Partant de sa responsabilité légale et son devoir religieux, le Comité des Grands Ulémas d’Al-Azhar al-Sharif, sous la présidence de son Éminence le Grand Imam, Prof. Dr. Ahmad al-Tayyeb, Cheikh d’Al-Azhar, a publié un communiqué s’adressant à la communauté musulmane sur les effets relatifs au "Coronavirus".
Le communiqué a souligné que les dispositions de la Sharī῾a islamique ont pour objectif de préserver cinq finalités, à savoir : la vie, la religion, la progéniture, les biens et la raison.
Le communiqué comprend les points suivants :
- Le monopole est interdit dans la Sharī‘a; en fait, accaparer illégalement les marchandises en temps de pandémies en quête d'un gain financiers  et d'autres, comme c’est le cas de certains marchands est décisivement interdit et plus répréhensible de l’accaparement des marchandises  en temps normales. De même, monopoliser les nourritures, les fournitures médicales et tout ce qui est nécessaire pour au moment de la crise est décisivement interdit et plus répréhensible que les monopoliser en temps de prospérité et de sécurité.
- Le couvre-feu est une mesure indispensable en cas de propagation de   l'épidémie dans un pays quelconque.  Les autorités compétentes à le décider sont les spécialistes comme les médecins et par les institutions publiques concernées. Tous les citoyens doivent impérativement donc suivre les consignes et les mesures prise par l’État pour empêcher la propagation de la pandémie. La première mesure à suivre est le confinement dans les lieux déterminés par les autorités compétentes du pays.
-  Si accomplir la prière du vendredi et les prières quotidiennes en commun constitue un des actes rituels apparents de l'islam, réaliser les intérêts des hommes et les protéger contre tous les maux constitue la finalité suprême visée par l'envoie des Messagers et des législations avec lesquelles ils ont été envoyés. Ce qui signifie que réaliser les intérêts des gens et préserver leur vie priment sur ces actes rituels, surtout si ce rassemblement risque d’exposer la vie des gens à un danger, que ce soit un rassemblement aux mosquées ou ailleurs. Les citoyens doivent donc respecter le couvre-feu et la fermeture des mosquées. On n’a pas donc droit de violer les dispositions imposées par l’État en accomplissant la prière à l’intérieur ou à l’extérieur des mosquées, car cela constitue une violation des ordres divins et des règles de la Sharī῾a.
-  Anticiper le paiement de l'aumône légale (Zakat) avant la date de son acquittement, en faveur des pauvres et des nécessiteux, est juridiquement est recommandable, surtout en ces jours-ci où la pandémie de « Corvid-19 » afflige le monde. En conséquence de cette pandémie, de nombreux nécessiteux et pauvres souffrent, et de ceux-ci répondre à leurs besoins est une des finalités le plus sublime de la Sharī῾a. Quant à l'aumône de la rupture du jeûne de Ramadan (Zakat al-Fiṭr), elle doit être acquittée à partir du premier jour du mois de Ramadan jusqu’au dernier jour du mois.
À cet égard, le Comité des Grands Oulémas d’Al-Azhar affirme l'obligation d'aider les ouvriers qui gagnent leurs vies de jour en jour et qui ont un besoin urgent de l’aide et de ceux qui leur offrent de la nourriture et des besoins quotidiens. En effet, ceux qui en ont besoin sont bien connus et facilement identifiables, en particulier dans les villages et en campagne. Il serait préférable que les sociétés civiles concentrent leurs activités dans ces services, qui sont exigibles, à ce moment dur, par la loi islamique, la raison et la dignité humaine.
Il est également nécessaire d'aider les malades chroniques et les personnes âgées qui ne peuvent pas obtenir ce dont ils ont besoin, soit à partir de fonds de charité et de dons, soit à partir de fonds de l'aumône (la Zakat), sans tenir compte de la religion de ces personnes aussi longtemps qu'il en a besoin, en particulier dans de telles circonstances.