Le mot « Aïd » (trois lettres) dérive en réalité du mot arabe « ‘Awd », qui signifie « retour » et « récurrence ». Il doit son nom à sa récurrence annuelle. Cependant, le sens littéral de « Aïd » est « fête », « joie » ou « félicité ». Le concept de l’Aïd est aussi ancien que l’histoire de l’humanité.
L’histoire islamique révèle que le premier Aïd au monde a été célébré le jour où le repentir d’Adam a été accepté. Le deuxième Aïd a été célébré le jour où la guerre entre Habīl et Qabīl, « Abel et Caïn », a pris fin. Le peuple d'Abraham (psl) a célébré l'Aïd le jour où le feu de Nimrod s'est transformé en fleur. Le peuple de Jonas (psl) célébrait l’Aïd le jour où celui-ci est sorti du grand poisson. De même, le peuple du prophète Moïse (psl) célébrait l’Aïd le jour où, avec l’aide d’Allah, il avait sauvé les enfants d’Israël de la tyrannie de Pharaon. Le peuple de Jésus célèbre encore l’Aïd le jour de sa naissance.
Contrairement à tout cela, les musulmans célèbrent deux Aïds chaque année : l’Aïd al-Fiṭr et l’Aïd al-Aḍḥá. L’Aïd el-Fiṭr est une fête religieuse qui marque la fin du mois de Ramadan. Chaque année, le premier du mois de Shawwāl est célébré avec ferveur et enthousiasme. Allah, le Tout-Puissant, a pris soin de la psyché humaine. L’homme a reçu le droit au bonheur, avec certaines limites liées à ses loisirs naturels. Le respect de ces limites et restrictions est obligatoire et nécessaire pour tout musulman. En Islam, ces occasions joyeuses sont appelées « Aïd ». Célébrer en respectant les règles et conditions requises est gratifiant et louable. Cependant, enfreindre ces règles et conditions peut engendrer tristesse et chagrin le Jour de la Résurrection.
La philosophie des fêtes islamiques et l’étude des enseignements islamiques montrent clairement que célébrer l’Aïd et exprimer sa joie revient en réalité à invoquer et à remercier Allah, le Tout-Puissant, pour ses précieux bienfaits. Ainsi, l’Aïd est synonyme de gratitude pour les bienfaits d’Allah Tout-Puissant, d’abnégation, d’unité et de solidarité, et non pas simplement de bonheur et de joie dénués de spiritualité. Contrairement aux Juifs et aux Chrétiens, nos Aïds ne sont pas liés à des événements historiques ni à des coutumes du passé. Les jours désignés par l’Islam pour ces fêtes ne sont associés à aucun événement passé, mais sont au contraire considérés comme le fondement des festivités célébrées chaque année. Allah Tout-Puissant a donc fixé les deux fêtes de l’Aïd au moment où les musulmans ont accompli un acte d’adoration. L’Aïd al-Fiṭr est donc célébrée après le Ramadan, et comme les musulmans ont consacré un mois entier à l’adoration, cette fête est ancrée dans ce bonheur et cette récompense.
L’Aïd a un impact profond et durable sur la société islamique, ce qui la distingue des autres fêtes du monde. Sur le plan spirituel, l’islam n’a pas fait des fêtes un modèle de luxe qui érode les valeurs morales et contredit les exigences spirituelles de l’homme, mais y a placé des manifestations d’adoration passionnées qui sont un moyen d’atteindre la spiritualité, la divinité et la sincérité. Les fêtes célébrées dans le respect des limites et des restrictions islamiques suscitent des sentiments de piété et stimulent l’esprit humain à accomplir de bonnes actions. Ainsi, tant que la société et la civilisation islamiques conserveront leur splendeur, les fêtes islamiques continueront d’avoir un impact spirituel et, à ce titre, de constituer une source de nourriture spirituelle pour les musulmans.
La particularité des fêtes de l’Aïd réside dans le fait qu'elles constituent des occasions de joie et de divertissement favorisant l’éveil et l'inclination religieux, et stimulant les tendances religieuses au sein de la société. Par ailleurs, les fêtes du reste du monde n’ont ménagé aucun effort pour enterrer leurs enseignements religieux. Les fêtes islamiques, comme celles des autres religions, interdisent le luxe et les jeux d’argent. Les extravagances sous couvert de bonheur sont absolument interdites, car leur observance et leur pratique obscurcissent le bonheur et engendrent un sentiment d’infériorité parmi les couches défavorisées de la société. L’islam a maintenu les principes fondamentaux de simplicité, d’ascétisme et de contentement lors de ces occasions de bonheur. On ne porte pas de vêtements neufs ni de nourriture raffinée et chère ; il est nécessaire de porter des vêtements propres, même s’ils sont vieux. L’enseignement de l’Islam sur la nourriture et la boisson pendant les fêtes est de garder à l’esprit sa capacité ou sa limite. Au lieu de se rafraîchir avec ces choses matérielles, il faut prendre des dispositions pour invoquer les bénédictions d’Allah Tout-Puissant et le rendre heureux par le souvenir et l’adoration.
Ces manifestations de simplicité et de contentement lors des fêtes ont un impact profond sur le bonheur personnel et individuel au sein de la société islamique. Il est donc important de comprendre que la célébration ne signifie pas que les bienfaits d’Allah doivent être gaspillés, mais que la gratitude envers Allah est l'esprit même du bonheur. Il est permis d’organiser des activités lors des fêtes islamiques qui ne vont pas à l'encontre des enseignements de l’Islam, comme la récitation de poèmes, de naats et d’hymnes, afin de susciter la fierté et l’amour. De plus, ces activités renforcent l’esprit de liberté, la fierté nationale et le soutien islamique au sein de la société, et offrent également des divertissements appropriés. Ces activités récréatives positives ont un impact profond sur la société islamique. Cependant, avec la modernisation et l’absence d’enseignements islamiques, les objectifs des fêtes islamiques ont presque disparu de la société. Il convient donc de se demander si les rituels et fêtes occidentaux, désormais courants dans la société islamique et qui suscitent l’intérêt de la nouvelle génération, auront un impact positif sur celle-ci. Absolument pas ! Il est donc essentiel de toujours respecter les limites prescrites par l’islam. Bien qu’il soit conforme à la Sunna de célébrer l’Aïd, il est conseillé d’éviter les fêtes où se mêlent les plaisirs de la vie, le flirt et les pratiques du diable. Une fois le Ramadan terminé, on n’est pas libre de retomber dans ses péchés et de se libérer des contraintes du Ramadan. Nous célébrons l’Aïd parce qu’Allah nous a accordé l’occasion de L’adorer et de demander pardon. En d'autres termes, l’Aïd est une récompense pour toutes les bonnes actions accomplies pendant le Ramadan. Qu’Allah accepte enfin notre jeûne en cette Aïd al-Fiṭr et continue de nous bénir tout au long de l’année et, par conséquent, tout au long de notre vie. Que les bénédictions d’Allah éclairent notre chemin et nous conduisent au bonheur, à la paix, à la prospérité et au succès. Joyeux Aïd à tous.