Le dossier des "revenants de Daech" fait aujourd'hui la une des journaux français notamment qu'il renferme des enjeux importants, sur les plans sécuritaires, politiques et sociaux, pour la société française. Vu la complexité de ces enjeux, les autorités sécuritaires traitent ce dossier avec prudence. Beaucoup de questions se posent dont la plus importante : Est-ce possible de déradicaliser ces "revenants" (hommes, femmes, enfants) afin de pouvoir les réintégrer dans la société? La réponse à cette question reste relative et bien compliquée puisqu'elle dépend de plusieurs facteurs socioculturels, mais aussi des convictions de ces revenants et de leur volonté de renoncer à la pensée extrémiste. Le dossier des enfants revenants, (enfants-soldats), des régions dominées auparavant par «Daech» fait récemment l'objet des vifs débats en France.

Des statistiques inquiétantes :

     Dans le Journal «Le Monde», la sociologue «Hasna Hussein» a cité certaines statistiques publiées dans le dernier rapport du (Centre Soufane) [une ONG américaine], qui estime que le nombre des enfants soldats français atteint 460, «ce qui place la France en tête du classement des pays de provenance des enfants-soldats avant la Russie (350), la Belgique (118) et les Pays-Bas (90) ». Mais les autorités françaises «parlent seulement de 77 enfants de retour en France avec ou sans parents».

     Selon Le Monde, «Les enfants et les adolescents constituent la première cible de la stratégie de recrutement de Daesh mais aussi un pilier capital de son projet politico-religieux» Ces enfants soldats sont «sont en effet surreprésentés dans la propagande médiatique du groupe terroriste où l’on voit garçons et filles, de tous âges confondus, particulièrement présents dans ses magazines et vidéos».

Comprendre l'arrière-plan cognitif et psychologique des enfants-soldats :

     Nous, à l'Observatoire d'al-Azhar, avons déjà analysé l'approche de «Daech» par rapport à la formation des enfants. Comprendre cette approche est donc indispensable pour pouvoir mener à bien le processus de la déradicalisation. Dans cette analyse, nous avons montré comment l'Organisation terroriste de «Daech» a établi des méthodes scolaires spécialement pour initier ses
«lionceaux de califat » au djihad. Ces méthodes permettent aux enfants de tout étudier mais dans un contexte djihadiste :

Une page de mathématique où l'on voit clairement les photos d'un sniper, tireur embusqué.

Couverture du livre de l'entraînement physique.

D'ailleurs, on leur applique certaines techniques pédagogiques horribles pour qu'ils se familiarisent avec les scènes du sang et du meurtre : Ex. donner une poupée à l'enfant, puis lui demander de la décapiter à l'aide d'un couteau.

        Réintégration sociale :

        Une fois arrivés à leur pays d'origine, ces enfants ont absolument besoin d'un soutien psychologique et social puisqu'ils sont en fin de compte victimes de leurs familles radicalisées. Certains pays comme la France offre des familles d'accueil à ces enfants afin de leur permettre de mener une vie saine à l'aide d'une équipe professionnelle bien formée à traiter ce genre de cas. Dès que l'enfant réalise de bons résultats, il peut s'intégrer facilement dans la société.