La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est l’occasion de rappeler les progrès accomplis en matière d’égalité des sexes, mais aussi de mettre en lumière les défis persistants. L’islam, religion révélée il y a plus de quatorze siècles, a joué un rôle déterminant dans l’amélioration de la condition féminine en établissant des principes fondamentaux garantissant les droits des femmes. Malgré certaines interprétations erronées et des pratiques culturelles divergentes, l’islam offre un cadre solide pour promouvoir l’égalité et la justice entre les sexes.
Avant l’avènement de l’islam, les femmes de la péninsule arabique étaient confrontées à des pratiques désastreuses, telles que l’infanticide féminin et le mariage forcé. Ces coutumes reflétaient une perception dévalorisante de la vie féminine, les filles étant souvent considérées comme une honte et un fardeau. L’Islam a radicalement changé cette dynamique en affirmant la valeur de la vie des femmes et en interdisant ces pratiques cruelles.
L’infanticide féminin était l’une des pratiques les plus choquantes de l’époque préislamique. Les familles enterraient vivantes leurs filles nouvellement nées par crainte de la pauvreté ou du déshonneur. Le Coran aborde cette question avec une grande sévérité, déclarant : « et qu’on demandera à la fillette enterrée vivante - pour quel péché elle a été tuée. » (Qur’ān 81 : 8-9). Ce verset souligne non seulement l’interdiction de cette pratique, mais aussi la responsabilité morale des parents envers leurs enfants.
L’islam a mis fin à cette pratique et a établi des droits clairs pour les femmes. Le Prophète Muḥammad (pbAsl) a encouragé le respect et la dignité envers les femmes, soulignant leur importance dans la société. Il a également interdit le mariage forcé, affirmant que le consentement de la femme est essentiel pour qu’un mariage soit valide. Cela représente un changement radical par rapport aux normes préislamiques, où les femmes avaient souvent très peu de pouvoir sur leur propre vie.
L’Islam a également établi une égalité spirituelle entre les hommes et les femmes. Dans le domaine de la foi, tous deux sont considérés comme égaux devant Allah, avec un accès identique aux récompenses divines. Cette égalité spirituelle contraste fortement avec d’autres sociétés contemporaines où les femmes étaient souvent considérées comme inférieures sur le plan religieux et social.
Le comportement du Prophète Muḥammad (pbAsl) envers les femmes est un exemple emblématique de respect, de dignité et de bienveillance. À une époque où les femmes étaient souvent traitées comme des biens, le Prophète a introduit des principes qui ont révolutionné leur statut dans la société. Voici quelques aspects clés de son comportement envers les femmes, illustrés par des hadiths authentiques.
‘Aïcha (qu’Allah l’agrée) a rapporté : « Le Prophète, (pbAsl), était au service de sa famille, quand l’heure de la prière venait, il sortait pour prier » (al-Bukhārī). Ce hadith montre que le Prophète était impliqué dans les tâches domestiques et ne se considérait pas au-dessus des responsabilités familiales. Il incarnait ainsi un modèle d’équilibre entre ses devoirs spirituels et ses engagements familiaux.
Le Prophète a également enseigné que « Qu’un croyant ne déteste pas une croyante ; s’il déteste d’elle un comportement, il en appréciera un autre » (Muslim). Ce principe souligne l’importance de la compréhension et de la patience dans les relations conjugales. Le Prophète encourageait à chercher le positif chez son partenaire, même en cas de désaccord.
Le Prophète a constamment encouragé les hommes à traiter leurs épouses avec bonté. Il a dit : « Le croyant qui a la foi la plus complète est celui qui a le meilleur comportement, et les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs avec leurs femmes » (al-Tirmidhī). Ce hadith souligne l’importance d’un bon comportement envers les femmes comme un indicateur de la foi d’une personne.
Le Prophète a également mis en garde contre ceux qui s’en prennent aux plus faibles, y compris les femmes. Il a déclaré : « Ô seigneur ! Je mettrai dans la gêne ceux qui s’en prennent aux droits des deux faibles : l’orphelin et la femme. » (Nasā’ī et Ibn Mājah).. Cela souligne l’importance de protéger les droits des femmes et de garantir leur dignité.
