Cibler les lieux de culte ; signe d’un discours de haine

Par : Mohammad Abu al-Naga

  • | Thursday, 23 December, 2021
Cibler les lieux de culte ; signe d’un discours de haine

                                    
        Cibler les lieux de culte est une indication d'un discours haineux croissant, d’une peur de la domination de l’autre tout en le considérant comme un intrus dans la société menaçant son existence. Bien que les autorités et institutions religieuses à travers le monde aient lancé de nombreux appels dénonçant la profanation et le vandalisme des lieux de culte, ces actes, qui reflètent un comportement irresponsable, sont toujours perpétrés et encouragé continuent par certains extrémistes religieux ou intellectuels.
         Le discours haineux contre les musulmans a un impact significatif sur l’approfondissement de l’écart entre les musulmans vivant dans les pays européens et les autres concitoyens ; adeptes des autres religions. En France, par exemple, les différents médias diffusent de nombreux messages de haine à l’égard de la présence des musulmans sur le sol français par de nombreuses personnalités publique, ce qui creuse l’écart.
         Parmi ces déclarations, l'écrivain français controversé Éric Zemmour, le candidat à l'élection présidentielle française 2022 qui a déclaré sur France 5 TV, que les musulmans devraient « choisir entre l'islam et la France », et a également affirmé que la France vit « sous l'invasion depuis trente ans », et que « les banlieues françaises, où beaucoup de filles portent des voiles, éprouvent une lutte visant à les islamiser ». Sans doute un tel discours haineux contribue grandement à élargir le fossé entre les différents composants de la société française.
       Des déclarations médiatiques, des discours et d'autres actes de haine contre l'islam et les musulmans s'ensuivent, ce qui conduit, à son tour, à l’extrémisme et à l’émergence d’hostilités contre les musulmans. En particulier les attaques contre les mosquées.
      Le phénomène de profanation des mosquées est, sans aucun doute, l'un des phénomènes répandus sur la scène européenne en général et en France en particulier, et il a toujours suscité la controverse dans de nombreux médias et sur les réseaux sociaux. 
Récemment, les médias les médias ont fréquemment abordé un de ces agressions perpétrées dans la banlieue de Doubs, où une mosquée et de deux centres islamiques ont été tagués par des croix de Lorraine. L’emploi de la croix de Lorraine, symbole de la Résistance, pourrait signifier « on résiste à l’islam ».
              À ce sujet, M. Abdullah Zakari - responsable de l'Observatoire national de lutte contre l'islamophobie – déclare : « nous condamnons fermement cette provocation .Nous sommes très surpris que ce soit une croix de Lorraine (...) mais (...) nous sommes en pleine ligne droite vers l'élection présidentielle et les discours actuellement de haine (...) ne font que renforcer les actes" anti-musulmans, a-t-il ajouté. Abdallah Zekri a encore dénoncé un "climat malsain" autour de l'islam et redouté une "surenchère" qui durerait, selon lui, "jusqu'à l'élection présidentielle".
          Ces actes anti-musulmans sont souvent provoqués ou encouragés par des discours  identitaires ou par des politiciens qui souffrent du déclin du statut et mènent un discours politique fondé sur la haine des musulmans. Ces discours manifestent une haine à l'égard de l'islam et des musulmans. De plus, cela crée un environnement fertile pour l'extrémisme et la violence.
           Nous considérons les discours haineux comme une attaque contre la tolérance, l’intégration et la diversité, il représente également un danger qui menace les normes et principes relatifs aux droits de l'homme. De manière plus générale, les discours haineux sapent la cohésion sociale et les valeurs communes, et peuvent être le détonateur de la violence, mettant en péril la paix, la stabilité, le développement durable et de la dignité humaine.      
            Par conséquent, des mesures et des précautions doivent être prises pour enrayer le phénomène des actes anti-islam. Prenant comme exemple concret le « Document sur de la Fraternité humaine », fruit des efforts concertés des deux plus grandes institutions religieuses du monde, à savoir « Al-Azhar Al-Charif » et « Vatican » qui ont affirmé que la protection des lieux de culte est un devoir garanti par toutes les religions et toutes les valeurs humaines et que leur ciblage est une dérogation claire aux enseignements des religions et constitue une violation des conventions et normes internationales.  Pour cela la société française et les institutions gouvernementales doivent unir leurs forces, agir ensemble et plus rapidement pour éviter que de telles agressions ne se reproduisent.

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