Au cours d’une conférence de presse internationale tenue à Abuja, capitale du Nigeria, le Grand Imam de l'Azhar affirme :
- Boko Haram ne représente pas l’Islam.
- Je suis venu au Nigeria pour réaffirmer que nous sommes tous unis contre ceux qui appellent à l‘extrémisme et au terrorisme.
Son Eminence le Grand Imam, le Professeur Ahmad al-Tayyib, Cheikh de l’Azhar, a affirmé que Boko Haram et les autres groupes terroristes ne représentent pas l’Islam et que l’Islam n’a rien à avoir avec eux ou avec leurs actes criminels. Il a ajouté aussi que l’Islam n’a jamais été une religion de meurtre, de violence ou de destruction. Cette religion appelle plutôt à la vie, à la paix, à la miséricorde et à la construction.
En réponse à la question d’un journaliste, le Grand Imam a dit : « Nous avons appris, et nous l’enseignons toujours à nos étudiants à l’Azhar, que le Noble Coran a expressément mentionné les moyens d’appel à l’Islam (Da’wa) que même les enfants musulmans, voire les jeunes et les grands, les perçoivent. Le Coran a bien montré que l’appel à l’Islam (Da’wa) doit être « par la sagesse et la bonne exhortation ». D’ailleurs, l’Islam n’a appelé aucun musulman à porter des armes pour tuer les gens. Or, celui qui le fait n’a rien à voir avec la méthode de l’Azhar ».
« Nous appelons ces personnes, non seulement au Nigeria mais partout dans le monde,  à se repentir, à se corriger et à rester avec la Communauté  désignée par le Coran » a ajouté le Grand Imam tout en indiquant qu’Allah a interdit le meurtre et que l’Islam a, particulièrement, aggravé les peines, dans le monde d’ici-bas et à l’au-delà, à ceux qui tuent les gens et violent le caractère sacré de leurs sangs. En effet, Allah ne tolérera pas ceux qui tuent injustement les gens. Le musulman n’est autorisé ni à tuer ni à combattre l’Autre que pour se défendre. D’ailleurs, l’Islam n’a conféré ni à une personne ni à un groupe le droit d’appliquer les peines légales. Seul le gouverneur ou le juge en ont le droit.  
Son Eminence le Grand Imam a signalé que la divergence est une loi universelle et que les relations entre les gens doivent être basées sur l’interconnaissance et les échanges. Il a ajouté aussi que ces groupes terroristes nuisent à l’Islam et que les musulmans sont aux mêmes les plus touchés par leurs crimes tout en insistant sur le fait que les combats menés par des musulmans avaient pour objectif de se défendre contre les menaces des frontières de leur Etat.  
Il a ajouté « je suis venu ici pour se rencontrer avec toute la population nigériane et confirmer que nous sommes tous unis contre ceux qui appellent à l’extrémisme et au terrorisme. Nous allons œuvrer avec la population nigériane au cours de la période à venir pour montrer la réalité de l’Islam et combattre le terrorisme sous toutes ses formes.  
En réponse à une autre question posée sur l’objectif principale de la visite, le Grand Imam a souligné que cette visite, à l’invitation du président nigérian Mohammad Bokhari, vise essentiellement à montrer la réalité de l’Islam, religion de paix à toute l’humanité, et à réfuter toutes les tentatives visant à déformer l’image de cette religion soit en Orient ou soit en Occident.    
Son Eminence le Grand Imam a souligné que : « l’Azhar qui a plus de mille ans vise essentiellement à propager l’Islam tel que l’a appelé le prophète Mohammed- paix et bénédiction d’Allah sur lui-.
En effet, l’Islam est une religion de miséricorde et de paix pour les hommes, les animaux, les objets et tout l’univers. Cette visite n’a pour objectif que d’expliquer l’islam à tout le monde. L’Azhar n’avait rien à voir avec la politique depuis plus de mille ans.
