Le jihad est l’une des concepts vivement controversés. Dans les deux dernières décennies, les groupes terroristes et extrémistes ont exploité ce grand principe de l’islam dans un sens complètement différent de son objectif principal afin d’atteindre leurs propres objectifs ; ce qui avait un mauvais effet sur les musulmans eux-mêmes. Raison pour laquelle nous devons mettre en évidence certains faits susceptibles d’établir la bonne compréhension de cette notion sublime en islam et qui a été déformée en raison des actes et des comportements des groupes terroristes et extrémistes se réclamant, malheureusement, de l’islam.
Dans cet article, nous abordons la date de la législation de jihad et ses différentes significations. 
En effet la connaissance de la date de la législation de ce principe majeur de l’islam nous permettra de bien identifier les autres sens du jihad, et de ne pas le limiter au seul sens combatif. 
Le jihad a été légiféré avant l’immigration du Prophète – que la bénédiction et le salut soient sur lui - à Médine. Contrairement à certains avis de jurisconsultes stipulant qu’il a été légiféré suite à l’immigration. 
En adoptant le premier avis stipulant que le jihad a été légiféré avant l’immigration du Prophète, nous affirmons qu’il ne se limite pas à son sens combatif et qu’il a d’autres sens qui sont à l’origine de sa législation. C’est qu’au début de l’islam, le Messager, ainsi que ses compagnons, ont été ordonné, comme premier pas, d’affronter aux polythéistes en leur appelant à l’islam et de suivre le chemin de la vérité. En outre, il lui a été confié de réfuter leurs prétentions des polythéistes et de s’attacher à la vérité. De même, il a été commandé d’être patient et de supporter les différents types de mal que les quraychites lui ont infligés. Le Messager a d’ailleurs, été chargé de faire connaitre le Coran, de sensibiliser le public à l’histoire qu’il récite, à ses informations et sentences, sans prêter attention aux dangers et obstacles qu’il peut affronter. Il y a de maints versets coranique qui ont été révélés pendant la période mecquoise où Allah informe à son Messager les moyens et les manières qu’il doit adopter vis-à-vis des réactions des polythéistes, dont: «N'obéis donc pas aux infidèles; et avec ceci (le Coran), lutte contre eux vigoureusement.» (Sourate Al-Fourqan, v:52). A cet égard, Ibn ʿAbbas dit « cela veut dire qu’il faut les combattre via le Coran et ses preuves ». 
En fait, tous ces types de jihad que nous avons cités et qui n’ont aucune relation avec le combat, sont considérés comme la base fondamentale de jihad et l’origine de sa législation, comme le dit Al Boutī dans son livre intitulé « le jihad en islam: comment le comprendre et le pratiquer ».
Un examen attentif nous montre que le jihad s’est établi dans la Mecque sous ces sens que nous avons cités ci-dessus ; ce qui nous indique que ce sont à l’origine de la législation de jihad. En outre, Allah dit à son Messager: « Quant à ceux qui ont émigré après avoir subi des épreuves, puis ont lutté et ont enduré, ton Seigneur après cela, est certes Pardonneur et Miséricordieux. » (Sourate An-Nahl, v: 110). Donc, ce verset nous affirme qu’Allah s’adressait à son Messager après l’immigration et qu’il y a des types de jihad qui ont été révélés avant l’immigration à Médine. 
De même, il y a d’autres sens pour le jihad qui ont été légiféré suite à l’immigration ; dont le jihad dans son sens combatif. En effet, ce dernier a été légiféré en fonction des circonstances, des événements et des nouveautés survenues aux musulmans après l'émigration ; nous en citons la création de la première société islamique unique en son genre, qui comprend des juifs, des Anṣārs, et des immigrés. En effet, ces communautés ont décidé de coexister et de vivre ensemble au sein de ce nouvel Etat. C'était une société cohésive, gouvernée par une constitution et un système étatique, et dirigée par un souverain. Ces nouveautés sont considérées comme des acquis en eux-mêmes, et il était nécessaire de les protéger et de les préserver ; ce qui a exigé la législation d'un autre sens du jihad, à savoir le jihad combatif. Donc, ce dernier est considéré comme une branche du jihad. 
De nombreux érudits de l'ère moderne ont compris ce fait de jihad, parmi lesquels on cite Son Eminence le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad al-Tayeb, qui a mentionné dans son discours au Parlement allemand, en mars 2016, que le jihad ne se limite pas à son sens combatif ; mais plutôt, le plus grand jihad dans l'Islam c’est le redressement de l'âme, la lutte contre le Satan et la tentation du mal. Le concept de jihad légitime inclut également tous les efforts déployés pour atteindre les intérêts du public, combattre la pauvreté, l'ignorance et la maladie, secourir aux nécessiteux, servir les pauvres et les misérables et les aider. 
De ce qui précède, nous soulignons que le jihad a été légiféré avant l’immigration du Messager à Médine, qu’il y a d’autres types de jihad qui ont été légiférés dans cette époque-là, qui sont à l’origine de ce jihad. Il y en a d’autres types qui ont été légiférés par la suite conformément aux circonstances et aux événements, dont le jihad combatif. Nous constatons également que le jihad ne se limite pas à l’un de ses branches, à savoir le jihad combatif.