La religion et la loi française

Par: Mohammad Abu al-Naga

  • | Monday, 18 October, 2021
La religion et la loi française

      La compatibilité des religions avec les lois de la République française a toujours fait un objet de débat, et l'issue de cette controverse montre la question futile… lequel a la priorité ? La religion ou les lois ? Ces derniers temps, des questions ont également émergé sur la compatibilité de la Chari'a (la loi islamique) avec la loi française.

       De manière plus globale, le politicien polémiste conservateur   et le candidat potentiel à l'élection présidentielle française de 2022, Eric Zemmour, lorsqu'on lui a demandé lors d'une interview télévisée sur CNews, si la loi islamique est supérieure à la loi française ? Il a répondu "qu'il y a un certain nombre de chiffres importants qui ont à voir avec notre sujet et doivent être pris en considération : Pour les catholiques, 8% disent que la législation divine est au-dessus de la loi de la république. Pour être plus précis, 35 % des catholiques pratiquants déclarent que les croyances religieuses sont au-dessus des lois. Mais pour les musulmans, 44% d'entre eux soutiennent cela, mais pour les musulmans qui pratiquent leurs croyances religieuses, ils sont 66% à dire que la charia est au-dessus des lois de la République française".

         Tout d'abord, il faut bien comprendre lorsqu'on fait une enquête journalistique ou une investigation sur une question particulière, la question doit être valide ou logique. Quand on demande à un citoyen si sa croyance religieuse est au-dessus des lois de la république ou non? La législation islamique a priorité sur le droit positif  français ? En posant de telles questions erronées, nous devons nous mettre à la place de la personne qui veut répondre à cette question. Cette personne aura un sentiment intérieur, choisissant entre l'amour d’Allah qui l'a créé et l'amour du pays dans lequel elle vit. Peut-être se sent-elle frustrée et finit-elle par devoir choisir entre ses croyances et le pays dans lequel il vit.

        Le fait est que cette question ne doit pas être posée dans un pays laïc comme la France parce que la liberté de croyance est censée être garantie à tous. Tous les musulmans et chrétiens sont libres de croire et les musulmans comme les non-musulmans peuvent pleinement s'harmoniser et coexister conformément aux lois de l'État qui respecte leur droit de choisir leurs croyances. Le Gouvernement réglemente les relations entre les individus, d'une part, et leurs relations avec la République, d'autre part. La relation de l'individu avec son Seigneur consiste à des sentiments et à des consciences qui ne regardent pas la République de toute façon. L'État n'a pas le droit de juger une personne selon la pratique de sa religion, mais elle est plutôt jugée selon son comportement  avec les autres et  au sein de l'État conformément aux principes de la citoyenneté et aux lois de la République, qui sont censés être adaptés à l'évolution des temps et des coutumes.

 

    Quant à l'islam et sa législation, il existe deux types de citoyenneté bien connus dans la référence islamique, à savoir : la citoyenneté d'un non-musulman dans un pays islamique, et la citoyenneté d'un musulman dans un pays non-islamique. L'Islam réglemente les lois de coexistence entre musulmans et non-musulmans.  Ainsi, le musulman peut vivre en parfaite harmonie entre ce qu’Allah a légiféré et la législation de l'État sans heurt ni conflit.

     Enfin, avant de poser des questions aussi épineuses, nous devons savoir qu’il existe une grande corrélation entre la loi islamique et la loi positive dans l’assurance de l’intérêt commun de la société. L’assurance de cet intérêt public relève également de la responsabilité du citoyen et de l'État. Toute distinction entre l'État et le citoyen dans l’assurance de l'intérêt public est l'un des objectifs des groupes extrémistes et terroristes.

 

 

 

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