont fui l'Irak et la Syrie
-  Les revenants ont trois choix.


En 2014, les agences de la presse et les sources officielles ont confirmé l'émergence d'une nouvelle organisation terroriste appelée "Daech" qui, en un temps record, a pris de vastes régions du territoire irakien tout en annonçant la fondation de son Califat présumé et qui s'est  rapidement se déplacée en Syrie pour contrôler des villes entières. Depuis lors, la sécurité du monde - et surtout du Moyen-Orient – est en péril car les «daechiens» ont effusé du sang et tout détruit.
Face aux crimes de Daech, l'un des groupes les plus sanglants dans l'histoire de l'Humanité, les grandes puissances ont annoncé la formation d'une coalition internationale pour éliminer Daech. C’est ainsi que la guerre a été lancée pendant plus de deux ans et la coalition a bombardé les villes irakiennes et syriennes où se réunissaient les Daechiens qui ripostaient, à leur tour, par beaucoup de tueries. Les victimes étaient exclusivement des civils.
En décembre dernier, la Russie a annoncé la fin de ses opérations militaires contre l'organisation de Daech en Syrie. À l'issue de cette annonce ; l'Irak a confirmé la libération de tout le territoire des éléments de cette organisation terroriste. Enfin, vient la déclaration - des « Forces Démocratiques Syriennes » soutenues par les forces de la coalition internationale sous le commandement des États-Unis - d’avoir dominé la ville syrienne de Raqqa, le bastion le plus fort et le plus important de Daech sur les territoires syriens.
Les actualités sur la défaite de Daech en Irak et en Syrie, déclarées par des autorités « russo-irako-syriennes » ont donné de l'espoir et a permis de ressentir que le terrorisme tire à sa fin. Cet espoir a été vite dissipé et remplacé par une crainte encore plus aiguë représentée par l’appel qu’ont fait les dirigeants des pays concernés par la lutte contre cette organisation, à la Communauté Internationale, pour se solidariser face à «Daech» dont le danger est encore présent malgré sa défaite.  
Cela soulève la question logique : où sont allés les éléments de Daech? Une question à laquelle l'Observatoire d’al-Azhar pour la lutte contre l'extrémisme présente une réponse décisive à travers une étude faite à cet égard en trois parties publiées successivement.


40 mille combattants


Daech a émergé sur la scène mondiale - comme nous l'avons mentionné dans l'introduction - annonçant la fondation de son Califat présumé en 2014, et n’a pas manqué, depuis lors, de recruter des partisans des quatre coins du monde. Grâce à sa domination sur de nouveaux territoires en Syrie et en Irak, le nombre de combattants étrangers a remarquablement augmenté qu’il a atteint 40.000 combattants, quelques mois après son apparition.
En juin 2017, les autorités turques ont enregistré les noms de 53 781 personnes originaires de 146 pays : leurs pays d'origine ont confirmé que ces personnes ont quitté leurs terres pour rejoindre Daech. Et selon une statistique publiée par «Clarion Project», centre intéressé par les droits de l'Homme et la lutte contre l'Extrémisme le 26 Octobre 2017, ces pays ont souligné que, pour atteindre la Syrie, ces personnes ont passé par la Turquie.

 

La défaite de Daech


Le 7 décembre 2017, la Russie a annoncé que le territoire syrien avait été complètement libéré des mains des terroristes et a confirmé que son chef d'état-major, Valéri Guérassimov, avait retiré ses forces de la Syrie pour mettre fin aux opérations contre l'organisation de Daech.
Bien que le chef d'état-major ait annoncé que la mission des forces armées a été bien achevée, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’ « au bout de deux ans, les forces armées russes, en coopération avec l'armée syrienne, ont largement éliminé les terroristes internationaux». Il a, par conséquent, pris la décision de faire retourner la majeure partie des unités militaires russes existant en Syrie vers la Russie.
Quelques jours après la déclaration russe, l'Irak a confirmé, à travers le Premier ministre, Ḥaydar al-Abadi, la libération de tout le territoire irakien de l’emprise de l'organisation terroriste de Daech, Ensuite, les Forces démocratiques syriennes, soutenues par les forces de la coalition dirigées par les États-Unis, ont annoncé le contrôle total de la ville syrienne de Raqqa, qui était le bastion le plus important de Daech sur le territoire syrien.


Où sont allés les Daechiens ?


L'annonce de la libération de la Syrie et de l'Irak de l'emprise de l'une des organisations les plus sanglantes dans l'Histoire a amené tout le monde à s’interroger : cela signifie-t-il l’arrivée des forces de la coalition internationale à tuer tous les éléments de Daech et débarrasser, ainsi, le monde de leur danger pour toujours ? La réponse est négative, car bien que les dirigeants des pays censés combattre cette organisation avaient déclaré sa fin en Irak et en Syrie, ils ont souligné la nécessité de la coopération de la Communauté Internationale pour faire face au danger de Daech qui s'est répandu dans le monde grâce à ses loups solitaires, sa propagande diffusée sur internet, ses cellules endormies et ses adeptes qui sont revenus à leurs pays d'origine, c’est ce qui signifie que le danger subsiste malgré la défaite de son Califat présumé. Voici pourquoi, la question qui intrigue l’esprit de tous est : où sont allés les éléments de Daech après avoir quitté la Syrie et l'Irak? La réponse ne s’arrête pas seulement aux spécialistes dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme, mais les dirigeants politiques prêtent, eux-aussi, une attention particulière à cette question épineuse.  
Le 24 octobre 2017, quatre jours après l'attentat terroriste contre les forces de Sécurité dans la zone d'oasis Al-Baḥariya, faisant 16 policiers tués, le président Abdul Fattah al-Sisi a déclaré lors d’une interview télévisée : "la défaite de Daech, aura pour conséquence le déplacement de ses éléments en direction de la Libye, de l'Egypte - la frontière ouest -, de Sinaï et de l'Afrique de l'Ouest».
Le Dimanche 10 décembre 2017, le président français Emmanuel Macaron a confirmé que les opérations militaires contre l'organisation de Daech se poursuivront à partir de mi-février 2018 jusqu'à la fin du même mois, s’opposant ainsi à la déclaration russe affirmant que « les territoires syriens ont été complètement libérés de l’emprise des terroristes».
À cet égard, le ministre du Hajj et Wqaf afghan Fayḍ Mohammed Osman a déclaré, que « plus de 5 000 et 900 Daechiens ont fui l'Irak et la Syrie, et ils sont sur le point d’atteindre le territoire afghan», tout en exprimant son inquiétude et appelant les services de sécurité à faire prendre précaution.
Interrogé sur le lieu où se trouvent ces éléments maintenant et sur leur prochaine destination, le ministre Afghan du Hadj et de Wqaf a répondu : "l'Afghanistan sera sans aucun doute la cible la plus importante pour ces terroristes".


Vision de l'Observatoire d’Al-Azhar


Face à la réalité de la persistance du danger de Daech, l'Observatoire d’al-Azhar constate que les éléments de cette organisation terroriste n’ont, après leur défaite en Syrie et en Irak, que trois choix :
- Recourir à des endroits où ils ont déjà un soutien.
- Perpétrer  des attentats terroristes en Europe permettant de transmettre la bataille de l’Orient à l’Occident.
- Transformer la confrontation en guerre de guérilla tout en se disparaissant dans le désert.

 

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