En réponse à une question posée sur les relations scientifiques, religieuses et académiques entre l'Azhar et les institutions religieuses au Nigeria, le Cheikh de l'Azhar a dit : "nous sommes une institution académique liée au monde musulman tout entier. Il y a environ
2 millions d'étudiants/étudiantes qui font leurs études pré-universitaires à l'Azhar et à peu près un demi-million d'étudiants au niveau universitaire et études supérieurs dont 40 milles étudiants étrangers venant de 66 pays. Le Nigeria occupe la troisième place d'étudiants étrangers faisant leurs études à l'Azhar, après l'Indonésie et la Malaisie". Son éminence le Grand Iman a indiqué aussi que parmi les objectifs à réaliser pendant ce voyage, figure le fait d'assurer une communication scientifique à travers les Nigérians faisant leurs études à l'Azhar et les enseignants envoyés par l'Azhar pour faire apprendre les sciences religieuses et arabes aux instituts de Nigeria".

D'ailleurs, répondant  à une question concernant les efforts déployés par l'Azhar dans le cadre de la promotion de la culture de dialogue et de vivre ensemble, le Grand Imam de l'Azhar a dit : "au niveau mondial, nous avons créé l'Observatoire de l'Azhar en Langues Etrangères dont la stratégie de travail consiste à suivre toutes les questions et les accusations erronées portées sur l'Islam dans le monde en 8 langues étrangères, puis les traduire en arabe pour qu'elles soient bien traitées par une équipe d'Oulémas spécialisés en sciences religieuses et enfin publier les réponses en différentes langues pour confirmer les valeurs de la tolérance et du vivre ensemble". "Nous avons également un centre médiatique qui traite les actualités 24h/24h ainsi qu'un centre de dialogue interreligieux, notamment entre l'Islam et le Christianisme, sans oublier Bayt al-'Aila (Maison de la Famille Egyptienne). De plus, nous avons lancé un dialogue entre l'Orient et l'Occident depuis la ville de Florence en Italie, suivi par quelques tours pour la Grande Bretagne, l'Indonésie, l'Allemagne et aujourd'hui le Nigeria, pour établir la culture de la paix, du dialogue et du vivre ensemble. Enfin, nous, en coopération avec le Conseil des Sages Musulmans, avons envoyé des Caravanes de Paix aux différents pays du monde dont le dernier était depuis quelques semaines au Nigeria.

Interrogé sur l'existence d'une coopération entre l'institution de l'Azhar et le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques au Nigeria pour la lutte contre le terrorisme, le Grand Imam a dit : "la coopération se déroule jusqu'à maintenant sur le plan académique, mais nous avons pris des démarches pratiques pour profiter des diplômés de l'Azhar dans les différents pays du monde dans le but de participer à la réactivation du rôle religieux de l'Azhar dans leurs pays, sous la direction de cette institution grandiose".
En ce qui concerne son évaluation des envoyés de l'Azhar aux différents pays, le Grand Imam a dit : "nous obtenons régulièrement des rapports de la part des ambassadeurs de l'Egypte dans ces pays. Il faut indiquer qu'ils font de grands efforts pour propager la méthodologie scientifique modérée de l'Azhar et nous comptons réactiver ces efforts d'une manière plus large dans les jours à venir".   
En réponse à une question posée sur le financement des programmes présentés par l'Azhar aux étudiants étrangers, son Eminence le Grand Imam a confirmé que c'est bien la République Arabe d'Egypte qui finance ces programmes d'études et que l'Azhar ne reçoit pas de dons. Ainsi, toutes les bourses données aux étudiants étrangers sont prises en charge par l'Egypte, tout en affirmant que les étudiants Musulmans dont leurs études gratuitement à l'Azhar même s'ils viennent de certains pays bien riches. C'est bien le message de l'Azhar depuis plus de 1000ans".
À la fin de cette conférence de presse, le Grand Imam a confirmé que le message de l'Azhar est bien celui de la paix à qui l'Islam a invité. Il a appelé aussi les peuples africains à s'unir dans les objectifs et les efforts nécessaires pour réaliser les attentes et les ambitions de ce continent bien riche par ses fortunes et ses habitants.
Son éminence le Grand Imam, bien accueilli sur le plan officiel ainsi que sur le plan populaire, est arrivé au centre principal des conférences à la capitale nigérianne Abuja… où son éminence adresse un discours aux peuples africains et aux musulmans à travers le monde, alors que la salle des conférences était pleine des milliers des participants composés des différents courants nigériens qui ont tenu à entendre le discours de son éminence.