L'Observatoire d'al-Azhar s’intéresse à suivre, de près, la situation des musulmans à travers le monde, notamment ceux qui vivent dans des pays à majorité non musulmane, où ils souffrent souvent de certains problèmes pouvant aller jusqu'à menacer leur sécurité. Parmi ces problèmes figure surtout l'Islamophobie dont l'influence est directe, dans ces sociétés, sur la vie quotidienne des citoyens musulmans, notamment les femmes.
A ce propos, le site académique "The Conversation"a publié un article intitulé "De Londres à Paris, regards sur l’Islamophobie" où il a fait une comparaison entre les signes de l'Islamophobie dans ces deux capitales européennes qui peuvent, parfois, se ressembler. La France et le Royaume-Uni se situent tous les deux en Europe de l’Ouest et comprennent une grande colonie musulmane (5.6 millions en France et 2.7 millions au Royaume-Uni selon (le Pew Research Center). De même, ces deux pays ont subi, ces dernières années, un nombre d'attaques terroristes comme l'attentat de (Charlie Hebdo), 2015, en France et celui du (Pont de Londres) 2017.
Bien que ces deux capitales ont plusieurs points communs, elles se distinguent l'une de l'autre par rapport à la nature des actes islamophobes. La plupart des actes enregistrés comme islamophobes à Paris ont eu lieu surtout dans la ville-centre, Paris intra-muros, avec un taux plus faible dans les banlieues. "Cette distribution est différente à Londres, où tant d’incidents sont enregistrés aussi bien dans le centre de Londres que dans la périphérie" précise (The Conversation).

Dans ce stade, l'Observatoire d'al-Azhar a récemment publié un rapport sur (les statistiques de l'Islamophobie en France en 2017 selon le CCIF), où il a mis en relief une remarque importante : le nombre d'actes islamophobes commis contre les femmes représente deux tiers de l'ensemble des actes perpétrés en France en 2017. Cela dit, les femmes musulmanes en France, notamment celles portant le voile, sont les plus exposées à des actes islamophobes allant de la discrimination, au travail et aux institutions publiques, jusqu'à l'agression physique passant par le harcèlement verbale et le discours incitant à la haine. Il convient d'ajouter là que le nombre d’actes islamophobes en France en 2017 a été 446, faisant ainsi état de recul par rapport aux statistiques de 2016 et de 2015 qui a connu l'apogée du phénomène de l'islamophobie en France.