Le Prophète a autorisé les femmes à porter plainte si elles étaient maltraitées par leurs maris. Il a dit : « « De nombreuses femmes se sont présentées chez la famille de Muḥammad pour se plaindre de leurs maris ; sachez donc qu’ils ne sont en aucun cas, les meilleurs d’entre vous. » (Abū Dāwūd et al-Nasā’ī). Ce hadith montre que le Prophète soutenait activement les droits des femmes et leur droit à une vie sans violence.
Quant au respect de la dignité de la femme, l’islam est souvent décrit comme une religion de miséricorde et de justice, et ses enseignements concernant le traitement des femmes en sont une parfaite illustration. Le Coran et les hadiths du Prophète Muhammad (pbAsl) établissent des principes clairs qui promeuvent le respect, la dignité et les droits des femmes.
Tout d’abord, L’Islam interdit clairement l’héritage forcé des femmes, Allah dit dans le Coran : « Ô les croyants ! Il ne vous est pas licite d’hériter des femmes contre leur gré. Ne les empêchez pas de se remarier dans le but de leur ravir une partie de ce que vous aviez donné, à moins qu’elles ne viennent à commettre un péché prouvé. Et comportez-vous convenablement envers elles. Si vous avez de l’aversion envers elles durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien. » (Qur’ān 4 : 19).
Ce verset constitue un moment charnière dans l’histoire des droits des femmes, en particulier dans le contexte islamique. En interdisant catégoriquement l’héritage forcé des femmes, il marque une rupture radicale avec les pratiques coutumières de nombreuses sociétés préislamiques où les femmes étaient souvent considérées comme des biens transmissibles.
En stipulant que « Il ne vous est pas licite d’hériter des femmes contre leur gré », le verset pose le principe du consentement libre et éclairé comme condition sine qua non à toute transaction juridique concernant une femme. Cette notion de consentement, novatrice pour son époque, anticipe les concepts modernes du droit civil et affirme la personnalité juridique des femmes.
Au-delà de l’aspect juridique, ce verset a des implications sociales profondes. Il contribue à redéfinir les relations conjugales en les basant sur le respect mutuel et la coopération, plutôt que sur la domination masculine. En interdisant de contraindre une femme à rester dans un mariage où elle ne se sent pas respectée, il favorise son émancipation et lui confère une certaine autonomie.
Le verset va encore plus loin en appelant à un traitement bienveillant envers les femmes, y compris en cas de désaccord. Cette injonction à la compassion et à la compréhension mutuelle est essentielle pour construire des relations harmonieuses au sein du couple et de la famille.
Ensuite, ce verset exhorte les hommes à traiter leurs épouses avec bonté : « Et comportez-vous convenablement envers elles. » Cela implique que les relations conjugales doivent être fondées sur le respect mutuel et la compassion.
Enfin, ce verset invite à une réflexion spirituelle sur la nature des relations humaines. La phrase « Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien. » souligne la sagesse divine et encourage à voir au-delà des apparences. Elle suggère en effet que, même dans les situations difficiles, des bienfaits cachés peuvent exister.
En somme, le verset 19 de la sourate (Les Femmes) est bien plus qu’une simple règle juridique. Il s’agit d’un véritable manifeste en faveur de la défense des droits des femmes, qui y affirment leur dignité, leur autonomie et leur droit à être traitées avec justice et équité.
L’Islam prône aussi une approche pacifique et respectueuse dans les relations entre les partenaires, en particulier en ce qui concerne les désaccords. L’Islam promeut une approche non violente dans la gestion des conflits conjugaux. Le dialogue, le conseil et des mesures temporaires sont encouragés pour résoudre les désaccords, tandis que toute forme de violence physique est strictement interdite. Ces principes visent à garantir le respect mutuel et à protéger la dignité des femmes, affirmant ainsi l’engagement de l’Islam envers des relations saines et équilibrées..
Enfin, le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) a souligné que les hommes doivent être responsables envers leurs épouses : « Craignez Allah en ce qui concerne les femmes » (Muslim). Cela implique qu’ils doivent s’occuper de leurs besoins matériels et émotionnels.
En conclusion, les enseignements islamiques concernant le traitement des femmes sont clairs et promeuvent une vision respectueuse et égalitaire. L’islam a mis fin aux pratiques injustes qui prévalaient auparavant et a établi des droits clairs pour les femmes dans tous les aspects de leur vie. Il est essentiel de promouvoir leur mise en pratique dans toutes les sociétés musulmanes contemporaines afin de garantir un environnement dans lequel les femmes peuvent vivre avec dignité et dans le respect.