L’importance cruciale des médias dans tous les aspects de la vie moderne, qu’ils soient éducatifs, culturels, économiques ou sécuritaires, est désormais reconnue de tous. De nombreuses études convergent pour affirmer que les médias constituent un élément essentiel de notre époque et un instrument puissant pour influencer les mentalités et les sociétés.

L’extrémisme, sous toutes ses formes, constitue une menace croissante pour les sociétés contemporaines. Les jeunes, particulièrement vulnérables à l’influence des idéologies radicales, représentent une cible privilégiée pour les groupes extrémistes. Les médias jouent ainsi un rôle ambivalent, à la fois vecteur potentiel de radicalisation et puissant outil de prévention et de protection.

Dans ce contexte, certaines études indiquent que les différents médias, notamment les médias modernes, sont considérés comme l’une des sources les plus importantes de connaissance des modèles de comportement et de conscience sociale. Cependant, plus de 90 % des utilisateurs des médias, en particulier les jeunes, les considèrent comme la source principale de violence, d’extrémisme, de comportements criminels déviants et antisociaux.

 Une étude scientifique sur le rôle des médias dans la formation de la conscience sociale chez les jeunes a révélé que 59,82 % d’entre eux y sont constamment exposés et que 50,2 % y sont exposés entre une et trois heures. De plus, les questions d’addiction, de drogue, de problèmes d’adolescence, de violence et d’extrémisme religieux figurent parmi les sujets qui intéressent le plus les jeunes dans les médias.

Il ressort clairement de ce qui précède le rôle que jouent les médias, sous leurs diverses formes, dans l’influence de l’opinion publique, des attitudes et du comportement des individus, en particulier des mineurs et des jeunes. Une partie de ce qui est présenté, publié ou diffusé a un impact négatif grave sur l’éducation des jeunes et sur la sécurité et la sûreté de la société. Il devient donc approprié d’informer les autorités responsables du contrôle de ces tendances et de leurs dangers, et de coopérer avec elles pour présenter une image contribuant à la construction d’une société saine. C’est là que le rôle des médias entre en jeu pour sensibiliser l’opinion publique aux dangers qui menacent sa sécurité et sa vie. Pour pouvoir jouer ce rôle, ils doivent reposer sur une stratégie claire et ciblée qui contribue efficacement à la réalisation d’un ensemble de fonctions liées à l’individu et à la société en termes de lutte, de prévention ou de traitement des effets de la déviance et de l’extrémisme.

Les médias peuvent-ils être vecteurs de radicalisation ?

L’essor d’Internet et des réseaux sociaux a considérablement amplifié la diffusion de contenus extrémistes. Ces plateformes offrent aux groupes radicaux un accès direct et non filtré à un public jeune, souvent en quête d’identité et de sens. La propagation de fausses informations, de théories du complot et de discours haineux contribue à créer un climat de méfiance et de polarisation, propice à la radicalisation.

La viralité des contenus : la facilité de partage et la rapidité de diffusion des informations sur les réseaux sociaux permettent aux contenus extrémistes de se propager rapidement, touchant un large public en peu de temps.

Effet de chambre d’écho : les algorithmes des plateformes sociales tendent à renforcer les convictions existantes en exposant les utilisateurs à des contenus qui confirment leurs biais. Cela peut créer des « chambres d’écho » où les idées extrémistes sont amplifiées et renforcées.

L’anonymat et le manque de modération : l’anonymat relatif offert par Internet et le manque de modération efficace sur certaines plateformes permettent la prolifération des discours haineux et incitant à la violence.

Le rôle des médias dans la prévention et la protection :

Cependant, les médias peuvent également jouer un rôle positif et essentiel dans la lutte contre l’extrémisme. Ils peuvent contribuer à :

• Promouvoir l’esprit critique et l’éducation aux médias ; L’éducation aux médias permet de développer un esprit critique et de distinguer les sources fiables des sources douteuses.
• Diffuser des contre-discours : les médias peuvent donner la parole à des voix alternatives, promouvant la tolérance, le dialogue et le respect des différences. La diffusion de récits positifs et d’exemples de coexistence pacifique permet de contrer les discours extrémistes.
• Sensibiliser aux dangers de l’extrémisme : en informant le public sur les conséquences néfastes de l’extrémisme et en déconstruisant les arguments des groupes radicaux, les médias peuvent contribuer à prévenir l’adhésion à ces idéologies.
• Soutenir les initiatives de prévention : les médias peuvent mettre en lumière les actions menées par les acteurs de la société civile, les institutions et les pouvoirs publics pour lutter contre l’extrémisme et promouvoir l’inclusion sociale.

Le rôle des médias dans la protection des jeunes contre l’extrémisme est complexe et multidimensionnel. Il est essentiel de renforcer l’éducation aux médias et de promouvoir une utilisation responsable des plateformes numériques. Les médias ont un rôle essentiel à jouer dans la diffusion de contre-discours, la sensibilisation aux dangers de l’extrémisme et le soutien aux initiatives de prévention. En adoptant une approche proactive et responsable, ils peuvent devenir de véritables alliés dans la lutte contre la radicalisation et la construction d’une société plus inclusive et pacifique.

Enfin, la lutte contre l’extrémisme ne peut pas être l’affaire d’une seule partie, mais est la responsabilité de l’ensemble de la société, en particulier de la famille, qui est le premier rempart contre toutes les formes de déviance, de criminalité et de comportement antisocial. Viennent ensuite les institutions, notamment les appareils de sécurité, les médias et les organisations de la société civile.