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Les allocutions de son éminence le Grand Imam concernant l’extrémisme et le terrorisme
Anonym
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Les allocutions de son éminence le Grand Imam concernant l’extrémisme et le terrorisme

Au nom d’Allah, le Clément et le Miséricordieux[1]

Chère audience,

Que la paix et la miséricorde d’Allah soient sur vous,

Permettez-moi au début d’adresser mes remerciements et mes appréciations les plus sincères de cette invitation à cette rencontre qui nous réunit dans des moments difficiles par lesquels passe notre monde. La scène mondiale actuelle connaît une crise éthique sans précédent. Les sens de l’affection et de la paix sont complètement disparus dans un monde qui ne connaît que l’égoïsme, la rancœur et la lutte.

Je n’exagère pas lorsque je vous dis qu’il n’y peut-être pas une patrie qui ne subit pas de souffrance. Tout le monde aspire à la paix permanente et à la vie dans un monde où il n’y a ni violence ni terrorisme.

Ce qui porte à la mélancolie est que, le lancement des accusations de la responsabilité de ce terrorisme odieux est adressé aux religions.

Les auteurs de ces fausses accusations ferment les yeux sur deux vérités importantes dont,

  1. Toutes les religions ont pour objectif d’inculquer la paix entre les gens, enlever l’injustice exercée sur eux et d’affirmer l’interdiction de l’effusion du sang. Il suffit de dire que la religion à laquelle j’adhère dérive son étymologie du mot (paix) en arabe (salam). Il s’appelle l’Islam. La paix dans cette religion, comme vous le connaissez, un des Noms d’Allah. Il a également pour nom le Clément, le Miséricordieux, le Tout Affectueux, le Compatissant, le Bienveillant. Le prophète (ç) a mis en évidence les caractères du musulman disant : « Le musulman est celui dont les musulmans sont à l’abri du mal de sa langue et de sa main ».
  2. La réalité que certains négligent et qui se représente au fait que le terrorisme imputé aux religions en général et à l’Islam en particulier est un fléau qui ne distingue pas entre l’athée et le religieux, le musulman et le non-musulman.

Lorsqu’on lance un regard passager sur les victimes du terrorisme, on découvre que les musulmans sont les plus à payer cher le prix de leurs sangs et de leurs cadavres. Le terrorisme ne frappe seulement les pays de l’Orient tels que, l’Iraq, le Pakistan, le Liban, l’Égypte et la Syrie qui a subi la fraction et le démantèlement de plus de 1000 mosquées et dont le nombre de victimes atteint à 400 000 jusqu’à présent. Il n’évite même pas les musulmans qui cohabitent avec les Européens. Malgré tout cela, la perte la plus grave, à mon avis, est cette allégation selon laquelle ils accusent l’Islam de ce fléau abominable. Ils ne cessent pas de répéter cette accusation au point que ce discours a entraîné la haine des droitistes extrémistes contre les musulmans. Ces extrémistes appellent à expatrier les musulmans et à les faire émigrer. Ils ont porté atteinte à leurs lieux de culte. Par conséquent, les innocents des musulmans sont devenus entre le marteau du terrorisme et l’enclume de l’Islamophobie.

Honorable audience,

Je ne tiens pas à m’étendre sur la défense des religions contre cette accusation injuste. Vous êtes plus dignes de dévoiler le mensonge de cette imputation. Je voudrais affirmer que la responsabilité des religions par rapport au raffermissement de la paix et de sa vulgarisation s’intègre aux priorités des Leaders des religions. Cette vérité doit être diffusée et affirmée de partout. Toutes les religions prohibent l’effusion du sang et la criminalisent. Elles accordent une attention particulière à la préservation des biens et des honneurs. Je ne connais aucune religion qui invite à l’effusion du sang, à la confiscation des droits et à l’effroi des sécularisés.

Je pense que la paix ne s’installe et l’humanité ne la connaît qu’après la conjugaison des efforts et la coopération entre les institutions et les Leaders religieux.

Je répète à vos oreilles ce à quoi l’Azhar avait appelé dans plusieurs capitales occidentales il y plus de 70 ans. Il a appelé à la nécessité de la réalisation de la paix entre les hommes de religion eux-mêmes, entre les hommes de religion et les penseurs et entre ceux qui prennent les décisions avant de la propager entre les simples citoyens.

Mesdames et messieurs!

