L’intimidation de l’extrême droite en Europe

  • | Thursday, 13 February, 2020
L’intimidation de l’extrême droite en Europe

 

Par Walid Bilal

Le terme « extrême droite » est devenu le terme le plus utilisé et diffusé dans les médias et sur les tables rondes du monde entier, suite au massacre des deux mosquées en Nouvelle-Zélande, par un australien qui prône l’idéologie de l’extrême droite. Ce qui a incité beaucoup à s’interroger sur la réalité de l’« extrême droite ».

L’extrême droite est souvent décrite comme un mouvement, ou une idéologie, et exprime un « bloc politique » cherchant à unifier les activités de différents mouvements ou idéologies extrémistes, et représente une référence aux nationalistes de la race blanche qui croient en la supériorité sur les autres races. Ce terme regroupe aussi divers groupes de personnes, dont certaines se livrent à des activités sur internet en diffusant des blagues, des discours de haine et de colère. Y ajoutons encore d’autres personnalités qui sont actives sur les médias en défendant des points de vue racistes, anti-femmes, anti-multiculturels et antimusulmans.

D’ailleurs, la menace de l’extrême droite augmente à l’approche des élections européennes, car les mouvements européens d’extrême droite ont commencé à étendre leur campagne électorale à travers l’Europe, afin de mobiliser autant de sièges que possible au Parlement européen, ce qui leur permettra d’influencer ses décisions.

 Si nous examinons les partis « d’extrême droite » en Europe, on trouve un dénominateur commun entre eux, consiste à rejeter l’Autre, à travers la xénophobie, le désir de mettre fin au flux d’immigrants et de réfugiés, et à travers le fait de critiquer les politiques des pays qui accueillent des réfugiés ou exigent d’autres pays de les accueillir. Ce facteur commun consiste aussi à défendre l’identité nationale et le nationalisme, dans la mesure où les partis de droite prétendent leur « oppression ». Ce qui justifie la détérioration de la situation économique des peuples européens et l’épuisement du citoyen européen par des impôts lourds, sans améliorer la qualité des services publics sur le terrain, ainsi que la détérioration des services publics en matière de santé et enseignement... en liant tout ce qui est négatif sur leurs territoires, à la présence des immigrés sur le territoire européen, en appelant à un système commun culturel, social, économique et politique pour protéger et préserver l’identité nationale.

Nous constatons aussi que l’extrême droite exerce une sorte d’intimidation électronique et médiatique, en diffusant sa propagande visuelle, imprimée et audiovisuelle, qui renforce la division du métissage culturel de la société et appelle au rejet du principe de la coexistence. Cette intimidation oblige « l’agresseur » à commettre des actes de violence, sans tenir compte des coutumes et des traditions de la société où il vit et conduit fréquemment « la victime », en même temps, à vivre dans l’isolement et l’introversion de la société et devient ainsi une proie facile pour l’extrémisme. Et ensuite, rejoindre les mouvements ou les groupes qui rejettent le principe la coexistence, et invitent à exclure les autres par le biais de la violence.

 À titre d’exemple, les mouvements extrémistes de droite considèrent l’immigration comme une menace contre l’identité européenne et une atteinte à la valeur de l’homme blanc européen, ce qui alimente ainsi le discours de la haine contre les étrangers, surtout les musulmans et les Arabes résidant dans les pays européens.

Aussi, ces actes inhumains commis sous le couvert de l’intimidation attisent la vocation vers la violence et la criminalité, chez un large éventail de jeunes, en particulier ceux qui ont une tendance criminelle, et qui aiment les aventures. Les pays où sont actifs des mouvements d’extrême droite sont devenus un foyer mondial de l’islamophobie, et une source d’inspiration pour les terroristes du mouvement raciste blanc qui se considèrent comme une croisade déclenchée contre l’Islam et les musulmans : comme en témoignent les crimes de masse d’Anders Breivik à Oslo et Utoya en juillet 2011, lorsqu’il a tiré sur un camp de jeunes, faisant environ 69 morts. Pire encore, Anders Brevik, surnommé le « Templier », a refusé d’approuver qu’il fût « coupable » lors de son procès au cours duquel il avait été accusé de terrorisme et de meurtre, persuadé qu’il menait une guerre contre « l’islamisation » de l’Europe.

 En outre, les médias occidentaux, refusent de qualifier l’auteur de ce crime de « terroriste », en le qualifiant plutôt par le « loup solitaire », ce qui peut être considéré comme une sorte « d’intimidation électronique et médiatique » contre une partie de la société appartenant à l’islam, ce qui a incité certains de ces musulmans à se sentir victimes des Blancs. Un sentiment de racisme et une tendance à l’extrémisme intellectuel, puis à la violence armée, pour venger ce racisme et cette intimidation blanche : dans ce cas, l’intimidation devient un motif et une motivation pour certains qui souscrivent aux idées extrémistes.

N’oublions pas le massacre perpétré par Alexander Bessonit contre le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), le soir du 29 janvier 2017, qui a coûté la vie à six fidèles. Ce massacre a été une source d’inspiration pour le plus grand massacre de musulmans en Occident dans les années dernières. Nous parlons du massacre pérpétré par Brenton Tarant, contre les prieurs musulmans dans deux mosquées, à Christchurch en Nouvelle-Zélande, lors de la prière du vendredi, et qui a tué une cinquantaine de fidèles, le 15 mars 2019.

Enfin, ces terroristes ont joué du sang de musulmans innocents pour dépeindre un tableau d’« extrémisme raciste », plein de traîtrise, de haine, et de rejet de l’autre, le même tableau dessiné par les grands groupes islamistes en instrumentalisant le sang des innocents. Donc « L’extrémisme raciste » de la droite européenne radicale fera couler, sans aucun doute, le sang de nombreuses vies innocentes, comme « l’extrémisme radical » d’organisations terroristes qui commettent des attaques terroristes au nom de la religion, et cela représente une forte escalade du discours de haine contre l’autre, qui balayera le continent européen.

D’ailleurs, l’idéologie extrémiste œuvre principalement dans une perspective menant à déformer toutes les valeurs humaines, à perturber l’esprit, à faire obstruction au dialogue et à la coexistence. En outre, elle travaille dur pour promouvoir les conflits sectaires, contenir les sociétés et les faire noyer dans les idéologies erronées et dans les dérives intellectuelles - dogmatiques, pour rendre les sociétés une proie facile de l’extrémisme.

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