Le phénomène des actes hostiles à l’islam et aux musulmans en Occident

Par : Walid Bilal

  • | Monday, 30 January, 2023
Le phénomène des actes hostiles à l’islam et aux musulmans en Occident

    Le phénomène des « actes hostiles à l’islam et aux musulmans », faussement appelé « islamophobie » en occident, n’est, en réalité, qu’une forme de discrimination acharnée contre cette religion et contre ses adeptes. Ce racisme, ce que l’on appelle par euphémisme « islamophobie », s’est répandu, dans les pays occidentaux, au cours des dernières décennies, à la suite des attaques terroristes contre certains États, notamment les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis, après lesquelles les relations entre les pays occidentaux et les pays musulmans en général ont été fortement altérées.

Cependant, ce phénomène n’est pas seulement lié aux attaques terroristes, parce que des actes « islamophobes » surviennent plus souvent en Occident, non pas seulement à la suite d’une attaque subie. Ce qui rend le mot « islamophobie » un terme déplacé qui ne convient pas à décrire l’état de haine et de violence contre les musulmans dans divers pays du monde.

Bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, il s’est intensifié ces dernières années pour des raisons, dont la croissance des groupes extrémistes et l’exploitation de ce phénomène par certains politiciens afin de tirer des avantages politiques dans leurs pays. De plus, il est difficile d’estimer la véritable ampleur du phénomène, car la majorité des victimes ne se déclarent pas elles-mêmes.

En ce qui concerne le terme « islamophobie », nous trouvons qu’il est composé de deux mots : d’abord le mot « Islam », et deuxièmement le mot « phobie », qui signifie la peur injustifiée de quelque chose, et cela soulève une question très importante : est-ce que la personne qui commet un acte « islamophobe » est coupable ou innocente, en d’autres termes, est-elle une délinquante qui devrait être punie ou bien une malade qui aurait besoin de soin psychologique ?

La majorité des médias occidentaux s’efforcent d’utiliser ce terme pour transformer « le coupable » en « victime », en faisant de l’auteur de l’acte hostile un malade qui souffre de « phobie » de l’islam et des musulmans. Ces médias justifient ainsi le comportement de l’auteur, en le rendant « victime », et par la suite, tout le monde oublie l’acte raciste qu’a subi la vraie victime. Ce qui fait de ce terme un « stigmate » d’une religion et de ses adeptes. Si tel était le cas, quel terme exprimerait donc les hostilités auxquelles les musulmans sont fréquemment confrontés dans différentes sociétés ?

Les mêmes médias se servent du terme « antisémitisme » pour nommer les actes visant les juifs. C’est un terme qui désigne clairement le « délinquant » comme un « ennemi », éliminant ainsi toute confusion entre le « coupable » et la « victime ». Pourquoi les médias occidentaux utilisent-ils deux termes contradictoires pour décrire les hostilités contre les deux religions ? Lorsqu’on utilise le terme « islamophobie », il vient à l’esprit, à première vue, que l’islam est « l’auteur ». Par contre, lorsque le terme « antisémitisme » est utilisé, le judaïsme est vu comme la « victime ». Les médias doivent donc respecter le principe d’impartialité dans leur terminologie qui caractérise les attaques contre les affiliés aux différentes religions.

 Donc, le terme « islamophobie » reflète la non-neutralité du monde occidental face aux questions liées à l’islam et aux musulmans, ainsi que le manque de confiance en islam et en musulmans, ce qui constitue un élément déclencheur d’atrocités contre les musulmans dans les sociétés occidentales.

Le Grand Imam d’Al-Azhar, professeur Dr. Ahmed Al-Tayyeb, avait bien raison, dans son discours d’ouverture de la conférence « Liberté et citoyenneté… Diversité et complémentarité », de dire : « Quiconque méditerait impartialement sur le phénomène d’islamophobie ne manquerait pas d’observer la discrimination illogique, ou les deux poids, deux mesures, dans le jugement mondial porté sur l’islam d’une part, et sur le christianisme et le judaïsme de l’autre part, quoique les trois religions soient comprises dans le même acte d’accusation de violence et de terrorisme religieux. Au moment où l’extrémisme chrétien et juif est passé presque inaperçu pour le monde occidental, sans la remise en cause de ces deux religions, l’islam, leur troisième frère, est enfermé seul dans le box des accusés où il encourt, jusqu’en ce moment, la condamnation et la diffamation. »

Enfin, nous mettons en garde contre ce phénomène nuisible qui œuvre à déchirer le tissu social, menaçant les principes de coexistence, d’acceptation de l’autre, et de fraternité entre tous les êtres humains sur Terre. Partout dans le monde, nous devons rejeter et affronter avec fermeté tout appel à la violence, à la haine ou à la marginalisation non seulement des musulmans, mais aussi de n’importe quel individu réclamant ses droits humains légitimes qui ne contredisent ni la religion ni les bonnes mœurs. Les citoyens musulmans de n’importe quel pays forment une composante essentielle de sa nation et ils ne devraient pas être privés de leurs droits de vivre en paix et de participer à la vie sociale ou politique à cause de leurs convictions.

Comme l’éducation est le principal moyen d’immunisation des enfants et des jeunes contre le fanatisme et l’extrémisme, des programmes éducatifs spécifiques devraient être lancés, visant à initier les élèves au respect de la dignité humaine, sans égard ni à la religion, ni à la race, ni à la couleur de peau, ni au sexe ; visant également à apprendre aux jeunes d’accepter les différences d’opinions et la tolérance, valorisant ainsi les principes du dialogue et de l’acceptation de l’autre.

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