En effet, ces condamnations et déclarations issues des religieux vis-à-vis des opérations de violence, de terrorisme et de discours de haine ne sont plus suffisantes. Elles semblent comme si l’on travaille dans des îles séparées. En fait, il n’en résulte que des conséquences faibles qui n’ont pas d’effet concret sur le terrain. Donc, il faut coordonner pour réaliser un programme d’action commun visant à affronter le phénomène de violence et d’après un projet mondial ayant une influence sur le terrain et pouvant l’échanger. Il doit être dirigé par les Leaders religieux par le biais des nombreuses rencontres abordant les causes de ce phénomène et les solutions proposées le plus importantes afin de l’affronter intellectuellement, scientifiquement, socialement et pédagogiquement.

Il convient de noter que l’institution d’Al-Azhar a établi une matière nouvelle dans ses programmes scolaires ayant pour but de sensibiliser les élèves et les étudiants aux dangers d’extrémisme et du terrorisme tout en les empêchant de tomber dans les griffes des idées appelant à la violence ou de se rejoindre aux groupes qui prennent l’Islam comme voile et adoptent la violence armée. Parallèlement, il est inévitable que les religions assument la charge de sensibiliser les jeunes du monde aux valeurs de la compassion et de l’indulgence en leur organisant des forums internationaux qui s’intéressent à éclaircir les conceptions religieuses dont à la tête l’affermissement de le concept de citoyenneté qui ne distingue pas entre un citoyen et un autre en raison de la religion ou d’ethnie. En outre, ce concept de citoyenneté  tient son pouvoir de la croyance en la pluralité, la liberté, l’égalité et le fait d’accepter l’autre et de respecter ses croyances. Le Messager de l’Islam Mohammad — que la bénédiction et le salut d’Allah soient sur lui — a tenu en compte ces concepts et il a précédé toutes les constitutions du monde en établissant ces principes dans les âmes des citoyens de Médine une fois qu’il y a émigré ; il leur écrit ainsi : « Les croyants, les musulmans de Quraïche, les habitants de Yathrib et les juifs font une seule communauté. Les Juifs de B’nai Awf et les croyants font une seule communauté. Aux juifs, leur religion et aux musulmans leur propre foi ».

Ainsi, le Prophète — que la bénédiction et le salut d’Allah soient sur lui — a établi le principe de l’égalité entre les citoyens musulmans et non musulmans dans l’exemplaire de son premier État tout en le rédigeant dans son document connu sous le nom : « le pacte de Médine »

Dans ce contexte, nous affirmons que la croyance en la valeur de ce principe contient la délivrance des problèmes religieux et sociaux dénombrables, soit aux pays d’Orient comme aux pays d’Occident.

C’est ainsi que la Shari’a de l’Islam a souligné le fait que les musulmans d’Orient doivent considérer ceux qui embrassent des religions autres que l’Islam comme des citoyens participant à la reconstruction de la patrie et de la défendre. Ils ont une base législative islamique fameuse stipulant ainsi : « Ils ont les mêmes droits que les nôtres et assument les mêmes charges que les nôtres».

En plus, Al-Azhar Ach-Charif a appelé les citoyens musulmans en Occident à se considérer comme s’ils font partis de leurs sociétés où ils s’intègrent positivement et y interagissent pour réaliser la prospérité et la paix sociale.

Sans doute, il incombe aux savants religieux un rôle qui ne doit pas être ignoré et qui se représente à briser les barrières psychologiques construites par ceux qui appellent à la violence, à la solitude et à la haine entre ceux qui adoptent des croyances différentes, en mettant l’accent sur beaucoup de vérités dont à la tête le fait que cette différence est la tradition d’Allah et sa volonté qu’Il a voulu pour ses serviteurs et que cette différence ne doit jamais être accompagnée d’une relation de conflit, de solitude ou de guerre puisque cela constitue une contradiction entre la liberté de multiplicité et le déni de ce droit.

À la clôture de mon discours, j’espère — alors que je suis parmi vous maintenant — que nous déployions nos efforts afin d’affronter tous les aspects et pratiques constituant un obstacle devant la propagation de paix, de compassion et de justice entre les hommes en Orient et en Occident, tout en présentant un projet humain complémentaire visant à influencer positivement sur la tournure des événements qui se déroulent autour de nous ; peut-être que nous rencontrons Allah avec les œuvres du bien qui nous séparent de Son reproche et Son compte.

Merci.

Que la paix et le salut d’Allah soient sur vous;

Le 28ème Dhul-Higga 1437 de l’hégire.

Le 30ème septembre 2016

Ahmad At-Tayyeb

Le Cheikh d’Al-Azhar Ach-Charif.       

 


[1] Un discours prononcé à l'inauguration du dialogue entre le Conseil des Sages musulmans et Celui des Églises internationales, tenu à Suisse le 28 Du el-Higua, le 30 septembre 2016.

 

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