Le « Discours de Haine » et son rôle dans la fabrication de l’extrémisme

Par: Walid Bilal

  • | Monday, 5 December, 2022
Le « Discours de Haine » et son rôle dans la fabrication de l’extrémisme
     Avec le progrès rapide et sans précédent de la technologie, le discours de haine, qu’il soit religieux ou politique, est devenu un vecteur de diffusion d’idées erronées, en particulier celles que l’on voit clairement répandues sur les plateformes de réseaux sociaux, entre des commentaires racistes ou agressifs, ou des discours qui appellent, justifient ou encouragent la haine, sur la base de l’intolérance et du rejet de l’autre. Tout cela conduit vers l’extrémisme et l’adoption de points de vue soutenant la violence, en suscitant des sentiments de mécontentement et de ressentiment contre tout ce qui a un caractère institutionnel ou sociétal, dans une tentative d’inciter les jeunes contre leur pays et leur société, pour créer de graves divisions sociales, en établissant le principe du « nous contre eux », causant ainsi un trouble d’identité chez les jeunes,  ce qui en fait des proies faciles pour les idéologies radicales. Ce danger est une phase de transition qui précède l’engagement dans la violence.
Par conséquent, le langage de la haine et du militantisme est l’un des moteurs de l’extrémisme, qui pousse ses adeptes à adopter la violence comme moyen de traiter et de marginaliser les autres. Ce langage a besoin d’une atmosphère qui favorise (encourage et soutient) la haine, qu’elle soit religieuse, ethnique ou nationale. 
D’ailleurs, nous constatons que le « discours de haine » est le principal moteur de tous les actes d’hostilité, de discrimination et de violence, en l’absence d’une ligne de démarcation convenue au niveau international ou national entre la liberté d’expression garantie par la religion ou par le droit international des droits de l’homme, et ce qui est considéré comme une incitation contre une personne ou un groupe de gens à cause de leur religion, de leur race, de leur couleur ...
Les récents actes terroristes qui ont frappé de nombreux pays du monde, qu’ils soient perpétrés par « l’extrême droite » ou par les groupes terroristes qui agissent au nom des religions, sont la meilleure preuve que cette idéologie extrémiste transfrontalière a été et continue d’être une source de souffrance pour de nombreux pays, surtout les pays qui incluent différentes communautés et religions.
Nous constatons que les médias, surtout les réseaux sociaux, jouent un rôle important dans la formation des jeunes et de l’opinion publique. D’un côté, les groupes extrémistes exploitent les plateformes médiatiques pour tromper le destinataire et répandre leurs idéologies extrémistes. À partir du matériel médiatique qui lui est présenté, le destinataire adopte une position et un comportement, qu’il s’agisse d’une opinion négative ou positive, et s’efforce ensuite de diffuser cette opinion, et de la défendre. De l’autre côté, les autres médias qui couvrent les activités des groupes terroristes peuvent tomber dans le piège de diffuser involontairement les idées erronées de ces groupes, ou d’attiser, par erreur, le sentiment de vengeance, de refus ou même de haine contre une certaine communauté dans la société.
En fin, les médias ne doivent pas mettre l’accent sur ces événements, et ne pas les re-présenter encore et encore et s’employer à sensibiliser le public, en particulier les jeunes, qui sont des proies faciles pour l’extrémisme et le terrorisme. Les médias doivent créer un discours alternatif qui pousse les jeunes à adopter des comportements positifs, qui nourrissent et soutiennent la pensée critique, et diffusent une culture de tolérance, de modération, et d’acceptation de l’autre.
Les médias audiovisuels doivent éviter les généralisations et les stéréotypes dans le traitement des questions qui suscitent un grand débat, et portent atteinte à l’intérêt commun de la société. Faire la distinction entre la liberté d’expression et la provocation est une urgence, et mettre une définition précise du « discours de haine », pour protéger la dignité humaine. Finalement, soutenir la mise en place les différentes initiatives en matière de lutte contre le discours de haine.   
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