Femmes musulmanes influentes : l’exemple de Halimah Yacob

  • | Wednesday, 24 August, 2022
Femmes musulmanes influentes : l’exemple de Halimah Yacob

 

     « Les femmes sont autorisées à occuper des postes publics importants, y compris ceux dans les domaines de la justice, de l’émission de fatwa et de la présidence. » Le Grand Imam d’Al-Azhar Prof. Dr. Ahmad at-Tayyeb.

Partout dans le monde, de nombreuses personnes pensent à tort que les femmes musulmanes sont opprimées par leur religion et se voient refuser leurs droits fondamentaux, y compris l’éducation. Alors que les femmes musulmanes, comme toutes les femmes du monde, ont lutté contre les inégalités et les mesures restrictives en matière d’éducation, de participation à la main-d’œuvre et de rôles familiaux, etc., ces pratiques oppressives sont principalement attribuables à la culture et aux traditions locales, et non aux enseignements de l’Islam. En fait, l’islam accorde aux femmes leur pleine part de droits. Certains de ces droits n’avaient même pas été exercés par les femmes occidentales jusqu’au XIXe siècle.

Nous avons, maintenant plus que jamais, besoin de mettre en lumière des modèles influents de femmes musulmanes du monde entier dans le but de contester les stéréotypes sur les femmes musulmanes. Dans cet article, nous présentons un modèle féminin musulman autonomisant qui pourrait servir de preuve que les femmes musulmanes peuvent être des catalyseurs efficaces et atteindre un statut élevé. Halimah Yacob, ancienne défenseure des droits des femmes et présidente du Parlement de Singapour, a prêté serment en tant que première femme présidente de Singapour en 2017. Son élection n’est pas considérée comme une étape importante pour les femmes singapouriennes uniquement, mais aussi pour l’ensemble des femmes musulmanes en général.

Jeunesse et éducation

Halimah Yacob est née le 23 août 1954 d’un père indien et d’une mère malawienne. Son père était gardien et est décédé quand elle avait huit ans. Elle a donc dû s’efforcer d’avoir une bonne éducation avant de devenir enfin la première de sa famille à intégrer l’université. Elle a fréquenté une école pour filles, puis a rejoint l’Université nationale de Singapour. Halimah a consacré des décennies de sa vie au service public. Elle a obtenu sa licence en droit en 1978 et a obtenu un master en droit de l’Université nationale de Singapour, l’université où elle a reçu un doctorat honorifique.

Vie privée

En 1980, Halimah Yacob s’est mariée à Muhammad Abdullah al-Habashi, un homme d’affaires yéménite. Elle est mère de cinq enfants. Elle est la première présidente à vivre en appartement, affirmant auparavant qu’elle ne déménagerait pas de son domicile pendant son mandat. Le 2 octobre 2017, elle a dû quitter son appartement de logement public en raison de menaces sécuritaires identifiées par les agences de sécurité.

Carrière

Yacob a rejoint le Congrès national des syndicats, en tant que directrice du secrétariat pour le développement de la femme et les services juridiques, puis est devenue secrétaire générale des syndicats. Ses débuts politiques remontent à 2001, lorsqu’elle a été élue à la Chambre singapourienne des représentants de la circonscription Gurung de la ville de Singapour. Elle a reçu le titre de Femme de l’année en 2001. En 2013, elle a été élue Présidente du Parlement. Yacob a occupé plusieurs postes importants, dont celui de ministre du Développement social et familial et de président de la Chambre des représentants avant d’assumer la fonction de président de la République. Halima a joué un rôle de premier plan dans la lutte contre l’extrémisme, formant un puissant front d’opposition contre le radicalisme, émettant de fortes condamnations contre les crimes de l’EI en Syrie et en Irak.

Lors de sa cérémonie d’investiture, elle a dit : « J’ai perdu mon père quand j’étais jeune ; ma mère a élevé à elle seule mes quatre frères et sœurs et moi. Luttant pour survivre chaque jour, nous avons connu la pauvreté et les difficultés de première main. » Elle a ajouté : « J’ai fréquenté l’école de filles chinoises de Singapour et j’avais des camarades de classe et des amis de toutes les races. Dans les syndicats, j’ai servi les travailleurs, quelle que soit leur race. En tant que députée, je me suis occupée des besoins des Singapouriens de toutes races et religions. Je suis fière d’appartenir à un pays qui ne se contente pas de dire qu’il est diversifié, mais qui vit cette diversité au quotidien. » Elle a également souligné l’importance de faire face aux forces de division qui déferlent sur le monde, y compris les menaces du terrorisme extrémiste et de l’islamophobie.

Halimah Yacob et Al-Azhar

En mai 2018, elle a reçu le Grand Imam Prof. Dr. Ahmad at-Tayyeb au Palais présidentiel de Singapour. Le Grand Imam l’a félicitée pour son accession à la présidence. Il l’a invitée à participer à la conférence d’Al-Azhar sur les défis mondiaux contemporains auxquels sont confrontées les femmes. Le Grand Imam a décrit le succès de Halimah comme un succès pour toutes les femmes musulmanes et une preuve du fait que les femmes pouvaient contribuer à l’avancement de la société.

Les femmes musulmanes comme Halimah Yacob peuvent servir de modèle qui réfute toutes les fausses affirmations selon lesquelles une femme musulmane doit rester restreinte et incapable d’atteindre des altitudes élevées. En fait, l’émergence de l’islam et la diffusion de ses nobles enseignements ont marqué une nouvelle ère pour les femmes, car elles sont devenues plus indépendantes et ont eu droit à l’intégralité des droits individuels, sociaux et humains. L’islam place la femme sur un pied d’égalité avec l’homme en ce qui concerne le libre arbitre et le choix, déclarant que tous les deux sont capables de suivre la voie de l’Islam pour atteindre le bien-être moral et matériel : « Quiconque fait le bien, homme ou femme, alors qu’il est un croyant — Nous lui ferons certainement vivre une bonne vie » [Coran, 16:97].

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